Un réalisme et un pragmatisme qui ne sautent pas aux yeux quand on regarde ce qui se passe outre-Atlantique, pays phare du melting pot mais ou le vivre-ensemble est plutôt un vivre-à-part, comme l’huile et le vinaigre agités dans une même bouteille finissent par se séparer. Sociétés multiculturelles, généralement multiconflictuelles, qui se caractérisent aussi par une criminalité élevée. A titre d’exemple, Courrier international faisait état ces derniers jours d’un article du New York Times indiquant «une hausse de 84 % des homicides par rapport à la même période l’an dernier» à Chicago. «L’été arrive, souvent associé à une hausse des homicides (…); ainsi le Chicago Tribune exprime son inquiétude quant à la saison estivale meurtrière qui arrive, ce temps des beaux jours et des bains de sang.» «Au total, 131 personnes ont été tuées depuis janvier 2016 » dans cette seule ville de Chicago…
Nous l’évoquions hier, et Mme Hidalgo a rappelé l’importance à ses yeux de cette politique, la solution trouvée par les immigrationnistes consiste à disperser l’immigration pour la diluer, empêcher idéalement tout phénomène de ghettoïsation . Au risque, comme cela se constate dans des petites communes de province, d’y fixer des populations loin de tout bassin d’emploi, dans des zones déjà ravagées par le chômage. Soit la consolidation d’un système de subsistance via l’assistanat, les allocations diverses et variées et autres mesures de solidarité…au détriment de nos compatriotes les plus modestes.
Il s’agit aussi, bis repetita placent, de s’interroger sur la politique consistant à refuser de stopper ladite immigration, dans une France qui compte huit millions de pauvres et six millions de chômeurs. Et qui verra bientôt (?) affluer des centaines de milliers de migrants en provenance d’Allemagne (ils seront 2,5 millions de réfugiés d’ici fin 2016 selon certaines prévisions) dont les qualifications n’auront pas été retenues par les employeurs outre-Rhin…
Le blogue les observateurs.ch rapportait les tous récents propos d’Alain Finkielkraut au micro d’Elisabeth Lévy sur la radio communautaire RCJ . Il narrait sa visite discrète en voiture de la commune arabo-musulmane de Molenbeek, où «toutes ses femmes étaient voilées», «les hommes portaient des djellabas et des burnous, les enseignes des boutiques étaient rédigées en arabe (…) Nous étions hors de l’Europe, au cœur de l’Europe.»
Face aux apôtres de gauche ou de droite du vivre-ensemble, l’académicien s’interroge sur le communautarisme. «Devant ce phénomène (de ghettoïsation, NDLR), je suis étreint par le sentiment du trop tard et je me demande si la force du nombre ne réduit pas à néant toutes nos belles résolutions. (…). Il y a des Molenbeek en France, en effet, mais je me demande parfois si la reconquête est encore possible. Et surtout, je me dis que la fracture risque de plus en plus de passer entre le djihadisme et le communautarisme : le prix à payer pour le combat contre le djihad sera peu à peu l’acception du communautarisme.»
« A partir du moment où l’islam communautaire refusera le djihadisme, alors il faudra soutenir l’islam communautaire. C’est le marché que l’UOIF et ses idiots utiles nous mettent d’ores et déjà en main. Moi je crois que nous devons dire non, mais je ne vois pas ce non apparaître et je ne vois pas non plus quelle forme il pourrait prendre» avoue M. Finkielkraut.
Ce marché est-il négocié actuellement par le gouvernement et certains représentants de l’islam de France ? Certains se sont émus du selfie pris à Damas par l’ex directeur du FNJ Julien Rochedy avec le président laïque Bachar el-Assad. Notamment le député républicain Thierry Mariani et le député européen et porte parole de LR , Philippe Juvin qui eux aussi étaient en Syrie… dans cette même délégation qui a été reçue par le chef d’Etat syrien.
D’autres se sont plutôt indignés (notamment Marion Maréchal Le Pen et Nicolas Bay) du selfie pris par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avec Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille, président de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), association proche des Frères musulmans, et Otmane Aissaoui, imam UOIF de Nice. Une UOIF en pointe, notamment en France, dans la propagande menée contre le régime syrien. Islamistes qui se souviennent aussi que Hafez el Assad (le père de Bachar) avait réprimé très brutalement, en février 1982, une tentative de putsch menée par des officiers liés aux Frères musulmans.
Le Lab d’Europe 1 signale que cette photo de MM. Cazeneuve, Lasfar et Aissaoui, diffusée sur Twitter par le Conseiller régional FN de PACA Philippe Vardon, « a été prise à l’occasion d’une réunion de L’instance de dialogue avec l’islam de France le 21 mars dernier, soit la veille des attentats de Bruxelles.»«En février, l’UOIF avait invité à Lille trois prédicateurs étrangers dont l’un expliquait que l’homosexualité implique la peine de mort et un autre estimant que les juifs ont une capacité incroyable à détruire les nations, y compris chrétiennes, de l’intérieur, rappelait Marianne le 25 mars. »
«Issue des Frères musulmans, l’UOIF prône un islam orthodoxe même si le président, Amar Lasfar, dément tout lien avec les Frères musulmans (…) . Il n’y a pas de Frères musulmans ici en France », jurait-il à Libération. Le quotidien rappelait, dans un article d’avril 2015, qu’Amar Lasfar avait défendu, en 1994, 17 jeunes filles voilées exclues de leur lycée à Lille. Le Lab aurait pu ajouter que M. Lasfar exigeait aussi en avril 2015, au micro d’Europe 1, l’érection « de mosquées spacieuses ayant pignon sur rue, pourquoi pas des mosquées-cathédrales ».
Dans son livre Considérations inconvenantes: Sur l’Ecole, l’Islam et l’Histoire en France (éd. du Toucan), l’enseignant Bruno Riondel évoque cette phrase attribuée à Amar Lasfar dans la revue Homme et migrations d’avril 1999 : Nous travaillons à ce que la notion de communauté soit reconnue par la République. Alors, nous pourrons constituer une communauté islamique, appuyée sur les lois que nous avons en commun avec la République, et ensuite appliquer nos propres lois à notre communauté.»
Ces propres lois communautaires sont-elles compatibles avec «la diversité, le métissage et la tolérance» célébrés officiellement par une Anne Hidalgo, un Bernard Cazeneuve, les partis du Système ? Ce qui est en tout cas certain, affirme Bruno Gollnisch, c’est que l’énorme majorité de nos compatriotes n’en veulent pas ; comme ils ne veulent pas non plus de la France fantasmée par un Attali, c’est-à-dire totalement déracinée, babélisée, mondialisée, vidée de sa substance.