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Gollnisch démission ? Le temps de la réflexion

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Retrouvez dans son intégralité l’interview que Bruno Gollnisch a accordé au Journal Présent.

— Pourquoi avoir choisi d’être aux côtés de Jean-Marie Le Pen le 1er mai ?

— Mon intention première, dont j’avais fait part à Marine Le Pen, était de participer aux deux dépôts de gerbe et au banquet patriotique. Ma dé- marche était un message d’unité. On sait que l’une des rares occasions où j’ai manifesté un désaccord avec la direction du FN a été l’éviction de Jean-Marie Le Pen. On peut conserver à l’égard de Jean- Marie Le Pen une fidélité personnelle et politique et néanmoins, comme je le fais, participer aux activités du FN et contribuer à la victoire de Marine Le Pen aux prochaines élections. Marine m’a demandé expressément de ne pas participer à son dépôt de gerbe et au banquet, dès lors que j’assistais au dis- cours de Jean-Marie Le Pen. D’où cette situation conflictuelle, que certaines interventions intempestives (un appel à la « purge » qui dépasse les bornes de la décence mais explicable par l’après-banquet) ont évidemment aggravée. J’aurais com- pris qu’un certain nombre de mes camarades exprimassent un désaccord, mais de là à exiger ma démission… Tout cela n’est qu’une tempête dans un verre d’eau, inutilement dramatisée.

— Sommes-nous en présence d’une querelle de personnes ou d’un combat d’idées ?

— C’est une question que je me pose. J’aborde certains thèmes sociétaux (comme on dit aujourd’hui) : la liberté scolaire, l’accueil de la vie dans un pays en déséquilibre démographique considérable, la lutte contre les lois liberticides, contre l’excès de fiscalisme – je suis favorable à un Etat stratège, pas à un Etat pré- potent et spoliateur… Est-ce cela qui dérange ? Il y a d’excellentes choses dans les propositions de Marine Le Pen, auxquelles je souscris, mais il y a aussi des points sur lesquels on peut s’inquiéter, inquiétude que je ne suis pas le seul à ressentir. Après la façon déplorable dont Jean-Marie Le Pen a été traité, l’éviction de Ma- rie-Christine Arnautu ou la mienne aggraverait ces inquiétudes de cadres, de militants, de sympathisants qui ne sont pas le dernier carré des vieux éléphants mais, pour beaucoup, des jeunes pour lesquels ces questions sont importantes.

— Envisagez-vous de démissionner ?

— Je prends le temps de la réflexion. Mes états de service me le permettent. Je ne suis pas tenu de déférer à une telle injonction. On me demande de quitter le bureau politique au motif qu’il serait le gouvernement, en quelque sorte, de la présidente et qu’on ne peut y rester si la confiance est perdue. Cette manière de voir les choses était d’ailleurs celle de Jean-Marie Le Pen et c’est un point sur lequel je m’étais écarté de lui, notamment au moment de l’affaire Bompard. Pour moi, le bureau politique est une sorte de conseil d’administration qui doit représenter toutes les sensibilités et actuellement, à mon avis, il représente moins les sensibilités du parti que le précédent. Le bureau politique est nommé par le comité central, seul organisme élu (par le congrès). Mon mandat au bureau politique n’est donc pas à la discrétion de mes collègues ni même de ma présidente. Quoi qu’il en soit, mon ambition n’est pas de siéger à vie au bureau politique du Front national, même si je considère, de façon peut-être présomptueuse, qu’en y siégeant je rends service au parti et à Marine Le Pen. Ma présence rassure beaucoup de ceux qui sont attachés à la tradition frontiste, je fais entendre une opinion parfois critique, souvent approbatrice, toujours constructive. Je vais donc m’accorder le temps de la réflexion, et la première personne à qui je ferai part de ma décision sera bien sûr Marine Le Pen.

Propos recueillis par Samuel Martin

 

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