La raison principale de la colère de la très aigrie militante anti FN Sophia Aram sur France inter. Une comique qui souffre apparemment toujours de l’humiliation subie lors de son bref et désastreux passage sur France 2 pour son émission de début de soirée (sous la barre des 3% d’audience), et qui a déversé son fiel et sa jalousie sur K. Lemarchand. Même hypocrisie du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault affirmant, « C’est assez consternant. On se moque de la politique américaine, mais on est en train de vouloir la copier » . C’’est ce même M. Ayrault qui comme une vulgaire Hillary Clinton avait dévoilé des photos familiales intimes dans Paris-Match…
Pour le ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, « il faut faire attention (…) de ne pas faire trop de mélange des genres. On est déjà souvent entraîné dans ce type d’exposition parce qu’on est un peu traqué partout », a-t-elle dit sur iTELE. Mme Royal avait posé également pour Paris-Match dans sa chambre à la maternité juste après son accouchement … sans mélange des genres ?
Quant à Roselyne Bachelot, ministre sous MM. Chirac et Sarkozy, habituée de longue date des émissions les plus racoleuses, elle s’est pareillement déclarée « totalement contre » le concept de l’émission. « Ce genre de traitement n’a aucun intérêt pour le débat politique » (sic). Virginie Spies, universitaire spécialiste de la télévision, collaboratrice régulière de l’Obs fait mine de s’inquiéter pour de bonnes raisons: « on est sous le règne de l’émotion et on laisse sous-entendre que celui qui verse sa larme remportera éventuellement plus de suffrages » –Marine n’en a versé aucune, NDLR. « Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la démocratie. »
Démocratie à géométrie variable quand elle concerne le FN. Sur le site d’Orange, Karine Le Marchand s’est défendue contre les attaques dont elle a été l’objet: « C’est (Marine, NDLR) une femme comme les autres. Moi je fais une émission avec les présidentiables. Elle a toute sa place. » Si je ne l’avais pas faite (cette interview, NDLR), tout le monde me serait tombé dessus, mes agriculteurs en premier ». « J’ai l’impression d’être au tribunal parce que j’ai fait Marine Le Pen. Franchement, j’étais obligée de la faire, et de la faire comme tout le monde. Sinon, on interdit le FN et on ne l’invite pas. »
Interdire le FN ? Ou continuer, sans cesse, sans relâche, indéfiniment à regarder dans le rétroviseur, à gratter de vieilles plaies, à ressasser de vieilles haines, de vieux mensonges ? C’est la méthode choisie par le très démonétisé Jean-François Copé. Il a repris hier sur le site de Valeurs actuelles les éléments de langage d’un Manuel Valls ou d’un Jean-Christophe Cambadélis pour dissuader les électeurs de voter FN : « certains ont la mémoire qui flanche, on a déjà essayé l’extrême droite ! Ils ont laissé un souvenir effroyable. Je me souviens quand même d’une période de l’Histoire où le gouvernement n’était plus à Paris mais à Vichy. On les a vus à l’œuvre. La filiation de l’extrême-droite, c’est Vichy (…) Arrêtons de berner les gens. » Un bon conseil que cet ami très proche de Ziad Takieddine pourrait tenter de s’appliquer à lui-même. Mais à l’impossible nul n’est tenu…
Interdiction du FN qui ne ferait pas les affaires de ses adversaires qui vivent grassement à ses crochets. Exemple, la récente bande dessinée (La présidente, 2015) consacrée à Marine Le Pen commise par le très clintonien spécialiste des Etats-Unis pour BFM TV François Durpaire et le dessinateur Farid Boudjellal. Ce fut un gros succès, avec plus de 100 000 exemplaires écoulés, BD plébiscitée par une clientèle captive et/ou peu ou pas cultivée: profs de gauche, éducateurs de MJC, militants des réseaux associatifs et citoyens, et autres bobos conformistes.
Un filon qui a donné des idées à Riss (directeur-dessinateur de Charlie Hebdo), Richard Malka (avocat de l’hebdomadaire), et Saïd Mahrane (journaliste au Point) qui viennent de sortir une autre BD, La Face crashée de Marine Le Pen, qu’ils espèrent refourguer aussi bien que « La Face karchée de Sarkozy » (230.000 exemplaires vendus selon Grasset). Pour l’éditeur, ce roman graphique compte « un soupçon de perfidie, une légère malice, une pincée d’irrévérence, un constant souci de vérité » (sic).
Le magazine publicitaire socialo-progressistes Elle, est entré en pâmoison. Le ton de cette BD, qui déroule son récit sur un jour, celui du 7 mai 2016, est «comique, juste, affligeant (…). On rit jaune d’un parti qui tient plus de l’asile politique, où personne n’est d’accord sur rien, entre Soral, Dieudonné et Gollnisch, les anciens du Gud qu’il faut planquer, les vieux copains nazis de papa, et les conspirateurs de l’ombre, Zemmour, Villiers et Buisson, qui se réunissent, pour déjeuner, une fois par mois. Sans oublier Marion Maréchal qui évoque la France catholique, tandis que le siège de campagne, en plein quartier du Marais, est gardé par des types en cuir et moustache à la façon YMCA.»
Bref on le constate à la lecture de cette brève recension, les auteurs ont coché toutes les cases, oublié aucune des rengaines obligées …Interrogé dans Marianne, qui comme ses confrères y ayant consacré un papier, tressent des lauriers à cette BD, Richard Malka affirme: « Marine Le Pen va être le personnage de cette présidentielle. Mon intuition de scénariste (sic), est qu’elle sera au second tour, de manière quasi-certaine. Que va-t-il se passer si cette femme arrive au pouvoir ? ». « J’ai livré mon interprétation de Marine Le Pen. Je ne suis pas forcément dans l’objectif (sic) mais c’est comme cela que je l’ai appréhendée ». Pas forcément dans l’objectif? On s’en doutait et c’est même plutôt, si ce n’est une qualité, du moins peut-être un devoir quand on a été l’avocat-scénariste de Marek Halter, DSK , Caroline Fourest ou Fiameta Venner.