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La famille, un vrai clivage

bebéDes policiers attaqués par une centaine de « jeunes » , un bâtiment public   dont toutes les vitres ont été détruites mais qui  a été  sauvé de justesse des flammes,  une voiture  de police, celle de la brigade anticriminalité, attaquée au cocktail Molotov (qui heureusement ne s’est pas enflammé), mais lancé de nouveau   avec la volonté de  « cramer du flic » comme à la Grande Borne la semaine dernière… Les racailles en question,  vous l’aurez compris,  n’évoluaient pas aux abords de La Manif pour tous (LMPT)  mais se sont signalées dans  la nuit de samedi à dimanche, au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie. Aucune arrestation  n’a été  effectuée lors de l’affrontement, ce dont s’est félicité le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (qui donne des consignes en ce sens pour ne pas provoquer les « sauvageons »?), lequel   a salué ce dimanche  le «sang-froid» des policiers.  Ce sont pourtant les défenseurs de la famille qui subissent la hargne du gouvernement et sont  dans le collimateur du Système. Marisol Touraine, ministre de la Santé le rappelait hier en affirmant que LMPT  constituait « une attaque contre la société »!  Hier pour son retour dans la rue contre la marchandisation du corps des femmes, la  GPA,  la PMA, la loi Taubira, 24 000 manifestants  selon la préfecture de police, 200 000 selon les organisateurs ont battu le pavé parisien pour se rappeler au bon souvenir des ténors de la droite qui professent des ambitions présidentielles… 

La veille, le FN lançait officiellement  son Cercle Fraternité dédié aux questions sociales,  sociétales et familiales à l’occasion de son colloque intitulé « Pour une France fraternelle : transmettre, protéger, construire »; y   sont notamment  intervenues en tant que personnalités invitées  le philosophe Thibaud Collin  et  Dominique Marcilhacy, porte-parole de l’Union des familles en Europe. Ce nouveau Cercle est  présidé par Agnès Marion, conseillère régionale FN d’Auvergne-Rhône-Alpes et parrainé par le  vice-président du FN Louis Aliot lequel a rappelé  «la nécessité de l’abrogation des lois contre la famille, à commencer par la loi Taubira» et de la  remplacer  par un  «pacs amélioré».

Bruno Gollnisch avait apporté son soutien  à la manifestation de dimanche à l’appel de LMPT de Ludivine de la Rochère, il ne fut pas le seul.  Louis Aliot,   Marion Maréchal-Le Pen, le député Rassemblement Bleu Marine (RBM)  Gilbert Collard, les députés Français au Parlement européen Marie-Christine Arnautu  et  Jean-Luc Shauffauser, le maire de Béziers Robert Ménard, Karim Ouchikh, conseiller régional d’Île-de-France et  président du parti Souveraineté, identité et libertés (SIEL),  une  composante du RBM, ont défilé avec de très  nombreux autres soutiens de Marine Le Pen,  élus,  sympathisants, adhérents et électeurs du Front National.

Une manifestation bon enfant, à peine troublée par six  harpies Femen rapidement arrêtées et  d’autres supplétifs du Systéme, à savoir une poignée  d’antifas  repoussés  eux aussi  prestement. Un rassemblement qui fut  aussi un lieu de rencontres et d’échanges entre défenseurs de la famille. Et force est de constater que les champions de la droite républicaine étaient aux abonnés absents.  Hormis le cas particulier de Jean-Frédéric Poisson, aucun des candidats à  la primaire de la Droite et du Centre  ne sont  favorables à l’abrogation de la loi Taubira, y compris François Fillon qui a pourtant reçu le soutien de Sens Commun…

Laurent de Boissieu, dans La Croix, écrivait  que « se revendiquant apolitiques, les manifs pour tous ne se sont pas embarrassées du cordon sanitaire  qui isole politiquement et électoralement l’extrême droite de la droite. Des espaces de rapprochement se sont depuis ouverts, où l’on peut croiser des militants du Parti chrétien-démocrate (Jean-Frédéric Poisson, Xavier Lemoine), du réseau L’Avant-garde (Charles Millon, Charles Beigbeder), des restes du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers  (…) Karim Ouchikh (…) faisait ainsi partie de la dizaine de personnes qui, le 13 octobre, ont accompagné Jean-Frédéric Poisson au premier débat télévisé de la primaire de la droite. La présence de ce soutien de Marine Le Pen a fait grincer des dents chez Les Républicains. »

Ce qui est certain c’est que le discours des frontistes et assimilés  sur la défense de la famille et des valeurs traditionnelles fait mouche et est particulièrement audible  auprès de l’électorat de droite. C’est le cas quand Bruno Gollnisch souligne que  « l’enfant n’est pas objet de droits, il en est le sujet. L’enfant abandonné ou orphelin a droit à un père et une mère, dont l’amour remplace celui dont il a été privé. Lui refuser cette double et fondamentale référence pour la satisfaction de personnes dont le mode de vie, librement choisi, exclut la procréation, serait en quelque sorte lui imposer une double peine. Ce serait une grave dérive de notre civilisation. »

C’est aussi vrai quand Karim Ouchikh affirmait hier au micro de LMPT que « la  loi Taubira a marqué un tournant historique dans ce combat qui oppose depuis toujours: les forces libérales-libertaires qui s’appliquent méthodiquement à détruire, en France comme ailleurs, les appartenances naturelles qui encadrent la vie humaine ; aux partisans d’un modèle de société attaché au maintien des repères qui structurent en profondeur notre inconscient collectif. »

C’est également vérifiable quand Marion Maréchal Le Pen, très applaudie,   rappelait quelques vérités ( le site du Salon Beige s’en est fait l’écho):  « le déracinement détruit tout sauf la soif de racines », « et que l’on arrête de nous dire que la théorie du genre n’existe pas ! »,  « Détruire la Famille, premier lieu de fraternité, c’est rendre impossible la fraternité. »

Cette question de la défense de la famille,  cellule de base de la société,   qui va bien  au delà de la question de la GPA, de la PMA, de la loi Taubira, est un marqueur fort des deux visions du monde existant entre d’un côté les  partis dits progressistes qui sont en fait ceux  de  la désagrégation, du confusionnisme, du sans-frontiérisme dans tous les domaines,  et de l’autre  le camp patriotique populiste, national et souverainiste.

A l’aune de ce clivage là,  est-il vraiment surprenant que cette fin de semaine Nicolas Sarkozy,  interrogé  sur C8 sur l’attitude qui serait la sienne en cas de deuxième tour entre Marine Le Pen et François Hollande à la présidentielle de 2017,  ait  répondu qu’il « (ne voterait)  pas pour Marine Le Pen » ?

 

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