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Arbitraire persécutoire, carnet de cheikh, tout se tient

babel bisLes grands pontes des instances européistes aiment se déclarer irréprochables et vanter les codes de bonnes conduites auxquels ils se soumettraient. Ce qui n’a pas empêché des liens pas toujours très déontologiques entre commissaires européens et monde de la finance. Une Commission que, déjà en 2004, Bruno Gollnisch jugeait certes « indépendante des nations et des Etats » « mais pas indépendante des multinationales ni des doctrines dominantes et liberticides ». Il rappelait ces dernières semaines le départ de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs, celui de Neelie Kroes, « ancienne Commissaire à l’économie numérique et à la concurrence, chez Uber, de surcroît salariée de Merrill Lynch semble-t-il, et qui a opportunément oublié qu’elle continuait à diriger une société basée aux Bahamas alors qu’elle était commissaire. Il y a aussi Connie Hedegaard, ancienne commissaire au climat, récemment embauchée par Volkswagen. Où la liste s’arrêtera-telle? » C’est dans ce contexte que se déroule l’offensive que l’on sait tendant à accréditer l’idée dans l’opinion, à travers la cabale menée dans l’affaire dite des assistants parlementaires, d’un FN malhonnête que se serait fait poisser avec les deux mains dans le pot de confiture.

Invité lundi de BFM TV, Florian Philippot a relevé l’évidence en affirmant que « Cette Union européenne c’est le règne de l’arbitraire. Elle est douce avec les copains, avec les européistes, et elle est impitoyable avec ses adversaires, elle ne s’intéresse d’ailleurs qu’à ses adversaires, ceux qui mettent en cause son emprise, son pouvoir ». Questionné sur les quelques 340.000 euros que l’Union européenne réclame à Marine Le Pen pour avoir rémunéré deux assistants parlementaires qui auraient eu le grand tort de travailler aussi pour le FN, Florian a relevé que « cette affaire est assez comique sur le fond, assez effrayante sur le fonctionnement de l’Union européenne. » Car il est bien évidemment impossible de diviser exactement ce qui relève des fonctions de député et de présidente du FN dans les activités de Marine.

Une  « procédure politique et persécutoire“ a jugé Bruno Gollnisch , tandis que  Me Marcel Ceccaldi a logiquement dénoncé « une instrumentalisation du statut des assistants parlementaires » qui viserait à « restreindre l’action politique de Marine Le Pen au Parlement et de censurer une parole critique au sein de cette assemblée en ne lui donnant plus les moyens matériels de mener à bien son action. »

Une manœuvre de diversion, une volonté d’entraver l’action du FN, de ternir l’image des opposants à la folle machine euromondialiste qui arrive à point nommé? Au moment en tout cas ou les dirigeants européistes, tout en se prononçant officiellement à quelques mois de la présidentielle contre un traité transatlantique (TAFTA) massivement rejeté par les Français dans les sondages, s’emploient à nous le refourguer  insidieusement en adoptant son clone, le CETA, le traité de libre-échange avec le Canada.

Jacques Sapir le confiait au site RT il y a trois semaines, alors que le gouvernement de la région de Wallonie venait de décider de ne pas ratifier ce CETA, « Les dirigeants français n’ont pas renoncé à signer le TAFTA (…) leur objectif est toujours de signer le TAFTA, moyennant quelques changements mineurs qui pourraient rendre cet accord plus présentable ». « La signature de l’accord CETA (…) a pour but de préparer le terrain à une signature du TAFTA. »

A l’instar de l’analyse faite par le Front National, l’économiste pointait trois types de conséquences à l’adoption de ce traité. D’abord le fait que  » le CETA est une espèce de cheval de Troie (qui permettra) à des produits agricoles canadiens, mais aussi américains de rentrer dans l’Union européenne, alors qu’ils ne respectent aucune des normes au sein de l’Union européenne. Il est très clair aujourd’hui que les marchandises qui sont produites sur le continent nord-américain – au Canada, mais aussi aux Etats-Unis, car il ne faut jamais oublier que le Canada est lui-même lié par un accord de libre-échange avec les Etats-Unis – peuvent être certifiés d’une certaine manière par les Canadiens très facilement. »

Ensuite, « le CETA est très dangereux pour l’environnement« . Les études réalisées par « le GDAU qui est un grand institut de recherche aux Etats-Unis ( montrent) que la signature du CETA compromettrait de manière assez grave l’ensemble des législations environnementales qui sont aujourd’hui appliquées en Europe et qui sont parmi les plus restrictives – avec les législations russes. De ce point de vue-là, il y a un intérêt commun en Europe et en Russie à refuser ce type d’accord. »

Enfin, « le CETA conduirait à l’établissement d’une cour d’arbitrage supérieur au droit des pays, ce qui permettrait aux entreprises canadiennes mais aussi américaines opérant depuis le Canada d’attaquer des lois en France et dans d’autres pays de l’UE devant ces juridictions d’arbitrage. Cela veut donc dire que ce ne seraient plus les citoyens des pays qui seraient souverains, mais de grandes multinationales qui deviendraient souveraines. »

De souveraineté, d’indépendance il est encore question avec le dernier livre en date  des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot,  Nos très chers émirs. Au terme de leur enquête , ils  accusent un certain nombre de politiciens  (sont notamment cités l’ancien premier ministre Dominique de Villepin, la sénatrice centriste Nathalie Goulet, le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, les députés socialistes Nicolas Bays, Alexis Bachelay membres du groupe d’ amitié France Qatar…) de  compromissions et/ou de complaisances  avec les émirs d’Arabie saoudite  et/ou  du Qatar… et leurs gros carnets de chèques.

Le Point comme LCP l‘ont rapporté, Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine, est accusé (par MM. Malbrunot et Chesnot) d’avoir  « cherché des financements pour sa campagne des législatives auprès de l’ambassade du Qatar ». Ce dernier a annoncé qu’il allait porter plainte pour diffamation.

M. Bachelay, qui manie volontiers l’insulte quand il parle du FN,  membre par ailleurs du cercle de réflexion socialo-progressiste Terra Nova, est un des vice-présidents du groupe d’amitié France Qatar à l’Assemblée nationale présidé par le centriste Maurice Leroy. Un groupe qui compte une cinquantaine de membres majoritairement LR et UDI (mais aussi quinze socialistes), dont quelques figures connues comme Oliver Dassault, Georges Fenech, Razzi Hamadi, Yves Jégo,  Pierre Lellouche, Patrick Mennucci, Patrick Ollier, Rudy Salles, Thierry Mariani ou Alain Marleix.

 Jean-Marie Le Guen,  député PS et secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement, a également annoncé qu’il saisissait la justice, s’estimant diffamé. En effet, toujours selon Le Point, « les auteurs racontent notamment comment Jean-Marie Le Guen a proposé à l’ambassadeur du Qatar en France de lutter contre le  Qatar bashing  à l’Assemblée nationale auprès des députés socialistes. À une condition: que l’ambassadeur du Qatar fasse appel aux services d’une société de lobbying présidée par l’un de ses proches. »  La manœuvre aurait  consisté à  contrôler-museler la parole politique sur un  Etat accusé de manière récurrente de financer le terrorisme djihadiste, le prosélytisme islamique jusque dans nos banlieues  et de bafouer les droits humains les plus élémentaires  sur son propre sol.

Curieusement, ce sont très souvent ces mêmes bonnes âmes qui ont les yeux de Chimène pour le Qatar, l’Arabie saoudite,  les  Sarkozy, les Valls, les  Juppé, les Hollande,  qui expliquent aux Français qu’il est vital de faire la peau au régime Laïque syrien de Bachar el-Assad, que Vladimir  Poutine est un autocrate-boucher d’Alep, Donald Trump un démago taré et xénophobe infréquentable, le FN un danger pour la démocratie, et bien sûr que notre allégeance à  l‘Union européenne et à l’Otan  est notre seul planche  de salut. Après tout reconnaissons-leur  une certaine logique; comme dirait  Bruno Gollnisch, tout se tient… 

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