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On ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments dévoyés

TartuffeDu débat qui a opposé hier les candidats de LR à la primaire, nous retiendrons la réitération, plus ou moins affirmée selon les concurrents, des promesses de reforme de l’école, de l’apprentissage, de la fiscalité des entreprises, de promotion de l’autorité,  des moyens donnés à la justice et aux aux forces de l’ordre…Toutes choses déjà énoncées dans la plateforme de gouvernement RPR-UDF de… 1986 et qui ne furent peu ou jamais appliquées quand la droite fut au pouvoir. Autre constante rappelée hier, le refus de toute alliance avec le camp patriotique, avec le Front National, au nom des « valeurs » des « républicains… ». Valeurs, impuissance, lâcheté devant les diktats progressistes, qui ont conduit la France dans la situation que nous connaissons et que Philippe de Villiers, invité récemment de l »antenne d’Europe 1, évoquait avec force. Il rappelait ainsi l’existence d’un rapport des services de renseignement préconisant une partition de notre territoire national. « La classe politique française, en tous cas une partie d’entre elle, se prépare à signer, le jour venu, un nouvel édit de Nantes, au terme duquel il y aura une grande concession territoriale, avec une partition du territoire français, où il y aura des bouts de France qui seront soumis à la charia. »

Pour étayer son propos, Philippe de Villiers indique qu’il lui semble évident que François Hollande a eu connaissance de ce rapport qu’il évoque implicitement au détour des entretiens qu’il a accordés aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui viennent de publier le recueil de leurs rencontres avec le chef de l’État dans leur livre Un président ça ne devrait pas dire ça…. M. Hollande parle ainsi de « l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue » et lâche ce commentaire:  « Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition. » Pour le créateur du Puy-du-Fou, « on a intégré l’idée que l’islamisation était inéluctable et qu’il fallait faire une islamisation tranquille. »

Une menace, celle de l’immigration hors de contrôle, dont le pape François prend désormais la mesure. Il y a quelques mois il fustigeait « l’égoïsme » des opposants à cette immigration-là. Il invitait les pays européens à « s’ouvrir » très largement à l’afflux des immigrés, économiques (re)baptisés « migrants » ou « réfugiés », généré notamment par l’attitude dramatiquement irresponsable d’Angela Merkel.

Le Saint-Père affirmait alors que « les barrières créent des divisions et, tôt ou tard, des conflits ». Guillaume Faye, nous le relevions sur ce blogue, notait alors que bien évidemment « la réalité est exactement l’inverse (…). » Et qu’il était aberrant et suicidaire de transformer « l’universalisme catholique, uniquement valable sur le plan spirituel (tous les humains fils du même Dieu, éligibles aux mêmes sacrements) » en « cosmopolitisme politique : abolition des frontières, libres migrations, mélange des peuples. Le problème, c’est que ce cosmopolitisme est biaisé. Car il est exclusivement dirigé, de manière suicidaire, contre la civilisation et l’ethnicité européennes. »

Mardi, dans l’avion le ramenant de Suède, pays lui aussi très éprouvé, déstabilisé même par les vagues migratoires de ces dernières années et de ces derniers mois,  le pape François a tenu des propos beaucoup plus nuancés: « Qu’est-ce que je pense des pays qui ferment leurs frontières? En théorie, on ne peut pas fermer son cœur à un réfugié. Mais il y a aussi la prudence des gouvernants: Ils doivent être très ouverts pour recevoir mais ils doivent aussi faire le calcul de savoir comment les recevoir (…) on peut aussi payer politiquement une imprudence dans les calculs en recevant plus que l’on peut intégrer. »

Et de conclure: « Quel est le danger? Si le réfugié n’est pas intégré, permettez-moi ce néologisme, il se ghettoïse, il devient un ghetto. Et sa culture ne se développe pas en relation avec l’autre culture. Ce qui est très dangereux. Je pense que la peur est le plus mauvais conseil pour les pays qui tendent à fermer leurs frontières. Et que le meilleur conseil est la prudence. »

Pendant ce temps l’opération d’évacuation-dispersion de la jungle de Calais se poursuit  avec la dissémination des immigrés dans différents Centres d’accueil et d’orientation (CAO) sur tout le territoire  national. Idem pour les campements sauvages dans les Xe et XIXe arrondissements de Paris. Le ministre du Logement,  Emmanuelle Cosse, rapporte Le Figaro, a confirmé que l’évacuation concernait « entre 3.000 et 3.500 migrants« .  « On a les places pour héberger tout le monde», a-t-elle déclaré (…) Tous ces migrants doivent être envoyés dans un premier temps dans 80 centres temporaires en Ile-de-France et, à partir de là, dans des CAO s’ils sont en situation de faire une demande d’asile, a expliqué Christine Gauthier, responsable régionale du logement. »

Reste que Le Figaro toujours, rappelait l’évidence en notant précédemment  que  » les évacuations de campements improvisés sont trop souvent des opérations de communication destinées à montrer que l’Etat ne reste pas inactif. Elles n’arrêteront jamais la ronde des migrants, si un strict contrôle aux frontières, sanctionné par une expulsion systématique des faux réfugiés politiques, n’est pas enfin mis en œuvre. »

 La Charente Libre, relevait pour sa part que « la grande majorité des 6 000 migrants présents à Calais ont désormais un toit. Ils bénéficient d’un accueil conforme à la loi et la tradition française. Mais il n’échappera à personne que l’opération rondement menée de la semaine dernière ne change rien au fond du problème. »  En début de semaine, le site des Échos  évoquait  « le bien-être de Samir » installé dans un centre à Cancale, bien-être « partagé par Maffouz. A 19 ans, le jeune Érythréen ne demande qu’à rester dans cette commune bretonne située à une quinzaine de kilomètres de Saint-Malo. Il raconte son environnement, une chambre pour lui tout seul où il dort bien, un endroit où il mange bien et des gens sympas, qui disent bonjour« .

Or, il faut savoir constate Bruno Gollnisch, que nos SDF  français ne bénéficient pas de ce confort-là, lesquels n’ont ainsi pas le droit de passer plus d’une nuit dans une structure d’hébergement qu’ils doivent quitter à la levée du jour,  ne sont jamais logés en chambre individuelle, mais abrités avec des individus aux  lourds passifs. C’est pourquoi il est particulièrement biaisé   d’affirmer comme le fait Le Monde, qui mélange tout sciemment, que « l’hostilité envers les pauvres s’exprime de plus en plus ouvertement en France ».  « Dégradation de centres d’accueil, arrêtés anti-mendicité, chasse aux sans-abri dans la rue : les actes contre les démunis se multiplient dans le pays (…).  Un nombre grandissant de communes et de Français rejettent cette population. Entre migrants et SDF s’installent, en outre, confusion et concurrence. (…). On sent un vent mauvais, un effritement des valeurs d’hospitalité et de solidarité”témoigne  Florent Gueguen, délégué général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale. On ne sait pas si les politiques relaient l’opinion publique ou s’ils l’alimentent, mais leurs discours culpabilisent les pauvres, les migrants, les bénéficiaires du RSA ou les sans-abri, tous confondus, et les désignent de plus en plus comme des assistés qui profiteraient du système”, affirme pour sa part Claire Hédon, présidente du mouvement ATD Quart Monde. »

Nous savons que chaque société, même la plus prospère, génère toujours  un pourcentage non réductible d’asociaux, de marginaux que l’on peut retrouver dans nos rues. Mais s’y trouvent également, et de plus en plus,  des Français  victimes de la  crise sociale et économique, souvent aussi de l’éclatement des liens familiaux,  n’ayant pas assez de ressources, même parfois quand ils travaillent,  pour se loger décemment. La priorité absolue de l’action publique doit se tourner vers eux,  c’est cela que veulent  les Français qui sont tout  sauf insensibles, à la détresse d’un nombre croissant de leurs compatriotes.

On ne fait pas de bonne  politique avec de bons sentiments dévoyés. Qui veut faire l’ange, fait la bête.   La réalité commanderait de comprendre  que dans notre État en faillite comme disait François Fillon,  dans une France qui compte huit millions de pauvres,  des millions de mal logés,  la préférence doit s’exercer en  premier lieu envers les Français, au nom de la nécessaire solidarité  nationale et de la justice  sociale.  Créer les conditions de l’appel d’air,  en accueillant  sous les caméras relayant le message dans le plus éloigné des villages africains ou pakistanais,  des immigrés illégaux ne peut que rendre la situation encore plus explosive et inextricable. 

Déjà réputée pour la sévérité de sa politique migratoire, l’Australie l’a compris. Son  Premier ministre  Malcolm Turnbull, a annoncé le 20 octobre un durcissement de la législation existante. Désormais, son gouvernement entend interdire de séjour à vie les immigrés débarquant clandestinement sur ses côtes. Là aussi le message sera reçu, mais il évitera bien des drames,  comme ceux que l’on voit quotidiennement se dérouler  en Méditerranée. 

 

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