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Tout simplement

Sondages en berne, absence de  dynamique sur le terrain, candidats démonétisés ou peu connus du grand public… Les élus d’un  PS qui enregistre officiellement 40 000 adhérents de moins  depuis 2012  paniquent avant même le  premier tour de la primaire de la Belle alliance populaire. De quoi accélérer les ralliements à Emmanuel Macron, le seul susceptible selon les enquêtes de faire un score honorable à la présidentielle et partant, de sauver les sièges d’un certain nombre de députés socialistes en juin prochain. Ne doutons pas que si la tendance se confirme les critiques contre le libéralisme et la traîtrise de l’ex ministre de l’Economie iront encore en s’amenuisant rue de Solférino… Au moment même du second débat télévisé entre le candidats à la primaire de la gauche, pour montrer symboliquement qu’il jugeait que le PS sous sa forme actuelle était mort, François Hollande était  hier soir ostensiblement au théâtre pour assister au spectacle de son « ami » Michel Drucker en compagnie du ministre de la Culture (?) Audrey Azoulay.  Lors de ce débat  MM. Peillon et Hamon  ont reproché  à M. Valls de ne pas avoir accueilli assez d’immigrés (dans quel monde vivent les bourgeois du PS?), lequel expliquait la veille à des jeunes socialistes que si «la jeunesse est  belle de toutes les couleurs (…) une partie de la jeunesse n’est pas seulement tentée par l’abstention, le rejet du système, la révolte, l’indignation ». « Elle est tentée par l’extrême droite ». « Et vous le savez, parmi les jeunes qui votent, le FN fait des scores impressionnants, et il est aujourd’hui le premier parti ».

Un cri d’alarme entonné également par Emmanuel Macron en visite cette fin de semaine dans  le bassin minier du Pas-de-Calais et notamment à Hénin-Beaumont. L’ex de la banque Rothschild  a expliqué  que « (son)  projet progressiste est avant tout un rempart à un parti  (le FN, NDLR) qui porte la haine, l’exclusion et le repli, que ce soit sur internet ou sur le terrain, pour attiser les peurs, les utiliser et diviser la société». «Vous (les électeurs du FN, NDLR)  suivez un parti qui vous ment. Le FN du nord veut sortir de l’euro.  Le FN du sud veut y rester. Le FN du nord est laïque et donne des leçons. Le FN du sud est un parti ultra-catholique et conservateur», a débité sans grande originalité M.  Macron,  tout en  expliquant   que la région, située «au cœur de l’Europe», ne pouvait «vivre en dehors de la mondialisation ». Une formule  pleine de mépris  pour l’intelligence  des électeurs nordistes qui ne nient certes  pas les réalités géographiques et des échanges commerciaux mais réclament tout simplement  le retour à un protectionnisme intelligent, aux frontières qui protègent et régulentcomme cela est le cas partout dans le monde en dehors de l’UE!

A l’autre bout de l’échiquier politique, le grand patron de la CGT, Philippe Martinez, questionné dans Les Echos, affirme qu’il « ne doute pas que nous (la direction de la CGT, NDLR)  appellerons à faire barrage au Front National comme lors des précédentes élections».  Une opposition nationale, populaire et sociale qui, dit-il,  afficherait « en vitrine»  «le discours CGT»  «mais le Medef est dans l’arrière-boutique » (sic) … M. Martinez est une synthèse à lui tout-seul!  Il affirme encore que  la CGT « est  le syndicat le moins impacté par le vote d’extrême-droite, les sondages le montrent.» Les sondages montrent tout de même que plus d’un sympathisant cégétiste sur cinq vote FN (22% pour être précis)  si l’on en croit l’enquête publiée par L’Humanité au lendemain des élections européennes de 2014.  Ce qui est certes un pourcentage moins important que pour le sympathisants de FO  (33% d’électeurs frontistes). M Martinez se console comme il peut.

Dans ce même entretien le conducator de la CGT attaque  également Donald Trump  et son protectionnisme  qui est aussi l’objet  d’une critique en acerbe  de la part  d’Anthony Gardner, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’UE. Plus pour longtemps  certes car comme l’explique Euractiv,  «le 23 décembre, l’ambassadeur, ainsi que d’autres diplomates, a reçu une lettre l’informant qu’il serait démis de ses fonctions le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump. Une nouveauté, puisque depuis des décennies les présidents laissent à leurs représentants plusieurs semaines, voire mois, avant de les remplacer.  L’impact humain de ce coup de guillotine du 20 janvier est considérable  a-t-il estimé ».

M.  Gardener, européiste convaincu  nommé par Barack Obama, ne s’est  jamais privé de critiquer les liens entre l’eurosceptique britannique Nigel Farage et Donald Trump et fut un ardent défenseur du traité transatlantique (TTIP ou TAFTA),  dénoncé aujourd’hui par le nouveau président des Etats-Unis. «Quand Anthony Gardner a pris ses fonctions à Bruxelles il y a trois ans, il a promis d’accélérer les négociations sur le TTIP entre l’UE et les États-Unis. Les discussions ont toutefois piétiné à mesure que le soutien public pour l’accord commercial dans les pays européens s’effritait.»  Euractiv  précise qu Anthony Gardener « a travaillé des années pour des sociétés à capital privé et des sociétés juridiques »… mais n’indique pas qu’il est aussi membre d’un cénacle emblématique des menées mondialistes, le   Council on Foreign Relations (CFR), ce qui a le mérite d’une certaine cohérence avec ses déclarations publiques constate Bruno Gollnisch. 

Donald Trump pour sa part, dans un entretien accordé hier aux  quotidiens britannique The Times et allemand Bild,  a tenu des propos marquant une rupture très nette avec ceux entendus dans la bouche de son prédécesseur. Il a appelé à une politique de rapprochement avec la Russie, jugé que l‘Otan était une structure « obsolète » qui  « ne s’est pas occupée (de la lutte contre) le  terrorisme », dénoncé « l’erreur catastrophique de (Angela) Merkel »  consistant à ouvrir en grand les vannes de l’immigration,  pronostiqué que « le Brexit  sera un succés»  et  que  «d’autres pays vont quitter  l’Union européenne.  « Je crois vraiment que s’ils (les pays de l’UE) n’avaient pas été obligés de prendre tous les réfugiés, avec tous les problèmes qui vont avec, il n’y aurait pas eu de Brexit».  « Les peuples, les gens, veulent leur propre identité et le Royaume-Uni voulait sa propre identité ».  Tout simplement.  

 

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