Les patriotes, les souverainistes eux ne pleureront pas le départ du militant antinational et socialiste allemand Martin Schulz de la présidence du Parlement européen. Sur boulevard voltaire, Gabriel Robin souligne justement que «dans un entretien d’adieu, Martin Schulz ne cache pas sa volonté d’étouffer les nations, voire de les nier. Il y déclare, notamment (…) que le Parlement et la Commission (européenne) devraient s’allier plus étroitement pour faire triompher une vision supranationale, c’est-à-dire une techno-administration post-démocratique mettant en échec les exécutifs élus des États membres. Il est tout de même sidérant de constater qu’un homme puisse à ce point mépriser les peuples souverains. S’il était tout à fait libre d’imposer ses volontés, Martin Schulz interdirait, probablement, les référendums et les partis populistes en Europe. »
Populistes qui participeront aujourd’hui, comme leurs autres collègues députés, à l’élection du successeur de M. Schulz. Au terme d’une règle non écrite, droite et gauche se partageaient jusqu’alors tacitement les présidences mais cette fois, les ententes entre blocs politiques européistes n’ont pas été possibles et six candidats sont en lice. Ce qui pourrait rendre indispensable le recours aux quatre tours de scrutin qui avaient été nécessaires en 1982, pour la toute première élection à la présidence du PE, du socialiste danois Pieter Dankert.
Le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (ALE) présente ainsi Jean Lambert ; le Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), Eleonora Forenza; le groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) , Gianni Pitella ; le groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), Guy Verhofstadt; le Parti populaire européen (PPE), Antonio Tajani; le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), Helga Stevens; le groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) coprésidé par Marine Le Pen, le député roumain et ingénieur Laurențiu Rebega qui a rejoint ENL en juillet 2015.
Le blogue les yeux du monde rappelle que Martin Schulz, «conscient de la forte montée des courants eurosceptiques dans les institutions européennes aux élections de 2014, a été l’artisan de la coalition entre la droite et la gauche européennes visant à faire barrage aux partis populistes et conservateurs. Suite à un accord signé entre le PPE et le S&D, Martin Schulz est reconduit à la Présidence du Parlement européen, laissant Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne. Le PPE semble aujourd’hui accepter difficilement le départ de Schulz, élu en 2014 contre un engagement des S&D à soutenir un candidat PPE pour les élections de janvier 2017. Manfred Weber, Président du groupe PPE appelle Schulz à respecter l’accord sur lequel il s’était engagé. Réponse de la gauche, en la personne de Gianni Pitella, Président du groupe S&D au Parlement : Nous n’accepterons jamais un monopole du PPE, une des trois présidences doit revenir à la famille socialiste . Avec Juncker à la tête de la Commission et Donald Tusk à la tête du Conseil européen, la victoire d’un candidat PPE à la tête du perchoir marquerait un contrôle total de la droite sur les institutions européennes.»
En l’espèce affirme Bruno Gollnisch, au-delà cette petite tambouille peu appétissante, derrière les apparences , c’est bien le monopole des pro-bruxellois, de gauche ou de droite, qui est remis en cause par l’émergence des formations nationales ces dernières années. Il est d’ailleurs très éclairant que les représentants de l’oligarchie, politique, économique, médiatique qui œuvrent pour une poursuite de l’intégration-soumission à Bruxelles, militent pareillement pour notre inféodation à d’autres structures supranationales contraignantes. Tout se tient.
François Hollande, à quelques heures de l’ouverture du très mondialiste Forum économique de Davos, a ainsi lui aussi fait entendre la petite musique progressiste, antisouverainiste habituelle. Le prétexte en a été sa remise de la légion d’honneur à Jane Hartley, ambassadrice américaine (sur le départ), une non francophone nommée à ce poste par Barack Obama en 2014 pour la remercier notamment de ses très importantes contributions financières au Parti démocrate. M. Hollande a ainsi tenu à répliquer hier à Donald Trump: « Je vous l’affirme ici, l’Europe sera toujours prête à poursuivre la coopération transatlantique (…). Elle n’a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu’elle à a faire ». D’une allégeance l’autre, le plus impopulaire des présidents de la Vème république a également confirmé , comme François Fillon et Emmanuel Macron, son souhait de rester sous la tutelle d’une Alliance atlantique, remise aujourd’hui en question par le président élu américain. «(L’OTAN) ne sera obsolète que lorsque les menaces le seront devenues elles aussi » a psalmodié M. Hollande. Menaces que le bras armé du Nouvel ordre mondial a puissamment contribué à renforcer et à propager. Une manière aussi de dire que le retour à une France libre et indépendante sera toujours reporté sine die avec un Président issu du Système.