Les grands califes de l’antiracisme plus ou moins sponsorisé auront certainement à cœur de réagir à la prose violente d’un chouchou de Libé, des Inrockuptibles, de Pascale Clark, de Claude Askolovitch, contributeur du Bondy Blog et de Arte, à savoir le jeune romancier Mehdi Meklat. Sous le pseudonyme bien gaulois de Marcelin Deschamps, il a multiplié entre 2012 et 2015 les tweets racistes, homophobes, antisémites (et antifrontistes). Pierre Henri, du Pôle communication de l’AGRIF en a listé quelques-uns: « Les blancs vous devez mourir asap [Nda : dès que possible] », il « regrette que Ben Laden soit mort », « Marine Le Pen est à deux étages en dessous de moi. Je vais lui faire le coup Mohamed Merah », « Faites entrer Hitler pour tuer des juifs », « j’ai envie d’égorger quelqu’un selon le rite musulman », « pour l’Aïd, je vais égorger Brigitte Bardot dans ma baignoire ». «Des milliers de tweets de cet acabit ont été heureusement diffusés sur Internet puis repris par les médias acculés, avant que leur auteur n’en supprime 50 000 en une journée ».
La Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) « souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire » et le quotidien gratuit 20 minutes a souligné la mort dans l’âme que Mehdi Meklat « qui a fait la Une des Inrockuptibles avec Badroudine Saïd Abdallah ( Badrou ) pour une interview de l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, était pourtant qualifié le 1er février de porte-voix de la jeunesse, à l’avant-garde d’une nouvelle génération venue de banlieue ». C’est ce même Mehdi Meklat ajouterons-nous, qui en parlant de lui et de ses amis affirmait fièrement: « nous sommes le grand remplacement» …
En fait de grand remplacement, il n’ a pas eu vraiment lieu à la tête du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui tiendra ce soir son fameux dîner annuel. Ce sera le premier à être présidé par le successeur de Roger Cukierman, Françis Kalifat. Un « tribunal dînatoire », « relais du gouvernement israélien » dixit Eric Zemmour, fustigé, décrié, par de nombreuses personnalités, de gauche comme de droite, membres ou non de la communauté juive.
Se presseront ce soir à ce dîner d’un coût de 900 euros pour chaque invité, MM. Fillon, Macron et Hamon, François Hollande -qui, grande première sous la Véme république, se rendra aussi le 27 février au siège de la secte antinationale du Grand Orient pour célébrer « 300 ans de Franc-Maçonnerie, 300 ans d’Emancipation »- , mais aussi Xavier Bertrand, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo, Myriam El Khomri, François de Rugy, Nadine Morano…
Quant à Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé plusieurs fois «tous les ballots qui acceptent de se faire maltraiter dans cette réunion communautariste, qui n’a rien à voir avec les juifs de France», il n’est pas convié car suspecté d’antisionisme. Marine Le Pen est elle aussi toujours fustigée. « Autour du FN, on doit maintenir le cordon sanitaire, ne pas faire sauter le verrou moral, estime Francis Kalifat. Le Crif a d’ailleurs vivement condamné la récente rencontre entre des responsables frontistes (Louis Aliot, Gilbert Collard, Jean-Richard Sulzer, Nicolas Lesage, Michel Thooris, NDLR) et un groupuscule au nom pompeux, la Confédération des Juifs de France et amis d’Israël –la CJFAI présidée par Richard Abitbol, NDLR. (..) Ce sera un des thèmes importants du dîner : le rejet des extrêmes. Bien sûr du FN et de l’extrême droite, mais aussi de l’extrême gauche. Toutes deux véhiculent la haine: d’un côté le rejet de l’étranger, de l’autre la délégitimation d’Israël, affirme le président du Crif.»
Des propos repris ce matin par M. Kalifat sur l’antenne de RTL au micro d’Yves Calvi, précisant qu’un un appel à faire battre la candidate du camp patriotique et souverainiste sera lancé si elle est présente au second tour de la présidentielle. Sur la même longueur d’onde, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, appelait mardi dans Le Figaro à « faire barrage aux extrêmes, qui sont toujours dangereux pour la voie de la sagesse, celle de l’équilibre ».
Ce type de déclarations creuses, pompeuses et enflammées affirme Bruno Gollnisch, n’auront bien sûr aucune incidence sur le vote des Français. Elles participent certes du bruit de fond antinational mais servent surtout à rassurer une classe politicienne qui garde l’espoir de se retrouver dans un confortable entre-soi, qui ne veut pas voir que ses menaces, ses supplications, ses excommunications n’ont plus guère d’effets sur le pays réel.
La présidente du FN elle, a déjà dit, au-delà des admonestations de M. Kalifat, que son refus du communautarisme ne militait pas pour sa présence au dîner du Crif. Le voyage de Marine au Liban, pays qui tient une place toute particulière dans le cœur des nationaux, pays emblématique des Chrétiens d’orient aujourd’hui menacés par les prosélytes et les guerriers du Califat islamique, a été très fructueux. Il fut aussi une occasion offerte de rappeler que la candidate n’entendait pas abdiquer ses principes en se pliant aux exigences du Mufti de Beyrouth, réclamant qu’elle se voile pour s’entretenir avec lui. Marine a eu beau jeu de rappeler que même la plus haute autorité religieuse de l’islam sunnite, le grand Mufti et sheikh de la Mosquée Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, n’avait pas exigé qu’elle porte le voile lors de leur rencontre officielle en 2015 au Caire…