Le rapport Böge-Berès traite de l’aspect économique et monétaire de l’avenir l’Union européenne, tel que fantasmé par le Parlement.
Il s’agit ici de remédier au défaut de conception majeur de l’euro, crée pour une zone non homogène incapable de gérer les chocs asymétriques. On a créé la monnaie unique en espérant que cela conduirait mécaniquement à la création de solidarités politiques telles qu’elles rendraient incontournable la création d’une superstructure européenne réellement étatique. Face à l’échec de ce raisonnement, on tente aujourd’hui de créer un Etat pour assurer la survie de la monnaie unique.
Pierre angulaire de ce projet : le Code de Convergence. Il imposerait de nouvelles contraintes aux Etats dans les domaines de la fiscalité, des investissements, de la productivité, du marché du travail… Son respect donnerait accès aux capacités budgétaires spécifiques de la zone euro pour soutenir les réformes structurelles exigées. Des mécanismes de stabilisation automatique (à accès conditionnel) seraient créés pour absorber les chocs asymétriques et le budget de la zone permettrait de soutenir la demande intérieure en cas de choc symétrique. Le tout chapeauté par un commissaire européen également président de l’Eurogroupe.
Ce gigantesque système de redistribution à l’échelle de la zone euro et sa finalité étatique ne sont pas acceptables. J’ai voté contre.