J’ai voté contre le rapport de Mme Hübner sur l’Union bancaire, cet ensemble de textes organisant au niveau européen la surveillance du secteur bancaire, fixant les modalités du sauvetage des banques en difficulté, et prétendant établir un système européen d’assurance des dépôts. Le dernier volet ne verra jamais le jour, l’Allemagne s’y opposant.
Au-delà de la profession de foi européenne, le rapport montre surtout que près de 10 ans après le début de la crise, le secteur bancaire européen reste extrêmement fragile et la règlementation, insuffisante, voire inadaptée. La situation pourrait même être pire qu’avant : les banques « too big to fail » sont encore plus grosses ; les bilans des établissements sont remplis de créances douteuses ; le secteur bancaire parallèle, dit shadow banking, qui échappe largement aux obligations prudentielles, a explosé ; le problème de la dette souveraine n’est pas réglé… Sans parler des effets pervers du « bail in » qui conduit à spolier les petits épargnants en remplaçant leurs dépôts, théoriquement garantis, par des produits complexes, qui ne le sont pas.
La vraie réforme, celle qui empêcherait les banques de jouer au casino avec notre argent, c’est la séparation des établissements bancaires. Mais bien évidemment vous n’y êtes pas prêts.