Dans les faits, et ici Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, fait la même constatation que Bruno Gollnisch, les dirigeants du RN et les policiers sur le terrain, les consignes données par le pouvoir politique font qu’ « il y a des lieux en France où la loi est si peu contraignante que l’homme le plus recherché de France (Redoine Faïd) se sent en sécurité quand il est couvert par un vêtement pourtant interdit. » Notamment en effet dans les quartiers pluriels où la verbalisation d’un contrevenante dégénérerait en émeute…
C’est cette même frousse des autorités publiques, des partis soumis au prosélytisme islamique qui a été dénoncée ces derniers jours par Stéphane Ravier. Le sénateur RN des Bouches-du-Rhône s’est indigné de ce que « les élus socialistes et communistes ont refusé qu’une place du 15è arrondissement de Marseille porte le nom d‘Arnaud Beltrame, pour ne pas provoquer la population.On peut toujours compter sur la gauche pour trahir et se coucher ! »
Une gauche progressiste qui veut encore et toujours plus d’immigration, à l’image de Laurence Rossignol, sénatrice PS de l’Oise. Elle se désolait dans un communiqué de ce que le Français n’ouvre pas assez son portefeuille et sa maison aux immigrés clandestins («migrants » ) convoyés par l’Aquarius de George Soros. Car «dans une Europe qui est rongée par les nationalismes, la peur de l’autre, le rejet de l’autre, la France devrait, au contraire être le pays qui organise l’accueil des migrants et qui sait tendre la main (…). On ne pourra pas, dans les années, qui viennent perdre notre identité au motif qu’il faudrait sauver l’identité nationale. » Une saillie qui illustre mieux qu’un long discours le fossé qui sépare des élites ayant une vision abstraite, hors-sol de ce qu’est la nation française et un peuple français tabassé par l’idéologie mondialiste mais attaché charnellement à notre pays.
Ancien ministre de la famille, de l’enfance et des droits de l’enfance de François Hollande, Mme Rossignol sait cependant faire preuve de fermeté pour élargir encore un peu plus le droit imprescriptible à l’IVG. Ce qui n’est pas sans une certaine logique si l’on part du principe que le maintien de la démographie sur notre sol doit être assuré par le recours à l’immigration de peuplement non européenne… Elle a ainsi déposé le 28 septembre une proposition de loi pour supprimer la clause de conscience qui permet à des soignants de ne pas pratiquer d’avortements. Une réponse à la déclaration de Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof) qui avait affirmé quelques semaines auparavant, s’attirant les foudres des grandes consciences mélenchonistes, socialistes, macronistes , que les gynécologues n’étaient pas là « pour retirer des vies. »
Le pulsion liberticide de Laurence Rossignol a été fermement taclée par l’ Association Catholique des Infirmières et Médecins, qui a rappelé dans un communiqué que «le droit à l’objection de conscience est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’homme, la Convention européenne des droits de l’homme, la loi de séparation de l’Eglise et de l’État, le droit constitutionnel français, le Code de déontologie médical, la loi Veil et bien d’autres textes reconnaissent le droit à la liberté de conscience. » «Refuser la liberté de conscience aux médecins suppose de modifier tous ces textes un par un. Passer par-dessus toutes ces lois et décrets correspond à mettre notre pays à l’égal des régimes totalitaires staliniens et hitlériens. Ainsi les médecins de la mort obligés par la SS de faire des euthanasies, des expérimentations humaines et des avortements n’ont pas eu le choix.»
Cette question de l’avortement, toujours sensible, a été évoquée sur RTL au détour de l’actualité. Isabelle Choquet affirme ainsi que le pape « s’est livré à une comparaison à l’emporte-pièces qui a surpris et parfois choqué» en estimant que « le recours à l’IVG était semblable à l’utilisation d’un tueur à gages. Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ? En France, ses propos ont suscité une vague d’indignation et de l’incompréhension jusque dans les rangs des catholiques (lesquels? NDLR). En Italie, la presse s’est emparée du sujet avec, là aussi, des réactions assez vives. » Porté au pinacle par les bien-pensants quand il déclare qu’il faut accueillir en Europe plus largement l’immigration en provenance des pays du sud, le pape François perd régulièrement son crédit progressiste quand il a l’audace de rappeler le dogme catholique du respect et de la protection de la vie à naître.
Il nous semble que la cohérence devrait conduire le pape à défendre le devenir de la catholicité sur notre continent européen de manière globale. Dans son remarquable livre publié l’année dernière Eglise et immigration : le grand malaise (Presses de la renaissance) Laurent Dandrieu, rédacteur en chef des pages Culture de Valeurs actuelles, remet salutairement les pendules à l’heure. Il pourfend les errements intellectuels d’une certaine hiérarchie catholique dont l’immigrationnisme ne répond en rien aux valeurs chrétiennes qu’elle dit défendre… et menace même la pérennité de la foi catholique en Europe.
Il l’expliquait notamment dernièrement sur TVL et en janvier 2017 dans un entretien accordé au site Atlantico à l’occasion de la sortie de son livre: «l’Eglise regarde l’installation progressive de millions de musulmans en Europe comme une simple conséquence de phénomènes migratoires globalement positifs, et la progression du culte musulman sur notre continent comme une manifestation inéluctable de la liberté religieuse. Mais la question civilisationnelle n’est tout simplement jamais posée. Il y a une certaine confusion entre politique et charité, et une tentation de faire des préceptes évangéliques, qui sont des chemins de salut personnel, des principes de gouvernance politique. Il me semble que la confusion s’étend aussi à la notion même de la charité, dont on oublie qu’elle doit être juste, responsable, efficace, et qu’elle obéit à un ordre de priorité: Les plus proches ont un droit de priorité, écrit saint Thomas d’Aquin. Si l’on oublie ces adjuvants, la charité devient l’une de ces vertus chrétiennes devenues folles décrites par Chesterton, une caricature humanitariste d’elle-même qui n’a plus grand-chose de chrétien. »