A quelques heures du débat qui l’opposera ce soir sur BFMTV à Jordan Bardella, la tête de liste controversée de l’attelage LREM/MoDem,/Agir/Les Radicaux tape toujours sur le même clou. Elle se drape dans son rôle de représentante officelle des lobbies progressistes, d’ultra de la collaboration atlanto-bruxelloise. Interrogée par Le Monde, Mme Loiseau a rappelé que sa priorité était de combattre les défenseurs de l’Europe des patries, des identités et des souverainetés nationales (ce qu’elle qualifie comme E. Macron et tous les bien-pensants sous le terme d’extrême-droite). Une sale engeance nationale qu’elle désigne comme les «représentants de Vladimir Poutine au Parlement européen » … une attaque neuve, transgressive et originale !
Ce qui frappe en fait dans la campagne de Mme Loiseau c’est la vétusté, la pauvreté des arguments recyclés déjà depuis des années: une bribe de BHL par là, un morceau d’édito du Guardian , de l’Obs ou du New York Times par ci, quelques vieux restes de formules désuètes empruntées à Jacques Delors ou à Hillary Clinton pour lier le tout…Comme c’est affligeant et comme cela en dit long sur le niveau (ou le désarroi) des communicants macronistes! Ce sont les mêmes, peut-être, qui lui ont soufflé de dire, lors son passage au Grand Jury RTL dimanche dernier que si elle était opposée à l’entrée de la Turquie dans l’UE c’est parce que… «la Turquie de Erdogan est populiste»! Le fait que ce grand pays musulman soit culturellement, ethniquement, géographiquement non européen n’est donc pas une cause première et nécessaire aux yeux de Mme Loiseau… A ce degré de politiquement correct et d’ à plat-ventrisme progressistes on touche vraiment le fond.
En ce début de festival de Cannes, la hargne du camp du Bien s’est aussi déchaînée contre Alain Delon, à l’occasion, rapportait Le Figaro, de la remise d’une Palme d’or d’honneur dimanche prochain pour l’ensemble de sa carrière. A l’initiative de Margherita B., «18.000 internautes, pour la plupart venus du monde anglo-saxon, États-Unis, Royaume-Uni et Australie, mais aussi de France et de Belgique, ont signé le texte en quelques heures», «contre cet hommage rendu au plus grand acteur Français…». Une pétition «pour dénoncer (l’) homophobie, (la) misogynie et (le) racisme» attribués à l’acteur, «l’accointance d’Alain Delon avec Jean-Marie Le Pen», accusé «de s’être «aligné avec le Front National, raciste et antisémite et d’avoir clamé qu’être homosexuel est «contre-nature». «Si la pétition a été attribuée à l’association américaine Women and Hollywood dans les médias, sa fondatrice Melissa Silverstein affirme ne pas en être à l’origine, bien qu’elle défende la même position. »
«Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense, a répliqué Thierry Frémaux, le délégué général en charge de la sélection cannoise, lundi, regrettant également que ce qu’Alain Delon a dit ici et là soit globalisé» (sic). «Il invite ses détracteurs à faire la part des contradictions d’une existence, (…) en l’occurrence, d’un homme qui est parti très tôt à la guerre et qui est d’une autre génération». Des propos confus qui, à dire vrai, note Bruno Gollnisch, ne veulent pas dire grand chose mais qui traduisent bien l’embarras de la grande famille du cinéma qui concentre toutes les tares et les diktats idéologiques de nos sociétés occidentales…quand elle n’en est pas elle même la source autant que vecteur.
Le Figaro relève encore que «L’essayiste et chroniqueur Éric Naulleau a identifié (dans cette affaire) un retour du maccarthysme et la chasse aux sorcières, qui sévissaient aux États-Unis dans les années 1950 contre les Américains soupçonnés de communisme.»
Macarthysme contre un acteur auquel il est reproché son patriotisme et l’affimation de sa préférence hétérosexuelle en des termes un peu rudes? Certainement , mais surtout confusion bien dans l’air du temps ou les inquisiteurs néo-puritains confondent sciemment l’homme et son oeuvre au nom de leurs critères moraux. En quoi les idées, la vision du monde, les valeurs de Delon l’homme privé, retranchent quoi que ce soit ou contaminent le talent, le charisme hors-norme de Delon l’homme de cinéma à qui l’on rend hommage? A ce compte-là, faut-il épurer des cinémathèques ou des bibliothèques les cinéastes et les écrivains racistes ou mysogines? Pasolini et Gide pour cause de pédophilie? Drieu au regard de ses sympathies nazies ou Aragon du fait de son stalinisme ? Là aussi, l’opposition nationale ne s’était pas trompée quand elle mettait en garde, il y a plus de vingt ans déjà, contre l’avènement sur nos rivages de ce totalitarisme soft ou mou en provenance des milieux progressistes américains. Nous y sommes et il n’est guère étonnant que ces sectaires-là combattent aussi farouchement le RN…