Le dernier éditorial de Rivarol le souligne, et le FN fut à l’époque accusé de jouer les Cassandre, « on nous a menti à l’occasion du traité de Maastricht en 1992 ». Jacques Delors (et les pro-bruxellois) prédisaient qu’avec la monnaie unique la prospérité et la stabilité seraient assurées non seulement en France mais en Europe.
De plus, les critères de Maastricht devaient permettre d’éviter la spirale des déficits et de l’endettement, contraindre les différentes nations européennes à équilibrer leur budget, à se montrer sérieuses et raisonnables. C’est ainsi que le déficit public devait rester inférieur à 3 % du PIB et la dette de l’Etat ne devait pas dépasser les 60 % du PIB tandis que l’inflation devait être maîtrisée (…)».
Aujourd’hui, «s’il fallait secourir l’Espagne, quatrième puissance économique de la zone euro (laquelle comprend actuellement seize Etats), la facture serait astronomique puisqu’elle serait comprise entre 500 et 800 milliards d’euros. On voit mal alors comment l’Union européenne pourrait faire face à un tel gouffre. Pour beaucoup, ce serait la fin de l’actuelle zone euro (…) ». Bien sûr, « La France n’est pas à l’abri Rien ne dit en effet que la dette française qui a doublé en dix ans (elle est actuellement de 1 591,50 milliards d’euros, soit 84 % du PIB) ne puisse pas faire l’objet d’une attaque des marchés ».
« L’économiste américain Nouriel Roubini poursuit Rivarol, qui avait prédit dès 2005 la crise des subprimes déclarait que les finances publiques de la France ne sont pas en bien meilleur état que celles de pays surendettés de la zone euro, comme la Grèce ou l’Irlande. En outre, le secteur bancaire français est malheureusement l’un des plus impliqués dans les pays menacés de la zone euro. C’est lui en effet qui détient le plus gros stock de créances publiques et privées en Italie, en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande, soit un total de 53,78 milliards d’euros ! »
Le 30 novembre sur BFM-TV l’économiste et éditorialiste Nicolas Doze était interrogé sur chute de indices boursiers, signe que « le marché » ne croit pas au plan de sauvetage de l’euro annoncé deux jours auparavant par les « bruxellois ». Ce qu’a déclaré à cette occasion M. Doze mérite d’être rapporté, notamment parce qu’il n’a jamais campé jusqu’à récemment sur des positions « eurosceptiques »…
Les marchés explique-t-il « testent une à une toutes les failles de l’Europe » –Grèce , Irlande Espagne, Portugal, Belgique, Italie- car « la prime de risque » dont doivent s’acquitter ces pays « pour emprunter sur les marchés augmente chaque jour trop vite ». « La crise de la dette publique européenne est devenue un terrain de jeu pour les spéculateurs qui cherchent le rendement en attaquant les pays les plus fragiles ».
Ensuite, « les investisseurs s’inquiètent de la rapidité avec laquelle les Etats de la zone euro vont au tapis avec les risques d’entraîner les banques derrière qui débordent de dettes d’Etat dans leurs portefeuilles. Si ces dettes font défaut les banques auront de nouveau de grosses difficultés ». Bref, la défiance atteint son paroxysme », « l’angoisse nourrit l’angoisse ».
Il relève ainsi que si « le Fond européen annoncé au mois de mai a sauvé l’Irlande, il va pouvoir sauver le Portugal, en partie l’Espagne, mais il sera très vite à sec si la contagion continue. »
Interrogé sur le mécanisme de gestion de crise mis en place par les ministres des finances pour éviter les crises à partir de 2013, Nicolas Doze y voit tout aussi justement « la traduction de la volonté de l’Allemagne qui ne veut plus payer pour les pays (en faillite) du club med. En 2013, le créancier privé d’un Etat qui est devenu insolvable en sera pour sa poche. Si un Etat a un petit problème passager pourra encore espérer une solidarité de l’Europe, mais si il est vraiment dedans jusqu’au cou il devra se débrouiller tout seul et négocier avec ses créanciers. »
« La réalité avance-t-il encore est que l’Europe va très certainement lâcher ses membres les plus incurables. Il va falloir se préparer à ce que peut être des pays sortent de la zone euro sinon c’est l’Allemagne qui pourrait, in fine, décider de partir et là, il n’y a plus d’Europe ».