« Le quotidien new-yorkais rapportait Le Parisien, explique que (les juges) ne croient plus vraiment dans les déclarations de la femme de Chambre, Nafissatou Diallo, qui serait une menteuse, liée, de plus, à des gens impliqués dans des affaires criminelles et du blanchiment d’argent. Elle aurait menti à plusieurs reprises sur son passé et aurait notamment passé un coup de fil à un trafiquant de drogue en prison, le lendemain des faits pour lui demander si elle aurait intérêt à poursuivre ses accusations contre celui qui était encore alors le patron du FMI. »
Certes, des analyses d’ADN ont démontré qu’il y avait bien eu rapport sexuel entre l’ex-directeur général du FMI et la femme de chambre, mais les doutes sur la probité morale de Nafissatou Diallo, apportent de l’eau au moulin des avocats de Dominique Strauss-Kahn qui assènent depuis le début qu’il s’agissait d’une « relation sexuelle consentie. » Pour autant la prudence reste de mise, car bien des zones d’ombres persistent dans ce dossier et il ne faut pas sous-estimer l’intelligence et l’habilité manoeuvrière des défenseurs de DSK pour parvenir à un accord avec l’accusation pour éviter le procès.
Bref, dans l’hypothèse où la tournure prise par les événements se confirmerait pleinement dans les semaines qui viennent, , le New York Times est fondé à écrire qu’il s’agit d’un « changement de fortune stupéfiant pour M. Strauss-Kahn (…). De fait, (il) pourrait voir son assignation à résidence levée, signe qu’il est probable que les accusations criminelles graves portées contre lui ne seront pas maintenues ».
Si la joie, mâtinée de prudence, est le sentiment qui domine chez les ténors socialistes à l’annonce des informations du quotidien américain, certains amis de l’ancien directeur du FMI sont aussi montés au créneau, avec une délicatesse toute éléphantesque, pour presser Martine Aubry et François Hollande de dégager le terrain. On a toujours la classe et le sens de la mesure au PS…
Lionel Jospin a déclaré « (souhaiter) ardemment », qu’il se relance dans la course présidentielle ; une très proche de DSK, la conseillère régionale d’Ile-de-France Michèle Sabban, a demandé la «suspension» du « processus des primaires pour qu’on puisse lui laisser un temps de parole» ; le député Jean-Marie le Guen a affirmé « (ne pas exclure) qu’il soit candidat à la présidentielle » ; son collègue Jack Lang a souhaité qu’il joue un rôle de premier plan dans la campagne qui s’annonce ». Le probable candidat centriste Jean-Louis Borloo a déclaré de son côté que « Dominique Strauss-Kahn peut être candidat à l’élection présidentielle s’il est innocenté ».
Pour autant, et en l’absence de réactions tranchées de l’UMP sur le sujet, c’est Marine Le Pen, interrogée par France-Soir, qui a exprimé le sentiment qui prévaut chez les plus censés à savoir que « la candidature de Dominique Strauss-Kahn reste décrédibilisée ». Au-delà de la véracité des faits reprochés à ce dernier au Sofitel de New York,le grand déballage de la vie privée du mari d’Anne Sinclair généré par cette affaire laissera des traces qu’il sera très difficile d’effacer d’ici la présidentielle de 2012.
Enfin, et c’est après tout l’essentiel, ce sont les idées, la vision du monde, défendues de manière caricaturale par DSK, mais qui animent aussi les candidats à la primaire socialiste, qui doivent être prises en compte par les électeurs français. La trahison du noble idéal de justice sociale au profit du CAC 40, celle de la solidarité nationale sacrifiée sur l’autel du cosmopolitisme, le refus de doter notre pays des mesures de protections sociales, économiques, identitaires au nom de la poursuite des folles chimères euromondialistes, voilà désormais le visage du PS.
Une réalité que la logorrhée « progressiste », les postures « antiracistes », « républicaines » ou « humanistes » de ses apparatchiks sont chargées de maquiller et de rendre présentable. Avec ou sans DSK ? La belle affaire…