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Enseignement de l’Histoire : lavage de cerveau… par le vide

 S’il est un domaine dans lequel la « droite « au pouvoir a également démissionné devant le terrorisme intellectuel de la gauche, en se couchant devant la doxa mondialiste et cosmopolite, c’est bien celui de l’Education dite « nationale ». A cette aune, le sarkozyste Luc Chatel est un ministre proprement catastrophique. Nous évoquions il y a peu le scandale de théorie du genre (gender) qui sera « popularisée » dans les établissements scolaires. Dans le dernier numéro du Figaro magazine, était présenté des extraits du dernier ouvrage de l’historien, spécialiste du Ier Empire, Dimitri Casali, qui s’insurge de son côté contre les nouvelles atteintes portées à l’enseignement de l’histoire de France. En août 2010, nous relevions déjà la réaction de M. Casali aux nouvelles instructions officielles qui ont été données pour les programmes scolaires, lesquelles se sont tristement confirmées depuis.

L’historien dans son « Altermanuel de l’histoire de France », relève que « Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles(…).. A côté des oubliés et des relégués des programmes, il y a les optionnels… » et « parmi ces périodes optionnelles figure le premier Empire (1804-1815). »

«(…) Clovis, Louis IX, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon Ier… La disparition ou l’amenuisement de ces souverains et de leur règne laisseraient-ils penser qu’ils n’ont plus de réalité historique? (…) Comment expliquer alors «l’optionnalisation» du premier Empire en quatrième et sa disparition en seconde? S’agirait-il de gommer un régime jugé trop autoritaire, trop militariste et trop expansionniste? De même, Clovis et Louis IX, dit Saint Louis, seraient-ils devenus trop politiquement «connotés» pour être cités dans les instructions officielles? »

«La même question peut être posée concernant la relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième. Pourquoi faire disparaître ou réduire des règnes notamment caractérisés par le rayonnement de la France à l’étranger? »…parce que tout rêve de grandeur et de fierté nationale doit être banni des cerveaux des jeunes Français ?

Dans les faits François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon sont en effet réduits à leur plus simple expression au profit l’ouverture aux autres civilisations de notre monde, comme les empires africains du Songhaï et du Monomotapa… L’étude de la Révolution et l’Empire sont sacrifiés afin de mieux étudier les grands courants d’échanges commerciaux des XVIIIe et XIXe siècles, comprenant les traites négrières et l’esclavage .

Dimitri Casali note à notre avis justement que « la connaissance des histoires de la Chine, de l’Inde ou de l’Afrique est importante et passionnante, notamment à l’heure de la mondialisation. Cependant, force est de constater que, mathématiquement, ces nouvelles thématiques s’intègrent dans les programmes aux dépens de parties capitales de l’histoire de France ou de l’Europe (…). »

Un saccage que l’historien explique, comme Bruno Gollnisch d’ailleurs, par « l’argument souvent utilisé selon lequel ces nouveaux programmes ont notamment été conçus pour épouser la diversité culturelle des élèves ». Un argument « contestable » note-t-il avec euphémisme, sachant notamment que selon une enquête de l‘Ined (rapport «Trajectoires et origines», 2010),  bien que de nationalité française, 37 % des jeunes d’origine étrangère ne se sentent pas Français. (…). » Or , « comme dit l’adage, on ne comprend que ce que l’on connaît. L’Histoire est une garantie d’intégration, car elle est un moyen d’accéder aux modes de compréhension de notre société. »

« La disparition de dates et de périodes capitales de l’histoire de France poursuit-il, ainsi que le système des options aboutissent à une Histoire à trous, lacunaire, atomisée, qui rend beaucoup plus difficile l’assimilation par les élèves de la chronologie, cette juste représentation de la profondeur historique (…). La chronologie serait-elle devenue démodée? »

« Un comble, car l’Histoire est comme une langue dont la chronologie est la grammaire. Sans elle, notre connaissance du passé est vouée à l’anachronisme, cette incapacité d’inscrire un événement ou un personnage dans son contexte. Sans elle, nous sommes voués à l’amnésie…» « Un peuple qui oublie son Histoire est un peuple perdu » notait encore M. Casali l’année dernière. «L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue» disait Nietzsche…mais est-il encore autorisé aux Français d’imaginer leur avenir à la lumière de leur grand passé historique?

Une  amnésie voulue, entretenue qui s’insère dans une perspective d’abrutissement, d’endoctrinement, de déracinement et d’acculturation des peuples , changés en « masses », réduits à de simples agglomérats de tubes digestifs. Le tout au nom de « l’intégration », de la propagande visant et à accélérer la mise en place du « village planétaire », d’une gouvernance mondiale qui suppose largement de faire table rase du passé…

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