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Triple A et souveraineté nationale

Qu’est-ce-ce qui a bien pu passer par la tête de Nicolas Sarkozy pour promettre aux Français, la main sur le cœur ou presque, qu’il était inenvisageable que la France puisse perdre son triple A , ce qui a été chose faite vendredi? Quel conseiller lui a suggéré de tenir ce langage –c’était en plein débat sur la réforme des retraites jugée indispensable par le chef de l’Etat pour que nous gardions justement ce triple A – alors que depuis des mois, les analyses les plus sérieuses, dont Bruno Gollnisch s’est fait l’écho sur son blog, jugeait cette « dégradation » inéluctable ? Lors de son discours à Amboise (Indre-et-Loire) cette fin de semaine où il rendait hommage à Michel Debré, M. Sarkozy a évoqué cette perte indirectement et a tenté d’opposer son calme dans la tempête à la fébrilité de ses adversaires et concurrents : «C’est une épreuve et, en tant que telle, il faut l’affronter. Il faut résister, il faut se battre, il faut faire preuve de courage, il faut faire preuve de sang-froid. On ne répond pas à une crise de cette ampleur par l’agitation, par l’emportement».

Il est certain que cette perte du triple A avait déjà été anticipée par les marchés, et qu’elle n’a pas handicapé plus que cela les Etats-Unis, mais elle légitime pleinement les avertissements du FN.

 Le président de la République s’adressera aux Français à la télévision à la fin du mois, pour autant,  le jugement de  nos compatriotes rejoint certainement celui de Jean-Marie Le Pen. Samedi à Saint-Raphaël (Var), devant 500 militants, il notait que le président de la République était comparable à « un marchand de bretelles qui était capable de nous dire que le triple A était un trésor national qu’il fallait défendre bec et ongles» alors que le gouvernement assure désormais que «ce n’est pas si grave que ça!».

Le président d’honneur du FN a d’ailleurs rappelé qu’il était persuadé que M. Sarkozy pourrait ne pas se représenter la présidentielle, qu’il pourrait «nous balancer au dernier moment un candidat inopiné, souple comme une anguille, lisse comme un congre qu’on aurait des difficultés à attraper, une espèce de Fillon».

« Certains disent que le retour au franc serait une abomination, les palmiers se dessécheraient à Nice, la mer monterait à Toulon. Tout cela est faux ! » a encore assené Jean-Marie Le Pen, tandis qua la présidente du FN, qui tenait une réunion publique à Grand-Quevilly (Seine-Maritime) vendredi devant 1500 sympathisants, a estimé que «nous avons emprunté le même escalier que l‘Italie et la Grèce» ; « Nicolas Sarkozy a engagé la France dans l’escalier qui mène à l’enfer économique et social. »

 La perte du triple A signe également «la fin du mythe du président protecteur» a-t-elle ajouté, «on est entré dans la première étape de la spirale de l’éclatement de la zone euro. C’est la validation de l’analyse que je fais depuis maintenant deux ans !»

La candidate national, qui a eu le plaisir de voir Gilles Lebreton, « professeur de droit public au Havre, honorablement connu dans les milieux universitaires » précise Le Figaro, monter à la tribune pour lui apporter son soutien public, a relevé elle aussi que la situation impose plus que jamais «le retour au franc». En toute logique Marine a d’ailleurs pointé la responsabilité de tous les candidats européistes (et « interchangeables») dans cette situation,  non seulement Nicolas Sarkozy mais aussi François Bayrou et François Hollande, qui comme elle l’a dit dimanche sur canal +, «refusent  de briser» le «cercle infernal» de l’euro.

Enfin, sur son site, Claude Reichman, relayait hier l’avis de Maxime Tandonnet. Cet ex conseiller de Nicolas Sarkozy, fut débarqué sans ménagement par le chef de l’Etat cet été à la suite d’une campagne de démolition menée par les progressistes de l’UMP, la gauche et une large fraction des médias. Il avait eu le front de tenir un langage très ferme et de vérité sur les conséquences de l’immigration.

M. Tandonnet affirme cette fois, également non sans raison, que « nous payons aujourd’hui, il faut bien le dire, le prix de trente ans de déficits et d’endettement. Une nation ne peut pas être à la fois indépendante et endettée. Donc, nous payons trente ans de laxisme du prix de notre indépendance nationale. »

Il ajoute tout aussi pertinemment qu’au-delà du « concert d’indignation de toute la classe politique » à la suite de cette dégradation par l’agence de notation anglo-saxonne Standard and poor’s, « si nous étions un pays fort et sûr de lui, il devrait bien se trouver quelqu’un pour dire :  La France considère comme nul et non avenu le jugement d’une officine étrangère non élue , dépourvue de toute légitimité démocratique, sans aucune compétence reconnue par la République française . Ne sommes-nous pas la cinquième puissance industrielle du monde, la troisième puissance nucléaire, l’un des premiers pôles de l’histoire de la civilisation ? (…). »

« L’humiliation, ce n’est pas de perdre une bonne note comme le mauvais élève de la classe, c’est de s’incliner ainsi devant le jugement d’une agence financière sans légitimité démocratique.Je me demande souvent ce que penseraient nos ancêtres qui ont tellement souffert et sont morts (…) pour préserver notre indépendance et notre fierté nationales s’ils nous voyaient aujourd’hui.». «Si j’étais un grand chef politique, je dirais : « Maintenant, on va se retrousser les manches, se remettre au boulot (…) pour retrouver, dans les cinq ans, notre indépendance nationale. Et notre honneur de Français. »

 Certes M. Tandonnet , mais ce langage de vérité, pour que la France recouvre son « honneur », sa « fierté», sa « souveraineté » , son « indépendance nationale »,  est tenu en toute cohérence  par le FN et sa candidate puisque l’opposition nationale est la seule proposer un logiciel de sortie de crise qui permette de les conserver !

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