Europe 1 a résumé sur son site la rhétorique outrancière de M. Guéant, la même que celle traditionnellement développée par une partie de la gauche et l’extrême gauche constate Bruno Gollnisch. « Le masque tombe, Marine Le Pen a essayé de donner des nouvelles couleurs au Front National (…) mais de temps à autre on sent que l’armure se fend et que le naturel revient » a affirmé le ministre sarkozyste, « rappelant que Marine Le Pen s’était rendue dernièrement à un bal fréquenté par les néo-nazis à Vienne. » Il a encore « estimé que le Front National n’était pas un parti républicain mais un parti nationaliste et socialiste, soulignant ses affinités avec les thèses extrémistes et racistes, voire néo-nazies. Il a notamment fait référence à l’exaltation par Marine Le Pen ( ?) et son père Jean-Marie de l’écrivain Robert Brasillach, fusillé à la Libération pour collaboration avec les nazis. »
Bien sûr Marine et le FN ont fait justice de toutes ces accusations. Rappelons au passage pour en finir avec la polémique sur l’auteur des Poèmes de Fresnes cité par Jean-Marie Le Pen à la convention de Lille, ce que le président d’honneur du FN notait hier sur Radio France . A savoir qu’ « (il ne se sent) pas obligé d’avoir la même opinion que les gens dont (il) cite les poèmes. Soixante-sept ans après la Guerre Mondiale, on ne peut plus citer les vers d’un homme qui a été fusillé pour ses idées ? »
Marcel Aymé le rappelait d’ailleurs au sujet de cette époque terrible qui a vu de la mort de Brasillach au terme d’un procès « que le général De Gaulle a probablement révisé dans le secret de ses méditations » voulait croire Jacques Perret, « les victimes de choix (…) étaient les écrivains et les journalistes. Avec eux on pouvait être tranquille. Aucun magnat de la finance ne viendrait un jour demander compte de leur mort (…). Surtout leur mort était avantageuse en cela qu’elle avertissait les autres écrivains, les autres journalistes, d’avoir à se montrer prudents et dociles. On avait trouvé là l’un des moyens de préparer une ère de servilité dont nous ne sommes pas près encore d’apercevoir la fin … »
Est-il besoin de le préciser, les propos de M. Guéant ont pour but dans l’esprit des auditeurs de créer un amalgame entre le FN et l’idéologie nazie. Ils émanent d’un homme qui pourtant avait vivement réagi aux attaques dont il avait fait l’objet de la part du député PS de la Martinique M. Letchimy. Ce dernier condamnant les propos sur les « civilisations » du ministre de l’Intérieur, avait alors déclaré à M Guéant à l’Assemblée : « vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration », avant de se référer au « régime nazi ». Claude Guéant avait alors accusé M Letchimy d’instrumentaliser « la mémoire de la Shoah »…a-t-il agi différemment hier ?
Ce choix de Radio J pour déverser une telle charge contre le FN ne doit rien au hasard, comme le disait Mc Luhan : « the medium is the message », c’est-à -dire que le moyen de transmission par lequel nous recevons le message, le média, exerce autant, sinon plus d’influence sur nous que le contenu lui-même. La manière dont nous percevons l’information est transformée par le média qui nous la transmet. A cette aune, utiliser une radio communautaire juive pour accuser le FN de collusion idéologique avec le nazisme est extrêmement pervers et ne doit bien sûr rien au hasard.
Au-delà du caractère aberrant des accusations proférées par M. Guéant, relevons encore qu’un parti comme l’UMP, dont les dirigeants sont tous partisans d’une politique conduisant à la dissolution de la France, par le bas avec l’immigration de peuplement, par la haut avec notre soumission aux cénacles euro mondialistes, n’a pas de leçons de « républicanisme » à nous donner. A moins que leur « république » à eux soit universelle, et non pas française…