A titre d’exemple, en mai, Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles, avait publié une déclaration quelques jours après qu’un tribunal se fut prononcé sur l’évacuation d’un campement. « Les Roms sont mes frères, écrivait-il. Si on les traite comme… des chiens, il ne faudra pas nous étonner s’ils attrapent la rage ! » En septembre dernier, rappelons le, un membre de l’actuelle majorité comme Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile de France, avait déjà dénoncé « l’inhumanité et la brutalité » de l’évacuation d’un camp de Roms en Seine-Saint-Denis ordonné par Brice Hortefeux le prédécesseur de M. Valls…
Relevons que si l’Espagne seule a levé en 2010 toutes les restrictions à l’accès au marché du travail visant les ressortissants Roumains, Roms compris bien sûr, la crise économique –qui n’épargne pas la France, même les socialistes devraient le savoir…- a conduit Madrid à réinstaurer une limitation à l’été 2011 et jusque fin 2012, devant la rétractation du marché du travail et… le fort taux de chômage des immigrés roumains. Quant au précédent gouvernement Fillon, le système d’incitation au retour qu’il a mis au point , « l’aide au retour humanitaire » –contre un billet d’avion et 300 euros par adulte, 100 euros par enfant, les Roms expulsés s’engagent à ne pas revenir… rapidement !- elle a été un coûteux et prévisible échec.
Cette aberrante aide au retour concoctée par l’UMP visait partiellement à éteindre la polémique car la France avait été copieusement conspuée par les instances bruxelloises il y a deux ans pour avoir timidement tenté de réguler les flots migratoires des populations roms. Au diapason de ce déferlement de commentaires établissant un parallèle consternant entre le sort réservé aux Roms et les « heures les plus sombres de notre histoire », l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW), avait intimé l’ordre à la France « de mettre fin aux expulsions et (de) soumettre sa politique à une analyse indépendante» (sic). Nous le notions alors, nos bonnes âmes n’ont « curieusement » pas déployé autant d’énergie pour s’inquiéter du sort de la « minorité » serbe du Kosovo, persécutée sur sa terre ancestrale depuis la ratonnade de l’Otan…
Intervenant dans l’hémicycle du Parlement européen le 7 septembre 2010, Bruno Gollnisch relevait alors que M. Sarkozy et M. Hortefeux « auraient dû savoir que les traités dont ils ont été partisans comme l’ensemble de la classe politique , traité de Maastricht, traité d’Amsterdam, traité de Nice, traité de Lisbonne, dont Sarkozy se targue d’avoir été un des artisans principaux – allaient ouvrir effectivement nos frontières à tous ceux qui souhaitaient s’y installer. » Un traité de Lisbonne que Nicolas Sarkozy, avec la complicité hypocrite de la gauche, s’était empressé de négocier et de faire avaliser dès janvier 2008 par le Parlement français.
« Et puis ajoutait-il, on parle de minorité opprimée, mais est-ce que vous pensez sérieusement, que si les Roms ne se sont pas intégrés depuis six siècles dans les pays d’Europe centrale ou orientale, où ils résident, c’est simplement parce que les Roumains, les Bulgares, les Hongrois, sont méchants, c’est parce les Slovaques, les Tchèques, les Slovènes, les Serbes les persécutent ?Votre angélisme en réalité est une autre forme de racisme, un racisme qui s’applique en fait aux populations indigènes, celles qui, comme dans mon pays, ne souhaitent pas que 12 millions de Roms viennent s’y installer et la seule solution, c’est de sortir de cette Europe-là ! »
Bruno Gollnisch notait également alors que « les expulsions de Roms tant décriées sont certes des manœuvres sarkozystes à visée électoraliste, mais elles ne servent à rien puisque les intéressés ne se gênent pas pour revenir de l’aveu des forces de police et de gendarmerie, le gouvernement français s’étant privé lui-même des moyens de les en empêcher. Il en va de cette immigration là comme de celle en provenance des pays non européens, ce que nous voyons n’est que le début de cette transhumance ».« Une évolution, qui est inscrite dans la volonté de ces mêmes politiciens d’effacer définitivement les frontières nationales, ce qui nous interdira à terme de nous opposer à l’installation sur territoire de tous les citoyens appartenant aux pays de l’UE. »
Enfin, le député frontiste pointait encore dans cette même enceinte le 8 juin 2011, la nocivité du dispositif Schengen, « cet accord scélérat, signé en catimini, ratifié un mois d’août des années 80 ». Car « démanteler les frontières intérieures, ce n’est pas assurer la liberté de circulation des citoyens européens, c’est créer des situations d’insécurité, des situations démographiques et migratoires ingérables au sein de l’UE, dans les pays de destination et les pays de départ. C’est aussi un formidable appel d’air pour l’immigration illégale, assurée, quel que soit son point d’entrée en Europe, qu’elle pourra aller s’installer où elle veut, et notamment en France (…). Les Etats doivent conserver la totale maîtrise de toutes leurs frontières, et, s’il y a lieu, coopérer entre eux pour renforcer leurs frontières extérieures. »
Enfin, et il s’agit aussi de le rappeler avec force, comme le notait Jean-Marie Le Pen en une formule heureuse, « l’arbre rom ne doit pas cacher la forêt de l’immigration extra européenne », laquelle se poursuit à haut débit versla France dans des proportions qui mettent en péril son devenir même.