« Cette nouvelle structure est-il encore expliqué, veut dépasser le FN sans le remplacer ni préparer la suite. Elle présente en tout cas un avantage : les gens issus de l’extérieur du FN peuvent désormais se rallier à Marine Le Pen sans passer par la case Front National. Cela pourrait concerner par exemple Nicolas Dupont-Aignan, qui a multiplié, ces derniers temps, les appels du pied en direction de Marine Le Pen.Le Rassemblement Bleu Marine pourra aussi servir pour présenter des listes d’ouverture aux municipales de 2014.»
« Marine Le Pen a fixé une stratégie globale. On sera partout, dans toutes les grandes villes. Nos résultats dans certaines grandes villes ne sont pas une fatalité, nous a-t-elle déclaré. On va investir au maximum dans les villes de plus de 9000 habitants. Et susciter la participation dans les conseils municipaux dans la ruralité. Il y aura une vraie stratégie d’implantation locale à travers les municipales, précise-t-elle ».
Une stratégie d’implantation indispensable estime Bruno Gollnisch qui avait souligné lors de la campagne interne que « l’enracinement communal, local, régional, provincial doit être une des grandes priorités du FN. » Il précisait cependant que c’est « la paupérisation des cadres du FN » ces dernières années qui a été « un frein évident à l’enracinement local de notre Mouvement », phénomène qui détournait ou décourageait de nombreuses personnes de valeurs de militer à nos côtés ou de nous rejoindre sur des listes.
Car poursuivait-il, « cette présence du FN à l’échelon local nécessite de s’en donner les moyens. La puissance de feu d’un Mouvement découle de la solidité, de la bonne formation, de la force de conviction et d’attraction de ses représentants. L’enracinement dans la durée du Front nécessite que nous soyons en capacité de former des cadres qui seront à même, par leur qualité, leur rayonnement d’attirer au FN des électeurs, des sympathisants, des adhérents, des notables… ». Louis Aliot a d’ailleurs annoncé dernièrement qu’un effort tout particulier allait être consacré par le FN à la « formation » de ses militants et candidats.
Pour autant, en parallèle à cet effort là, ce qui est visé par la mise en place du RBM, tout le monde l’a compris, c’est bien d’étendre la capacité d’attraction des idées nationales et leur diffusion.
Bien sûr et nous ne le cachons pas non plus, cette mise en orbite du RBM fait craindre à certains un effacement, voire une disparition programmée du Front National en tant que tel, même si tous les dirigeants frontistes ont affirmé que cette hypothèse n’est pas d’actualité,
A commencer par Jean-Marie Le Pen qui, interrogé par l’hebdomadaire Minute qui lui consacre aujourd’hui sa Une à l’occasion du quarantième anniversaire de la création du Front National, réaffirme son attachement à la « marque » FN : « Est-ce que le champagne Mumm a changé de nom ? Est-ce que Pernod-Rocard, Mercedes ou Ferrari changent de nom ? (…). D’un point de vue marketing , le Front National est une marque extraordinaire. Seule une maison en faillite change de nom », « ce sont des gens extérieurs au Front National qui proclame cette idée idiote, pour se faciliter les choses. (…) Un parti, ce n’est pas une étiquette, c’est aussi une histoire, faite de chair et de sang, d’hommes et de femmes qui ont souvent consenti de grands sacrifices personnels . Tant que je serai vivant, le Front national ne changera pas de nom (…). »
Au sujet du changement de nom du FN, Bruno Gollnisch rappelait déjà il y a deux ans que « dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres (il avait) des convictions très fermes » mais « aucun dogmatisme ». « Le Front National est un instrument au service de la France. Si le FN devait s’appeler autrement demain, je ne m’attacherais pas l’étiquette mais à la substance. En revanche, si le Front National devait abandonner ses convictions, il cesserait de m’intéresser comme tel même s’il conservait le nom et la flamme. »
« Cela étant nuançait-il, je crois que ce n’est pas un hasard si les marques Dior, Louis Vuitton, l’Oréal sont tellement attachées à leur marque et la défendent bec et ongles (…). Une marque peut focaliser les hostilités, mais elle focalise aussi la fidélité. »
Bruno estimait donc que « tactiquement, ce serait une erreur de changer de nom. »« Mais, si dans l’avenir, il y a une novation importante dans la vie politique de notre pays, si nous devons donner le signe fort de quelque chose d’autre, on pourra l’envisager. Après tout, quand j’ai été élu député en 1986, un certain nombre de mes collègues élus et moi, à l’initiative de Jean-Marie Le Pen, l’ont été dans un cadre qui n’était pas explicitement celui du Front National puisque c’était celui du Rassemblement national… »