Rappelons au passage, et le spécialiste es FN Nicolas Lebourg l’admet sur le site du Nouvel Obs, que « l’homophobie » n’est pas un élément structurant de l’identité du FN, pas plus aujourd’hui qu’ hier. « En matière de mœurs (Jean-Marie Le Pen) n’est pas un homme rigoriste. Ne lui déplaisent que la revendication communautaire et l’affichage d’une ambiguïté de genre. Le FN ne tenait conséquemment nul discours puritain. »
« Lors des débats sur le Pacs, souligne encore M. Lebourg, l’excès était plus du côté de la député Christine Boutin brandissant la Bible que de Bruno Gollnisch certifiant que le FN ne prônait nulle politique de la braguette mais mettant en avant le souci d’une société où l’individu participe à un systèmes de normes qui le dépassent et l’encadrent. »
Si la loi Taubira a été validée par le Sénat, « grâce » aux votes pour et à l’abstention de 7 sénateurs UMP et devrait être définitivement adoptée mardi, la mobilisation dans la rue ne faiblit pas. Le député UMP Henri Guaino a eu raison de dénoncer dimanche sur BFM TV le chiffre ridiculement bas annoncé par la préfecture de Paris de 45 000 personnes présentes ce 21 avril dans le cadre de la « Manif pour tous » entre la place Denfert-Rochereau et les Invalides. Selon toute probabilité ils étaient au moins cinq fois plus.
Les députés UMP Patrick Ollier, Hervé Mariton, Michel Bernot, ont à cette occasion exprimé leur embarras de côtoyer derrière la même banderole le député du RBM, Gilbert Collard, ou encore le président du groupe FN au Conseil régional de Haute-Normandie, Nicolas Bay, la Secrétaire départementale du FN 42 Sophie Robert… Cela n’a pas empêché le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, de dénoncer « un front commun entre la droite et l’extrême droite », «un mouvement anti-mariage (sic) (qui) est devenu une sorte d’acte fondateur entre la droite et l’extrême droite ».
Plus justement, Marine Le Pen a constaté hier soir, invitée du Journal télévisé de France 2, que la «Manif pour tous» était «reprise en mains par l’UMP», et ce alors même que les manifestations rassemblent aussi depuis le début des dizaines, voire des centaines de milliers d’électeurs et sympathisants frontistes…. La présidente du FN a donc également dénoncé le fait que les cadres de son Mouvement ne puissent prendre la parole à la tribune en fin de manifestation –Bruno Gollnisch a été notamment interdit de micro lors des précédents rassemblements.
Mais hier, en ce onzième anniversaire de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac, Frijide Barjot avait son prétexte tout trouvé pour justifier cette occultation du Front. A la question : « pourquoi écartez-vous le FN ?», elle a répondu : « parce que nous sommes le 21 avril, ca ferait mauvais effet… ».
Ce qui a surtout fait mauvais effet c’est en l’occurrence la démonstration de force totalement ratée –à peine quelques milliers de personnes- organisée par le groupuscule extrémiste Act Up au même moment place de la Bastille en faveur du mariage et de l’adoption par les couples homos, avec le soutien du PS, du Front de Gauche, du NPA, de la CGT…
« Assez, assez de cette société qui ne respecte pas les trans, les gouines et les pédés !» scandaient finement les participants, en présence des inévitables crânes rasés du Marais, de Bertrand Delanoë et de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a affirmé être « émerveillé de voir l’énergie citoyenne » (sic) se déployer sous les drapeaux arc-en-ciel. Voilà qui parle directement au cœur au peuple!
Ce communautarisme-clientélisme des partis du Système, comme toujours, avance sous le masque hypocrite de la bonne conscience et en invoquant les mannes des « grands ancêtres ».
Il est assez révélateur d’un régime en bout de course, sans boussole, que ce soit au lendemain des mensonges de Jérôme Cahuzac et en plein processus d’attaque contre les enfants et les familles par dénaturation du mariage, que Vincent Peillon énonce le souhait de « faire partager les valeurs de la République ». Le ministre de l’Education nationale présentait aujourd’hui l’enseignement de la « morale laïque » qu’il veut imposer du CP à la terminale, des « valeurs morales pour souder les Français ». Quand les grands mots sont traînés…