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La culture pour les « cons »?

musesC’est grand c’est beau, c’est généreux la France…  quand elle est sous la coupe de partis atlantistes communiant dans l’idéologie de l’empire du bien et  des droits de l’homme à géométrie variable. Si Paris n’a pas bougé le petit doigt pour s’indigner du sort réservé par le  Maître américain à Julian Assange,  ou n’a pas osé proposer l’asile politique au repenti Edward Snowden, le statut de réfugié politique  vient  d’être  accordé à une militante du groupuscule extrémiste et subversif Femen, désormais basé à Paris. En l’occurrence à l’ukrainienne  Inna Shevchenko. Le Monde rapporte qu’elle le mérite amplement puisque « La jeune femme de 23 ans était arrivée en août 2012 avec un visa de touriste. Elle avait fui l’Ukraine après avoir scié, quelques jours plus tôt, une croix orthodoxe, en soutien aux Pussy Riot, ces musiciennes (sic)  russes arrêtées pour avoir organisé une prière punk ( gueuler des insanités, NDLR) dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou. » Bref, constate une nouvelle fois Bruno Gollnisch,  tant que ce sont  des  Russes patriotes et  orthodoxes qui sont insultés dans leur foi et que ce   n’est  pas une mosquée ou une synagogue qui est attaquée ou profanée, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Meilleur des mondes que les jeunes Français qui viennent de conclure le rite de passage vers le monde adulte  qu’est devenu dans l’inconscient collectif le  baccalauréat sont-ils en mesure de comprendre et d’appréhender ? En tout cas, à entendre le satisfecit du gouvernement sur les résultats du bac 2013, il est loisible d’en douter.

Selon les derniers résultats  publiés par le ministère de l’Education nationale,  le  taux de réussite est en hausse  de 2,4 points par rapport à 2012 pour se hisser à  86,8%. Heureuse époque ou le souhait socialiste formulé  il y a près de  vingt-cinq ans  ans et repris par la droite libérale  de porter le nombre des bacheliers à  80% d’une classe d’âge  a été pulvérisé. Enfin une promesse tenue ! Mieux encore, toutes sections confondues  50% des nouveaux bacheliers  obtiennent la mention « Bien » (il faut au moins 14 de moyenne), tandis que les  les mentions « très bien » (plus de 16 de moyenne) progressent aussi de manière très  significative.

 A bien y regarder et comme le rapporte très justement Le bulletin d’André Noël, « plus le niveau des élèves baisse, plus le nombre des bacheliers augmente. Selon les dernières enquêtes, entre 2000 et 2009, pour la compréhension de l’écrit, la France est passée du 10ème rang sur 27 pays au 17ème sur 33 pays, et la proportion d’élèves qui ne maîtrise pas cette compétence est passée de 15,2% à 19,7%. Après quatre d’années d’école (du CP au CM1) en lecture, la France se place entre le 14e et le 19e rang sur 21 pays européens. Un élève sur trois est faible en orthographe, contre un sur quatre 10 ans plus tôt (…) En dix ans, la France, malgré ses crédits massifs dans l’éducation, ses effectifs de professeurs pléthoriques, n’a cessé de perdre du terrain (…).»

« La vérité que chacun connaît est celle-ci : les élèves ne se hissent pas au niveau du bac, c’est celui-là qui, chaque année descend un peu plus à leur étiage ; nous avons ainsi fabriqué des ignorants – si ce n’est des analphabètes – diplômés de l’enseignement supérieur (le bac étant – faut-il le rappeler – le premier grade universitaire.) Les professeurs reçoivent des consignes pour noter, non pas avec indulgence, mais avec laxisme. Ils ne doivent pas tenir compte des fautes d’orthographe ou de grammaire (…). »

Et de poser la vraie question, tout en formulant un constat que le professeur Bruno Gollnisch fit en son temps :  «Mais à quoi sert de donner à tout le monde un parchemin qui ne sert plus à rien, sauf à entrer à l’Université où, dès la première année, 50% des étudiants échouent ? Car la sélection qui ne se fait pas dans l’enseignement secondaire s’opère à l’université et surtout, quand il faut chercher du travail. Les employeurs jugent un candidat à son CV et à son… orthographe, c’est ainsi. Nous ne serions pas étonnés si les socialistes déclaraient un jour discriminatoire  de faire du français et de l’orthographe un critère de recrutement. »

« Le diplôme permet à ceux qui sont de condition modeste de trouver un emploi. Ceux qui, par leur famille, ont des relations leur mettant le pied à l’étrier ont moins besoin d’un diplôme. En dévalorisant le bac, on porte un mauvais coup aux jeunes issus de  milieux défavorisés  que l’on prétendait pourtant vouloir favoriser. »

Cette illustration de la duplicité socialiste à laquelle comme d’habitude  la droite chiraco-sarkozyste une fois au pouvoir a emboîté  le pas, n’empêche pas (bien au contraire)  la gauche, forcément intelligente, de se vautrer dans le mépris de caste.  

Sur le site  Atlantico, le blogueur et porte-parole de Debout la République, Laurent Pinsolle,  l’a fort  bien  analysé en commentant la déclaration du ministre de la culture, Aurélie Filipetti,  qui  affirmait  le 7 juillet que « la lutte contre le Front National passe beaucoup par le terrain culturel ».

Il relève  que  les propos de Mme Filipetti « sous-entendent qu’en améliorant le niveau culturel de la population, alors, le vote FN reculerait », sachant qu’ « une grande partie de la gauche juge que le fait de voter Front National serait uniquement un vote de révolte non éclairé contre la crise et le système »,  que  le vote national « est inversement proportionnel au niveau d’éducation. »

 « En creux, on retrouve le raisonnement répété par une partie de la gauche (et parfois de la droite), à savoir que c’est un manque d’intelligence qui expliquerait le vote pour l’extrême-droite. Ce raisonnement élitiste est proprement stupéfiant de la part d’une gauche qui a longtemps représenté les classes populaires. Ce faisant, elle adopte un raisonnement très aristocratique, pour ne pas dire censitaire, selon lequel les classes populaires ne seraient pas à même de prendre des décisions sensées et cèderaient forcément aux pulsions volontiers xénophobes et nationalistes des démagogues (…). »

 « Il y a au PS un profond mépris de classe qui s’illustre dans les propositions stratégiques de Terra Nova, favorable à l’abandon des classes populaires pour se tourner vers une alliance des classes intellectuelles protégées et des minorités. L’aboutissement de ce mépris volontiers xénophobe des classes populaires se retrouve dans les propos de Sophia Aram quand elle avait traité les électeurs du FN de cons » poursuit M.  Pinsolle.

Cons les électeurs du FN ? Ils  le seraient plutôt moins que leurs contemporains  -peu nombreux certes-  qui vont voir les calamiteux spectacles de Mme Aram pour essayer (vainement) de se dérouiller les zygomatiques et  que le servie public  va imposer sur une de ses chaînes…

Cons les frontistes ?  Pas plus que les (très rares) acheteurs   du   livre érotique  bien  médiocre commis par Mme Filipetti  « Un homme dans ma poche » dont un passage « gratiné »   fait le bonheur des journalistes.

Bas de plafond, les électeurs de Marine Le Pen ? Pas  davantage  que le prédécesseur de Mme Filipetti dans ce ministère,  Frédéric Mitterrand,  qui  a dénoncé son  sectarisme et la chasse aux sorcières à laquelle elle se livre.

Imbéciles les   nationaux ? Ils comprennent en tout cas   l’indignation  de    Ségolène Royal affirmant que Mme Filipetti aurait    cédé à la «pression des producteurs» en faisant  déclasser le film Only God Forgives  d’une interdiction aux moins de seize ans aux moins de douze ans.

Si la droite nationale n’a pas à rougir de  la magnifique  contribution au génie français  des artistes, écrivains, penseurs et philosophes se rattachant à sa vision du monde (le compagnon de Mme Filipetti, Frédéric de Saint-Cernin, pourrait lui fournir une liste de ses lectures de jeunesse ?),  nous  savons  aussi que  la culture pour  les démagogues  socialistes ne rime pas toujours (pas souvent) avec la promotion du beau du bien et du vrai  qui sont le socle  de notre civilisation européenne.

Ce vocable  de culture recouvre chez les petits marquis de la gauche institutionnelle depuis Jack Lang,   un large spectre dans lequel on trouve aussi les  fumisteries et autres croûtes sordides  des petits copains subventionnés    de l’art contemporain, les tags,  le hip-hop, l’exaltation du tout vaut tout, de la laideur matérielle ou des sentiments.

C’est plutôt à l’honneur du peuple Français de s’en détourner, même si ceux qui tiennent les manettes de notre société du spectacle ne ménagent pas leurs efforts pour occuper le temps de cerveau disponible avec  une camelote débilitante et proprement  subversive, habillée sous  le vocable de « divertissements » ou de « biens culturels »…

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