Comme l’a redit Marine lundi matin lors de son passage dans la cité des palmiers, Stephan Turk « est la victime du laxisme de l’Etat. Il est victime de ce sentiment d’abandon qui laisse penser à plus en plus de Français qu’ils sont obligés de se défendre eux même parce qu’ils ne trouveront pas dans les forces de l’ordre et la puissance publique, qui pourtant sont sensés le faire, la sécurité qu’ils sont en droit d’attendre. »
C’est aussi totalement hors norme et démontre s’il en était besoin l’exaspération de nos compatriotes devant les exactions sans cesse croissante de la voyoucratie, la page Facebook intitulée « Soutien au bijoutier de Nice », dépassait lundi les 1,5 million de « j’aime » ! Et plus d’un millier de personnes se sont retrouvées hier à Nice place Masséna pour un rassemblement de soutien à ce bijoutier, auquel s’est raccroché le maire UMP Christian Estrosi…
Le député frontiste Marion Maréchal a rappelé à cette occasion l’inefficacité de notre système judiciaire face à la récidive et pointé elle aussi le laxisme coupable entretenu par les gouvernements de droite et de gauche depuis des années. Ainsi, du constat même du procureur de Nice, Éric Bedos, le casier judiciaire du jeune braqueur parle de lui-même puisqu’il a été « condamné quatorze fois par un tribunal correctionnel et un tribunal pour enfants » avant de trouver a fin tragique que l’on sait.
Bruno Gollnisch dans un passé récent avait apporté son soutien à René Galinier, 73 ans, incarcéré en 2010 à la prison de Béziers (Hérault). Habitant le petit village de Nissan-les-Ensérune, Papy Galinier, victime déjà de trois cambriolages, avait tiré sur deux Roms, blessant les deux voyous qui avaient violé son domicile.
Une affaire, comme il le notait alors, qui est «une belle illustration de l’inversion des valeurs de cette République soixante-huitarde ». Car si ce retraité «est incarcéré pour avoir défendu l’intégrité de ses biens et de sa personne », il a pourtant « fait œuvre de salut public en se défendant contre deux voyous. Ce qu’aurait du faire la Police… ».
René Galinier fut finalement libéré hier après 70 jours de détention, en partie grâce à la mobilisation du FN, comme celle des autres courants de l’opposition nationale, qui avait permis de porter sur la place publique le débat sur le traitement réservé à ce septuagénaire.
Un homme qui lui aussi, fut poussé à bout par la montée d’une délinquance qui est de la responsabilité première d’un gouvernement incapable d’assurer la sécurité des Français.
Interrogé par les médias lors de l’UDT du FN à Marseille, Bruno Gollnisch a rappelé que Stephan Turk «avait été cambriolé à multiples reprises. Tout ça est triste bien sûr, mais les responsables sont les politiques (…). Si Marine Le Pen avait été présidente, le ministre de la Justice aurait donné instruction au parquet de ne pas le poursuivre ou de requérir l’acquittement. »
« Je suis pour décorer le bijoutier de Nice, je suis pour décorer René Galinier, je suis pour décorer hélas à titre posthume le courageux citoyen de Marignane, Jacques Blondel, abattu en août par le multirécidiviste Marouen R. alors qu’il tentait de s’opposer à un braquage. »
« J’estime que ce sont des actes parfaitement civiques que de défendre sa vie, mais ses biens. Et je considère qu’il est sain, juste, légitime, qu’il y ait des risques du métier pour les braqueurs. Dans le cas d’une impuissance de l’Etat, il est normal que les citoyens se défendent. »« La nuit, si on vient chez moi alors que j’ai une épouse, je tire d’abord et je discute ensuite. J’ai aussi d’excellents sabres japonais. »
L’autre sujet qui anime les conversations frontistes c’est bien sûr le « un pas en avant deux pas en arrière » d’une UMP en plein désarroi et querelle des chefs. En l’espèce sa ligne de conduite brouillonne en cas de duel FN-PS.
De même que Jean-Marc Ayrault vient de contredire François Hollande en annonçant que finalement la (pseudo) « pause fiscale » promise en en août ne sera finalement « effective » qu’en 2015, le Bureau politique de l’UMP a réaffirmé mardi son combat » contre tous les extrémismes et les sectarismes » (sic). En clair son refus de faire barrage à la gauche socialo-communiste en appelant éventuellement dans une situation donnée à voter FN.
Mais de quel « sectarisme » parle-t-on ? s’interroge avec un certain amusement Bruno Gollnisch, alors que certains médias faisaient des gorges chaudes ces derniers jours de la vidéo virale le montrant en plein discussion avec le député et ex ministre UMP Rachida Dati dans les couloirs du Parlement européen.
«Madame Dati ne me considère pas comme sectaire ! Pas plus, d’ailleurs, que Monsieur (Joseph) Daul (président du groupe du Parti populaire européen, assimilé UMP, NDLR) ou Brice Hortefeux, avec qui j’entretiens aussi d’excellents rapports réguliers » précise Bruno.
Tancé par Jean-François Copé (« C’est l’avenir de l’UMP qui est en jeu si on la laisse dériver vers l’extrême droite »), Jean-Pierre Raffarin (une « alerte rouge », la remise en cause du « pacte fondateur » de l’UMP »), Luc Chatel, Bruno Lemaire Frank Riester, Xavier Betrand (« Pas de compromis, pas de compromission »), Valérie Pécresse, NKM et autres, François Fillon a précisé son propos. « A titre personnel, jamais je ne voterai pour un candidat du Front national »; «J’ai combattu le FN toute ma vie, je n’ai pas l’intention de changer de position ».
Certes et pour cause. Jean-Marie Le Pen dans un entretien accordé au Point juste avant l’université d’été notait qu’« Il n’est pas envisageable d’unir des mouvements (le FN et l’UMP , NDLR) qui ont des politiques radicalement différentes. L’UMP est mondialiste, européaniste, socialiste, toute alliance est donc impossible au niveau national. En revanche, sur le plan municipal, local, où l’on est en rapport avec des hommes, des rapprochements sont possibles. »
Un vœu partagé très largement par les sympathisants UMP, vœu rejeté avec horreur par une très large fraction des dirigeants de ce parti liés par des engagements et des pactes qui les obligent à mener une politique intrinsèquement antinationale. Selon l’Ifop, 70 % des électeurs UMP sont favorables à une «normalisation» du FN, 49% d’entre eux (Ils n’étaient que 32% en 2010), sont favorables à des alliances au niveau local.
Un sondage bien intégré pour le coup par Thierry Mariani, à la tête du courant dit de la Droite populaire qui relève l’évidence quand il dit que les dirigeants de l’UMP ont « de plus en plus de difficultés à expliquer qu’il y a une frontière infranchissable entre l’UMP et le FN, et donc pas d’alliance possible, notre seule solution est de changer complètement de tactique».
Le Président d’honneur du FN dans ce même entretien au Point que nous évoquions plus haut, relevait que les Français sont de moins en moins dupes des combinazione et les petits calculs boutiquiers des partis du Système…
« …Les Français sont en train de se rendre compte de l’échec des politiques menées depuis quarante ans. La situation n’est pas nouvelle, mais elle atteint des niveaux nouveaux. L’eau monte, monte, et à un moment, elle arrive aux lèvres. Deux minutes plus haut, c’est la mort, alors que, deux minutes plus bas, ça ne l’était pas encore. On est en train d’arriver au stade critique et les Français le sentent. »