MM. Hollande et Ayrault veulent museler les critiques émanant de l’aile gauche du PS sur la réforme des retraites (17 députés PS se sont abstenus lors du vote à l’assemblée), le budget, le dossier Rom en expliquant que l’étalage des divisions à six mois des élections est électoralement catastrophique.
Pas facile. À la sortie de la réunion de recadrage des députés PS présidée par le premier ministre rapporte Le Figaro «Ayrault n’a pas convaincu tout le monde. En ce moment, le pouvoir, c’est Cruchot (Louis de Funès dans Le Gendarme de Saint-Tropez) et la 7e compagnie!», s’agace (un député). Dès le matin, devant les ténors de la majorité réunis à Matignon, Ayrault avait demandé de faire bloc et ciblé (…) Harlem Désir.(…) . Devant les députés PS, Bruno Le Roux a tenté de passer la parole à Harlem Désir, qui ne l’a pas prise, alors qu’ont fusé des non, non! des rangs socialistes. »
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir est en effet sur la sellette. Ce dernier a atteint a depuis longtemps son seuil d’incompétence à la tête du parti de l’aveu même de beaucoup de socialistes qui entendent se saisir de sa charge anti Valls au sujet de Léonarda pour l’éjecter. A moins que l’ex responsable de SOS racisme ne se saisisse de ce différent avec M. Valls pour claquer la porte avec les honneurs avant d’être débarqué.
Ce vent de panique souffle symétriquement à l’UMP. Jean-François Copé expliquait il y a peu que le FN n’avait pas de programme. Puis sur France 2, la semaine dernière, que le programme du FN « parti extrémiste », est « absurde » ; enfin il y a deux jours, il affirmait que le FN copiait le programme de l’UMP…avant de reprendre à son compte mardi, de manière très floue, une mesure phare défendue historiquement par le Front National depuis toujours, à savoir la remise en cause du droit du sol !
Une fusée lancée par le député UMP Valérie Boyer en août dernier qui, croyant citer Montesquieu mais reprenant une formule d’ Alain Sanders et de Jean-Marie Le Pen (avant de s’en excuser platement) , avait tweeté que « Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable. »
Hier sur France Inter, M. Copé, sur les bons conseils de Guillaume Peltier du courant dit de « la droite forte », a donc voulu surfer sur la pathétique affaire Léonarda et a dragué lourdement l’électorat frontiste. Il a ainsi fait mine de s’interroger: « Est-il normal qu’un enfant né de parents clandestins devienne automatiquement Français ? ». Le « droit du sol » fait partie « de nos totems, de nos tabous » a-t-il dit. Copé en pleine confusion freudienne, à l’évidence !
« Il faut qu’on arrête d’être l’un des pays les plus attractifs pour les immigrés » a poursuivi M. Copé, ajoutant qu’il fallait (se) poser « un certain nombre de questions sur l’accès au RSA. » Histoire d’ajouter à la confusion, le député filloniste Jérôme Chartier a pourtant assuré quelques minutes plus tard qu’à l’UMP «personne ne remet(tait) en cause le droit du sol»…
Bruno Gollnisch, comme Marion Maréchal et Florian Philippot l’ont aussi souligné, ne peut que souligner la stratégie d’enfumage d’une UMP qui majoritaire à l’Assemblée et au Sénat de 2002 à 2012, n’a rien fait pour stopper une immigration qui a atteint des niveaux records sous la présidence de Sarkzozy.
Le chef de file des élus socialistes à l’Assemblée , le député de Seine-Saint-Denis Bruno Le Roux, a constaté l’évidence en déclarant que la saillie de M. Copé est « une espèce de pétard lancé par l’UMP sur un sujet dont ils se sont bien gardé, dans les années où ils étaient au pouvoir, de le débattre ». « Est-ce que Jean-François Copé a fait ces propositions il y a deux ans quand il pouvait le faire? (…) . Je pense que l’UMP est dans une spirale totalement folle à vouloir mettre en œuvre des débats qui ne profitent qu’au Front National ».
Au-delà des échecs patents de politiques menées depuis des décennies par l’UMPS, le vote FN se nourrit de nombreux autres facteurs note de son côté dans Marianne Marc Crapez, chercheur en science politique à Sophiapol.
Les partis du Système sont décrédibilisés aussi par « la guerre des chefs », « les promesses non tenues », « la multiplication des affaires odieuses (Woerth, Cahuzac, DSK, Sarkozy, Balkany… j’en passe ». Tout aussi ravageur l’arrogance, le dédain, le « paternalisme » des « élites consanguines » vis-à-vis des Français perçus comme des attardés, des « irresponsables » lorsqu’ils réclament une politique légitime de défense de la France et des Français d’abord de la part de l’Etat.
Et M. Crapez d’évoquer aussi ce scandale : « pourquoi les écologistes ou les communistes, qui pèsent à peine plus de 2% chacun, ont-ils plus d’élus que le FN, qui atteint presque 20% ? (…). Les gens ne le comprennent plus et ne l’admettent pas. Il faut donc remédier à ce sentiment d’iniquité en introduisant une dose de proportionnelle pour faire une place au FN. En démocratie, il faut que (presque) chaque voix compte. Le jeu démocratique ne peut demeurer durablement faussé. »
Les « gens » ne supportent pas non plus les indignations sélectives de la caste. Il ya certes une certaine logique à ce que des officines anti FN comme la LICRA et le MRAP aient manifesté, sous couvert de lutte contre le racisme, leur soutien à Christiane Taubira, en proposant de poursuivre l’ex candidate FN Anne-Sophie Leclère devant les tribunaux.
Mais chacun remarque que nos grandes consciences sont restées en revanche totalement muettes lorsque le député UMP Jean-Claude Goasguen affirmait que « le FN est un parti de primates. » Elles ont gardé le même mutisme quand Alain Bousquet, un des responsables du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon en Gironde, conseiller municipal de Villeneuve d’Ornon, a écrit en mai dernier sur son blog qu’il fallait « briser les os » de Marine Le Pen , la comparant à une « truie ».
Rien d’étonnant peut-être de la part de vertueux républicains célébrant les mânes du calamiteux homme de gauche Léon Blum qui déclarait qu’il était du devoir des «races supérieures d’imposer la civilisation aux autres races ». Dans le rôle de la race inférieure à rééduquer souligne Bruno Gollnisch, nos « élites consanguines » ont aujourd’hui la tentation d’englober tous les Français qui ne pensent pas dans les clous et refusent le monde gris du mondialisme, sans racines ni autres repères que celui d’un matérialisme triomphant et délétère.