Habituée à avaler des couleuvres, prix à payer pour rester dans les beaux palais de la république, Cécile Duflot est restée très discrète dans son indignation sur cette capitulation, tout comme l’autre ministre écolo du gouvernement, Pascal Canfin. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse , a utilisé, elle, un langage un peu daté pour manifester son courroux: «Au lendemain de la mobilisation du camp réactionnaire, ce renoncement est consternant (…) Nous espérons que le gouvernement reviendra sur cette décision. »
L’humaniste extrémiste Jean-Pierre Michel, sénateur PS, membre du Syndicat de la magistrature, militant de longue date en faveur de la GPA, ancien rapporteur du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, a déversé sa rancœur sur l’antenne de Public sénat. Pour la petite histoire c’est l’attaché parlementaire de ce dernier, Jean Bourdeau, qui a traité récemment Marion Maréchal-Le Pen dans un tweet de «conne» et de «salope»…Avec la bénédiction de Jean-Pierre Michel qui évoquait en guise de justification « l’humour » d’un Guy Bedos…
Humour dont, pour le coup, le frustré sénateur Michel était bien dépourvu sur Public sénat mais qui, d’un comique involontaire et la moustache triste, nous a aussi bien amusé lorsqu’il a fustigé dans le style socialo-pompier qu’il affectionne le duo Hollande-Ayrault. «Si le gouvernement est effrayé par quelques dizaines de milliers de manifestants qui battent le pavé, il ne faut plus gouverner a-t-il éructé. (…) C’est une victoire pour la réaction et pas pour le progrès (…) Enfin merde, la gauche est là pour transformer la société ! S’il n’y avait pas la gauche, il n’y aurait pas eu l’abolition de la peine de mort, le mariage pour les personnes de même sexe.»
La gauche transforme en effet, en mal, la société, la saccage même souvent, mais pas assez vite estiment certains. Jean-Luc Mélenchon, parlant lui aussi au nom de ses amis des loges progressistes, a affirmé que la gauche a été «trompée» et « répudiée » par cette reculade devant la fronde du pays réel. « Avec le PS, la droite est cajolée, le Medef admiré, l’église choyée» (sic).
Au nom de l’humour ( ?) des idéaux progressistes ( ?) , nos Torquemada de l’humanisme se réjouissent cependant certainement que l’exécutif de gauche du Conseil régional de Haute-Normandie finance grassement avec les impôts des normands, le FRAC (Fonds régional d’art contemporain). Or, comme l’a noté le président du groupe FN, Nicolas Bay, parmi les « œuvres » du FRAC exposés actuellement dans les salons de l’Hôtel de Région, figure un tableau intitulé La marée noire. « Il représente une affiche électorale de Marine Le Pen déchirée avec les yeux perforés et affublée d’une moustache hitlérienne. On notera au passage, indépendamment du mauvais goût, l’indigence de la création artistique… Il s’agit là de minables opérations de basse propagande qui portent très gravement atteinte au principe élémentaire de neutralité politique des institutions de la République ».
Basse propagande dont le FN est souvent victime et à laquelle le magazine et site de « l’escroc intellectuel » Bernard-Henry Lévy, La règle du jeu, souhaite prendre toute sa part en annonçant « à J-49 du premier tour des élections municipales 2014 un dossier où, chaque jour, vous ferez la connaissance d’un candidat FN ».
Sur ce site, le dénommé Paul Tommasi expliquait il y a quelques mois qu’il ne faut pas oublier de « parler du FN en tant que tel, (…) de discuter de ses idées mortifères, de ses programmes vides de sens, de ses personnages nauséabonds, de son histoire odieuse, (…) de rappeler qu’on ne le combat pas par habitude, mais par indignation, par protestation, par colère contre ses remugles – et par amour de l’homme…».
L’amour des hommes qui anime M. Tommasi l’a poussé à écrire un nouvel article, compilation d’autres parus ici où là, épinglant les « personnages nauséabonds » qui sont candidats et/ou militants, responsables du FN.
Bruno Gollnisch figure dans la liste de Tommasi et les preuves de ses « idées mortifères » sont énoncées ici : « Bruno Gollnisch, un des trois députés européens du FN, a ainsi déclaré en 2013 qu’il n’approuv(ait) pas personnellement l’homosexualité et que Marseille reste quand même une ville française. Il faut qu’elle ne soit pas seulement une ville africaine… C’est sympathique les villes africaines mais il y a le Club Med pour ça. »
Mazette ! Bruno serait donc un hétérosexuel attaché aux valeurs traditionnelles et partisan d’un arrêt de l’immigration ! Nous comprenons alors le trouble douloureux, le questionnement existentiel des belles âmes chargées de nous arracher à l’obscurité pour nous conduire vers la lumière. Celle de l’immigration planétaire, de simili nations hors-sol transformées en hôtels selon le vœu de Jacques Attali, de la confusion des genres, des sexes, des identités…Comment est-il alors encore possible en 2014 que des Français puissent envisager de voter pour un Bruno Gollnisch, pour le FN ? Répondez-nous Paul!