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Le point de non retour ?

umps mondialisteLa guerre des prétendants à l’investiture présidentielle pour 2017  fait rage à l’UMP, les caciques du parti sont  convaincus qu’après un toilettage  formel – changement de nom du parti pour faire oublier les affaires au bon peuple-les premiers et même les seconds couteaux auront leur chance face au candidat du PS en 2017. Ils ne manquent pas aussi  de souligner à l’appui de leur prétention   que François Hollande était  à 3%  dans les sondages deux ans avant  son élection à l’Elysée… Nombreux sont ceux qui parient ainsi   sur l’élimination du candidat du  PS au premier tour et d’une victoire facile face à Marine au second, alors que les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy compliquent bien  évidemment son retour annoncé. Une dépêche de Reuters cite un «  député UMP, visiteur régulier de l’ancien chef d’Etat » qui explique que  « certains à l’UMP », en plein mirage hollywoodien bling-bling,  « imaginent que Sarkozy, c’est Terminator et qu’à la fin, malgré tout, il sera toujours vivant. »  Certes, encore que le méchant  Terminator fini tout de même par être broyé et  n’est pas Schwarzenegger qui veut… Le mari de Carla Bruni   a été mis en examen cette nuit pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel ».

 Les soutiens de l’ex chef de l’Etat –dont le nom est cité dans d’autres  dossiers inquiétants et pas uniquement dans  l’affaire Bettencourt– dénoncent « l’acharnement  judicaire », « une vengeance   politique » des « petits juges » méprisés par Sarkozy  et soulignent avec raison qu’il a droit, comme n’importe quel autre citoyen,  à la « présomption d’innocence ». Mais comme n’importe quel autre justiciable, il n’est pas non plus  au dessus des lois  et Florian Philippot, invité de BFM TV,  constate aussi justement  qu’ « il y a autour de Nicolas Sarkozy une ambiance d’affaires qui devient extrêmement pesante. Il faut purger tout cela ».

 Nicolas Sarkozy, d’ores et déjà  disqualifié politiquement,  peut-il  encore  être l’avenir de la droite européiste ? La droite européiste, comme une gauche du même tonneau,  en a-t-elle encore un ? Plus largement  la purge nécessaire,   celle des partis du Système à la tête de notre démocratie confisquée,  doit aussi passer par un changement radical d’orientations  politique, sociale, économique. Bref, note Bruno Gollnisch,  par un retour au bon sens national,  qui commande de se réapproprier les instruments de pilotage d’une  France livrée à une entité bruxelloise  sous influence mondialiste.

 Dans un entretien  au Figaro publié  mardi,  le président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée, Gilles Carrez, confesse implicitement que les politiques conjointement  menées par l’UMPS ces dernières années ont mené notre pays au bord du gouffre. Selon lui, le point de non retour est même en passe d’être atteint.

 « Le vrai danger, ce n’est pas que nous ayons atteint le plafond symbolique de 2000 milliards d’euros de dette, c’est que, fin 2015, elle dépassera probablement les 100% du PIB »  indique-t-il. Or, si cela est effectivement le cas,  « les marges de manœuvre seront totalement nulles et les acteurs économiques intègreront un comportement d’épargne et de précaution ». « Les pays qui en sont arrivés là ne s’en sont pas relevés! ».

 Les Français payent le prix fort  de cette incurie.  Selon le dernier rapport  de l’Institut national de la statistique (Insee) publié mercredi  sur Les revenus et le patrimoine des ménages, et qui porte sur l’année 2011,  la France  prend chaque jour davantage le visage d’un pays qui se tiers-mondise  avec  des pauvres qui  sont plus pauvres qu’avant, et des riches plus riches.

Lors d’une conférence de presse relayée par une dépêche de l’Afp,  Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation de l’Insee, indique  en effet que  si  40% des ménages les  plus riches ont vu le leur augmenter entre +0,1% et +0,8%,  les 40% des personnes les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre -0,2% et -0,8%.  

 Selon le « barème » établi, «une personne est dite pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 978 euros par mois »( en 2011),  soit « 60% du niveau de vue médian de l’ensemble de la population ». En utilisant ce critère, M.  Accardo indique que « la proportion des personnes pauvres a continué de s’accroître, avec un taux de pauvreté s’établissant à 14,3% de la population totale »   (+0,3 point en un an)

 Comme dans d’autres pays « malades »  de la zone euro ( Italie,  Espagne,   Grèce…) les  salariés ne sont pas à l’abri de  cette paupérisation,   puisque  «  le taux de pauvreté a augmenté de 0,6 point, passant de 6,3% à 6,9% » dans cette catégorie.

 « Une telle hausse du taux de personnes pauvres parmi les salariés n’avait pas été enregistrée depuis 2007, souligne l’Insee, qui relève encore qu’en 2009 et 2010, c’est en tout 18% de la population française qui a connu la pauvreté (soit sur une seule année, soit sur les deux) ».

 Mais pour l’UMPS, incapable structurellement  de changer  son logiciel défaillant,  la priorité reste  la lutte contre  le Front National. A l’occasion de la première session du parlement européen hier à Strasbourg  rapporte Le Figaro,  le député UMP et militant fédéraliste bruxellois  Alain Lamassoure  « se réjouit qu’un cordon sanitaire s’installe autour (du FN). La dédiabolisation a marché en France, mais pas à l’échelon européen, dit-il. À gauche, l’eurodéputé Gilles Pargneaux, s’inquiète d’un vote d’adhésion au FN, qui signifie qu’il ne suffit plus de stigmatiser l’extrême droite. Il va maintenant falloir débattre avec eux.»

 Débattre, exposer la vérité toute nue,  voilà qui ne fait pas en effet les affaires d’une classe politicienne qui a atteint visiblement  son seuil d’incompétence aux yeux  de nombreux Français.

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