Les soutiens de l’ex chef de l’Etat –dont le nom est cité dans d’autres dossiers inquiétants et pas uniquement dans l’affaire Bettencourt– dénoncent « l’acharnement judicaire », « une vengeance politique » des « petits juges » méprisés par Sarkozy et soulignent avec raison qu’il a droit, comme n’importe quel autre citoyen, à la « présomption d’innocence ». Mais comme n’importe quel autre justiciable, il n’est pas non plus au dessus des lois et Florian Philippot, invité de BFM TV, constate aussi justement qu’ « il y a autour de Nicolas Sarkozy une ambiance d’affaires qui devient extrêmement pesante. Il faut purger tout cela ».
Nicolas Sarkozy, d’ores et déjà disqualifié politiquement, peut-il encore être l’avenir de la droite européiste ? La droite européiste, comme une gauche du même tonneau, en a-t-elle encore un ? Plus largement la purge nécessaire, celle des partis du Système à la tête de notre démocratie confisquée, doit aussi passer par un changement radical d’orientations politique, sociale, économique. Bref, note Bruno Gollnisch, par un retour au bon sens national, qui commande de se réapproprier les instruments de pilotage d’une France livrée à une entité bruxelloise sous influence mondialiste.
Dans un entretien au Figaro publié mardi, le président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée, Gilles Carrez, confesse implicitement que les politiques conjointement menées par l’UMPS ces dernières années ont mené notre pays au bord du gouffre. Selon lui, le point de non retour est même en passe d’être atteint.
« Le vrai danger, ce n’est pas que nous ayons atteint le plafond symbolique de 2000 milliards d’euros de dette, c’est que, fin 2015, elle dépassera probablement les 100% du PIB » indique-t-il. Or, si cela est effectivement le cas, « les marges de manœuvre seront totalement nulles et les acteurs économiques intègreront un comportement d’épargne et de précaution ». « Les pays qui en sont arrivés là ne s’en sont pas relevés! ».
Les Français payent le prix fort de cette incurie. Selon le dernier rapport de l’Institut national de la statistique (Insee) publié mercredi sur Les revenus et le patrimoine des ménages, et qui porte sur l’année 2011, la France prend chaque jour davantage le visage d’un pays qui se tiers-mondise avec des pauvres qui sont plus pauvres qu’avant, et des riches plus riches.
Lors d’une conférence de presse relayée par une dépêche de l’Afp, Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation de l’Insee, indique en effet que si 40% des ménages les plus riches ont vu le leur augmenter entre +0,1% et +0,8%, les 40% des personnes les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer entre -0,2% et -0,8%.
Selon le « barème » établi, «une personne est dite pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 978 euros par mois »( en 2011), soit « 60% du niveau de vue médian de l’ensemble de la population ». En utilisant ce critère, M. Accardo indique que « la proportion des personnes pauvres a continué de s’accroître, avec un taux de pauvreté s’établissant à 14,3% de la population totale » (+0,3 point en un an)
Comme dans d’autres pays « malades » de la zone euro ( Italie, Espagne, Grèce…) les salariés ne sont pas à l’abri de cette paupérisation, puisque « le taux de pauvreté a augmenté de 0,6 point, passant de 6,3% à 6,9% » dans cette catégorie.
« Une telle hausse du taux de personnes pauvres parmi les salariés n’avait pas été enregistrée depuis 2007, souligne l’Insee, qui relève encore qu’en 2009 et 2010, c’est en tout 18% de la population française qui a connu la pauvreté (soit sur une seule année, soit sur les deux) ».
Mais pour l’UMPS, incapable structurellement de changer son logiciel défaillant, la priorité reste la lutte contre le Front National. A l’occasion de la première session du parlement européen hier à Strasbourg rapporte Le Figaro, le député UMP et militant fédéraliste bruxellois Alain Lamassoure « se réjouit qu’un cordon sanitaire s’installe autour (du FN). La dédiabolisation a marché en France, mais pas à l’échelon européen, dit-il. À gauche, l’eurodéputé Gilles Pargneaux, s’inquiète d’un vote d’adhésion au FN, qui signifie qu’il ne suffit plus de stigmatiser l’extrême droite. Il va maintenant falloir débattre avec eux.»
Débattre, exposer la vérité toute nue, voilà qui ne fait pas en effet les affaires d’une classe politicienne qui a atteint visiblement son seuil d’incompétence aux yeux de nombreux Français.