Ex secrétaire d’Etat aux Affaires européennes sous le gouvernement Fillon, le socialiste Jean-Pierre Jouyet fut aussi le directeur de cabinet de Jacques Delors à la Commission européenne. Il s’était signalé jusqu’alors à l’attention des Français par son extrémisme européiste.
Auditionné en septembre 2007 par le Comité de réflexion sur les institutions présidé par Edouard Balladur, M. Jouyet s’était prononcé pour la suppression de l’obligation de consulter les Français par référendum pour les futures adhésions à l’UE…y compris pour l’entrée de la Turquie. L’ année suivante il s’était dit « effondré » par le rejet dans les urnes par le peuple irlandais du traité de Lisbonne en juin 2008…avant d’évoquer un simple « incident ». Il est vrai que les Bruxellois ont su contourner et au final s’asseoir sur le résultat de cette consultation populaire…
Interrogé par Le Figaro sur cette affaire Jouyet-Fillon, Philippe Martel, ancien du cabinet d’Alain Juppé, aujourd’hui directeur de cabinet de Marine Le Pen, « (croit) à l’hypothèse d’une maladresse de la part de Jouyet, il pense que Nicolas Sarkozy à très court terme et Alain Juppé à plus long terme en profiteront. Il voit cette énième secousse comme une cerise sur le gâteau qui écœure un peu plus les Français .»
Ecœurement à l’endroit des acteurs d’un Système qui renforce la césure entre le peuple et la classe politicienne et contribue certainement à rendre audible le discours de l’opposition nationale. Cela est facile à comprendre, les Français qui se tournent vers le FN le font pour des raisons objectives, la faillite des autres partis, mais aussi par patriotisme, par adhésion aux idées, au programme, aux valeurs, à la vision du monde défendue par le Mouvement national.
Et le comportement odieux de certains caciques antifrontistes qui perdent les pédales, ne peut que renforcer nos compatriotes dans leur volonté de tourner la page. A l’instar de Maurice Vincent, sénateur PS et ancien maire de Saint-Etienne, qui a osé déclarer que les patriotes n’étaient pas les bienvenus dans cette commune lors des cérémonies du 11 novembre ! Ce représentant du parti de l’étranger, toute honte bue, a ainsi affirmé que «le Front National a perturbé la cérémonie d’hommage aux Poilus en s’intégrant dans le cortège», décrivant comme une «provocation intolérable» la présence des élus frontistes Gabriel de Peyrecave, Serge Horvath, et de jeunes militants emmenés par Mathilde Robert, secrétaire départementale du FNJ.
Électeurs frontistes qui sont souvent en outre regardés par les gardiens du dogme UMPS comme un peu dérangés, ou à tout le moins animés par de bas instincts, voire victimes d’un mal être, de traumatismes expliquant le jaillissement chez eux de cette mauvaise pulsion nationale.
Il est vrai qu’aux grandes heures de la dictature soviétique triomphante, les opposants au régime finissaient souvent internés en asile psychiatrique, car ne pas adhérer aux dogmes communistes étaient forcément reconnus comme un signe de folie… Force est de constater que cette tournure d’esprit totalitaire anime toujours de nombreux opposants au FN, sûrs d’eux-mêmes et dominateurs. A l’image de l’inénarrable Bruno Roger-Petit sur le site du Nouvel Obs le 10 novembre, comme on le constate dans son papier principalement consacré à Eric Zemmour, ses relations avec le FN , au FN et incidemment à un ami de M. Zemmour, Philippe Martel cité plus haut.
Roger-Petit confirme ainsi que l’«on vient au Front National parce que l’on ne s’aime pas, et que l’on porte son enfance comme marquée au fer rouge au plus profond sa chair. C’est la leçon que l’on tire de la lecture du portrait que consacre Ariane Chemin, dans Le Monde, à Éric Zemmour et à son glissement progressif vers le Front National ».
Loin de cette psychanalyse de bazar, le glissement progressif vers le FN concerne des catégories entières de Français, de gauche de droite, ou d’ailleurs, notamment des gaullistes qui se reconnaissent dans le discours d’un « admirateur du général » comme M. Zemmour.
Nous l’avons déjà dit sur ce blogue, il est désormais difficile de trouver en France un homme politique qui ne revendique pas au moins une part de l’héritage de De Gaulle, surtout, mais pas seulement, au sein de ce qu’il reste de la famille politique gaulliste qui s’est employée à en liquider l’héritage.
Il est vrai que chacun à son De Gaulle. Celui de la résistance et celui de l’épuration sauvage, le De Gaulle barrésien et le De Gaulle progressiste ; celui du refus d’abdiquer notre indépendance nationale et de la trahison des pieds noirs, livrant les harkis au couteau des égorgeurs ; le De Gaulle des désastreux accords d’Evian privant notamment notre pays des ressources énergétiques du Sahara; celui de la décolonisation de l’Afrique noire plus ou moins réussie, de la sortie de l’Otan; le De Gaulle rêvant d’une Europe carolingienne, celui la dissuasion nucléaire, du refus de l’immigration-invasion…
La presse s’est ainsi arrêtée sur l’hommage rendu à De Gaulle par Florian Philippot le 9 novembre à Colombey-les-Deux-Eglises, symbolisé par un dépôt de gerbe. Nouveauté cette année, un car avait été affrété et le vice-président du FN était accompagné d’une centaine de militants du Front National de la jeunesse ( (FNJ), dont le nouveau directeur du FNJ, Gaëtan Dussaussaye.
Lors du 12/13 dimanche sur France 3, Marine le Pen, invitée à commenter cette «initiative personnelle » de Florian, a noté que De Gaulle fut le dernier «véritable chef de l’État». «Je ne suis pas gaulliste. Je suis plutôt gaullienne, je partage avec le général De Gaulle le souci de la souveraineté de la France (…) Nous partageons le refus d’une union européenne qui refuse sa souveraineté au peuple Français.». «Mais il y a entre De Gaulle et moi la guerre d’Algérie. Je partage la souffrance des pieds noirs et des Harkis».
Contacté par Le Scan du Figaro, Bruno Gollnisch, homme de rassemblement s’il en est, s’est réjoui que des gaullistes puissent s’associer au FN, « c‘est bien que tous les patriotes puissent se réconcilier». Mais il a tenu aussi à rappeler, comme Marine, la trahison des pieds noirs et des Harkis qui fait notamment que des «dizaines de milliers d’adhérents du FN ne pourront jamais se reconnaître dans l’héritage du général De Gaulle ».
Bruno Gollnisch a relevé que «les mythologies prospèrent plus vite que la réalité». «Ces jeunes gens, qui n’ont pas connu l’époque, créditent le général de velléités d’indépendance et de souveraineté nationale». Aussi a-t-il jugé «pas très utile de participer à ces commémorations qui ravivent des douleurs encore mal cicatrisées», notant au-delà du drame algérien « deux fautes très graves au passif de Charles De Gaulle ». «Il a couvert à la Libération une fiction selon laquelle ceux qui avaient servi le gouvernement légal de l’époque (celui du Maréchal Pétain, ndlr) et accompli des prouesses pour assurer la survie du pays, étaient tous des traîtres ». Mais aussi « la complaisance du général à l’égard du communisme et du marxisme, auxquels il a abandonné les sphères intellectuelles et culturelles du pays (…) qui a conduit aux évènements de mai 68 ».
Cycle soixante-huitard que le FN entend bien refermer avec tous les patriotes de bonne volonté pour restaurer une France souveraine, enracinée, fidèle à son génie, fière de son passé et tournée vers l’avenir car indépendante. Une France libérée des mensonges qui la détruise, une France libre !