Quelques heures auparavant ce jeune, né et élevé au Danemark, avait attaqué au fusil-mitrailleur un centre culturel où avait lieu un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression. Le réalisateur Finn Nørgaard, 55 ans qui se trouvait dans l’assistance et a été tué et trois policiers ont été blessés. Puis, passé minuit, Omar Hamid El-Hussein a abattu le dénommé Dan Uzan qui assurait la sécurité à l’extérieur de la grande synagogue de Copenhague où se pressait les dizaines d’invités d’une bar mitzvah . Deux policiers ont également été blessés. Une attaque qui rappelle bien sûr celles que nous avons connues en France début janvier et dont la cause selon Manuel Valls réside dans le développement de l’ «islamo-fascisme », terme utilisé pour la première fois au sommet de l’Etat.
Un fascisme qui a bon dos, un concept mis à toutes les sauces, un de ses mots valises qui servent à tout justifier et/ou à tout amalgamer. C’est aussi au nom de la lutte contre le fascisme que des extrémistes ont empêché la semaine dernière à la liberté d’expression de s’exercer en interdisant le débat auquel devait participer Bruno Gollnisch à l’IEP de Strasbourg !
En réalité les fous d’Allah, les paumés aux pulsions sanguinaires, et autres adeptes d’une lecture littéraliste du Coran, n’ont pas besoin de se référer à une idéologie ou à un système politique né en Europe pour justifier leurs violences. Ils s’inscrivent bien au contraire dans une tradition politico-religieuse propre à un certain islam, conforme aux agissements passés de certaines sectes mahométanes comme on l’a vu avec la résurgence d’un courant comme le takfirisme au début des années 70 ou avec la salafisme dit djihadiste.
Loin des phrases creuses, péremptoires et toujours un brin emphatiques du comédien Manuel Valls, les Français ont vu plus simplement (plus justement) dans cette sanglante équipée danoise non pas le spectre de l’ex instituteur socialiste Mussolini mais plus prosaïquement la marque d’une dérive, de l’échec de l‘intégration,et a fortiori de l‘assimilation . Les profils d’un Mérah, d’un Coulibaly, des Kouachi, d’un El Husssein, celui de racailles (ré)islamisés, peu ou pas éduqués, fanatisés, sont peu ou prou les mêmes…
En France cette fois, on apprenait hier que le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, avait été profané pour le troisième fois depuis 1988, vraisemblablement dans la nuit de vendredi à samedi. La moitié des 400 tombes ont été « saccagées, vandalisées, brisées», selon Marc Sené, le maire de Sarre-Union, interrogé sur BFMTV. Une profanation dénoncée par Bernard Cazeneuve (qui s’était envolé pour rendre hommage aux morts de Copenhague), Manuel Valls, les autorités religieuses, notamment le grand rabbin de France Haïm Korsia. Le préfet du Bas-Rhin et le procureur de la République de Saverne se sont rendus sur place, tout comme le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman, et Philippe Richert, le président de la région Alsace.
D’une abjection l’autre, le député PS du Bas-Rhin, Philippe Bies, à défaut de briller pour la qualité de ses travaux ou son courage, s’est servi de ce drame pour attirer l’attention sur sa petite personne en déclarant sur Twitter: «C’est sans doute une coïncidence mais le FN a fait près de 41% aux dernières municipales à Sarre-Union».
Une manière immonde de viser le FN, bien dans l’esprit de l’infâme profanation-manipulation socialiste de Carpentras et plus récemment de celle du cimetière juif d’Herrlisheim (Bas-Rhin) qui avait conduit en 2003 à l’arrestation très largement médiatisée d’un homme parfaitement innocent mais qui avait le grand tort d’être un militant FN, Lionel Lezeau.
Au mépris le plus absolu de la présomption d’innocence, il avait été arraché à sa famille, à son métier, jeté en prison et livré en pâture à l’opinion. Il était resté quatre mois en prison sans être jugé, ce qui était le maximum légal en l’espèce. Six mois plus tard on découvrait fortuitement les trois coupables présumés, sans aucun rapport ni avec Lezeau ni avec la droite nationale, bien au contraire ! M. Lezeau avait bénéficié en 2007 d’un non-lieu, sans qu’aucun magistrat ne fournisse ni explications ni excuses, privées ou publiques.
Rappelons plus largement que les édifices et cimetières chrétiens, généralement dans la complète indifférence politico-médiatique, sont les premiers visés par les tarés satanistes et/ ou les extrémistes religieux ou politiques. Comme le notait plus largement Bruno Gollnisch, «en honorant nos morts, en respectant la dernière et intangible demeure, à laquelle ils ont droit, nous nous relions à eux, qu’ils fussent riches ou pauvres, glorieux ou humbles : Dona eis, Domine, requiem sempiternam».
La remise en cause de ce respect élémentaire des lieux où reposent les défunts, qui paraît si évident, que l’on retrouve dans toutes les civilisation, en dit long sur la barbarie qui gangréne notre pays. La vitalité, l’équilibre d’une société se juge au caractère sacré qu’elle accorde à la vie, de sa conception à la tombe. « Car un peuple qui n’honore pas ses morts n’a plus d’avenir. D’autres viendront, qui progressivement prendront la place des amnésiques, et ne coloniseront pas que ses cimetières. Car tout se tient ».
Une colonisation intellectuelle, culturelle, physique orchestrée par le parti de l’étranger contre laquelle se dresse le FN ce qui lui vaut le soutien croissant de nos compatriotes. Dans Le Monde, Abel Mestre commente ainsi le dernier baromètre d’image du FN, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. M. Mestre parvient cependant à nous expliquer que ce soutien progresse…mais que ledit soutien n’existe pas vraiment !
Ainsi, selon cette enquête, « le nombre de personnes interrogées qui estiment que le FN représente un danger pour la démocratie augmente de quatre points, à 54 %, contre 38 % qui estiment le contraire (– 5 points). (…) Marine Le Pen est plus perçue comme la représentante d’une extrême droite nationaliste et xénophobe (47 %, + 4 points) que comme la représentante d’une droite patriote et attachée aux valeurs traditionnelles (41 %, – 5 points)».
«Seulement 33 % des personnes interrogées jugent qu’elle sympathique et chaleureuse : (– 7 points). Seuls 34 % (– 3 points) des sondés la trouvent « honnête » et pensent qu’elle inspire confiance, contre 59 % (+ 7 points) qui jugent que de telles expressions s’appliquent mal à la présidente du FN ».
« (Seuls) 25 % des sondés sont favorables (à la sortie de l’euro), 69 % d’entre (eux) y étant opposés. Cette thématique est loin de faire l’unanimité au sein des sympathisants frontistes : seuls 52 % y sont favorables alors que 43 % y sont opposés ».
Enfin, « seulement 21 % des sympathisants du Front National souhaitent voir Florian Philippot jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir. Sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 7 % croient en lui. Il arrive loin derrière la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen (19 % pour l’ensemble des sondés ; 66 % pour les sympathisants FN) et Marine Le Pen (29 % parmi les personnes interrogées et 95 % chez les frontistes) ».
Mieux encore selon M. Mestre, si les Français estiment majoritairement, à 52% qu’il y a « trop d’immigrés en France » ce chiffre serait en recul de 3 points, de même que le sentiment « de ne plus se sentir chez soi en France ».
Un sondage, souligons-le, qui fait apparaitre des différences sensibles avec celui réalisé par l’Institut CSA pour le CNCDH rendu public la dernière semaine de janvier, selon lequel 66% (et non 52%..) des Français interrogés estiment il y « trop d’immigrés en France » et 64%, qu’ils « profitent du système social ».
Pour autant, cette enquête TNS Sofres relève que depuis 2011, « l’accession de Marine Le Pen à la présidence du FN , le niveau d’adhésion aux idées du FN ne cesse d’augmenter ». « Aujourd’hui, 33 % des personnes interrogées adhèrent aux idées du Front National. A l’UMP, 42 % se déclarent en accord avec les idées défendues (par le Front National) », « 50 % des sympathisants UMP souhaitent des alliances au cas par cas, au plan local pour le scrutin de la fin mars (+ 10 points par rapport à 2014). 45 % y sont opposés. Près de la moitié souhaite même un accord électoral national (entre les deux formations) ».
« 58 % des tenants de la droite classique disent adhérer aux constats de Marine Le Pen, sans en partager les solutions. 32 % d’entre eux rejettent constats et solutions frontistes. Enfin, près d’un sympathisant UMP sur deux estime que le FN est un parti capable de participer à un gouvernement ».
Bref, « les messages de certaines figures de l’UMP, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, qui appellent à faire barrage au FN en votant socialiste, apparaissent totalement inaudibles au sein d’une partie de la base UMP ».
Aussi n’est-il pas étonnant qu’un autre sondage publié hier, Ifop pour le Journal du dimanche indique que 29% des personnes interrogées souhaitent le succès des candidats du FN aux élections départementales de mars prochain, en hausse de neuf points par rapport à l’enquête Ifop réalisé avant les élections municipales de 2014. Le FN confirme ainsi son statut de « premier parti de France»devant l’attelage UMP-UDI (25%), le PS (22%), EELV et le MoDem (8% chacun) .