Une identité française qu’Alain Juppé aimerait aussi voir disparaître. Après Manuel Valls se déplaçant au Salon de l’Agriculture pour exhorter la France de terroirs et des clochers de ne pas voter FN, il s’est à son tour répandu sur son blogue pour supplier nos compatriotes de ne pas s’extraire du carcan UMPS qui conduit notre pays à la ruine.
Comme il le fait désormais régulièrement, sur la même longueur d’onde que son rival Nicolas Sarkozy ou qu’un François Fillon qui, dans un entretien récent sur France Inter pronostiquait une guerre civile si le FN arrivait au pouvoir, il appelle de ses vœux à une « offensive » contre « la montée régulière du FN dans l’opinion ». Il invite ainsi à « ne pas jouer l’avenir de (nos) enfants et de (notre) pays à la roulette russe ».
C’est incidemment pourtant le reproche que l’on peut lui faire puisqu’il a œuvré, lorsqu’il fut le catastrophique Premier ministre de Jacques Chirac, (p)artisan d’une fuite en avant, au bradage de notre souveraineté à une entité bruxelloise non viable. Un jeu de roulette russe dont il s’est aussi rendu coupable vis-à-vis du peuple libyen en cautionnant en 2011 la liquidation du régime de Kadhafi avec les résultats épouvantables que l’on constate, au nom d’intérêts bien obscurs qui n’étaient pas, en toute hypothèse, ceux de la France.
Fort de son bilan désastreux, M. Juppé se croit donc de nouveau autorisé à dénoncer de manière particulièrement grotesque mensongère et caricaturale « l’imposture du Front National », «le tsunami de la sortie de l’euro», « la gabegie budgétaire », « le mythe de l’immigration zéro » et « le risque de monter les Français les uns contre les autres » !
Rallier les Français des deux rives, poursuivre l’œuvre de réconciliation nationale, bâtir un pôle patriote, souverainiste en capacité demain d’être majoritaire c’est pourtant l’œuvre inlassablement poursuivie par le FN. Une mission essentielle à l’origine d’ailleurs de la création de notre Mouvement par Jean-Marie Le Pen en 1972, FN auquel s’agrégèrent au fil du temps et dés les années 80, anciens du PC, du PS, du RPR, de l’UMP…
C’est pourtant toujours un sujet d’étonnement dans les médias si l’on en juge par les réactions ce matin au déplacement hier, rapporte notamment le Huffington Post, de Marine Le Pen, Louis Aliot et Gaëtan Dussaussaye (FNJ) à la conférence de presse du mouvement Agir pour la France (APF).
Une petite structure regroupant d’« anciens cadres du Rassemblement pour la France (RPF) et du Mouvement pour la France (MPF) de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers ». « Après avoir rallié d’anciens chevènementistes, obtenu le soutien d’anciens gaullistes via le Siel », la présidente du FN a donc obtenu à cette occasion le « soutien sans condition » des membres de l’APF « pour la présidentielle de 2017 ».
« Seule exception notable à cette convergence patriotique: Debout la France, le parti politique fondé par Nicolas Dupont-Aignan, refuse toujours de saisir la main tendue de Marine Le Pen en vue d’une alliance électorale. Un refus qui laisse d’ailleurs la présidente du FN « dans un abîme de perplexité tant il lui semble difficile de trouver des différences programmatiques notables entre leurs deux formations politiques. A part un ego qui pourrait le pousser à considérer qu’il a sa chance »…
Sur le site du journal L’opinion, Béatrice Houchard s’interroge : « Le gaullisme est-il soluble dans le Front National ? Fondé par des nostalgiques de l’Algérie française, le parti de Jean-Marie Le Pen a surtout un ADN anti-gaulliste ».
« N’y-a-t-il pas un grand écart de voir d’anciens gaullistes rejoindre un FN fondé en 1972 par des nostalgiques de l’Algérie française et des anciens de l‘OAS (Organisation de l’armée secrète qui combattirent le général De Gaulle)? » se demande pareillement l’article du Huffington Post.
« On n’a pas demandé aux Résistants quelle était leur couleur politique, réplique (très justement) Henry Afonso, président de l’Union gaulliste et membre d’Agir pour la France ». Et l’on sait d’ailleurs, ouvrons ici une parenthèse, que les époques troublées peuvent difficilement s’appréhender de manière manichéenne, binaire. Voir notamment la remarquable « Histoire critique de la Résistance» de Dominique Venner ou encore l’ouvrage de l’historien Simon Epstein, « Un paradoxe français : Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance », pour connaître la part essentielle que les hommes et les femmes appartenant à la droite nationale, au courant maurrassien, jouèrent dans la résistance à l’occupant.
Et non pas seulement, selon la légende officielle, des démocrates-Chrétiens, des socialistes ou des communistes, hommes de gauche dont beaucoup rallièrent aussi le régime de Vichy. On connait la réflexion lapidaire de De Gaulle : « Je n’ai trouvé à Londres que la cagoule (mouvement clandestin d’extrême droite des années 30, NDLR) et la synagogue ».
L’article du Huffington Post rapporte également les propos de « Daniel Fedou, coordinateur de l’APF, et ancien compagnon de route de Paul-Marie Couteaux » : « Nous avons avec le FN trois points communs fondamentaux : il faut sortir de l’euro; il faut stopper l’immigration; il faut dénoncer les accords de Schengen, (…) » lequel souligne à l’adresse des pontes de l’UMP : « On ne peut pas se dire gaulliste quand on s’est assis ainsi sur la souveraineté populaire ».
« Le passé (lepéniste) ( ?) reste dans l’opinion nationale. Nous serons là pour rassurer les Français s’ils venaient à douter », a ajouté M. Fedou ». De notre côté, et Bruno Gollnisch l’a souvent dit, nous serons également là pour rassurer nos compatriotes nationaux, les pieds-noirs, les harkis, leurs descendants, les inviter à dépasser les traumatismes d’hier, les plaies toujours vives des crimes du gaullisme, au nom de l’intérêt supérieur de notre nation. Fort du plus grand dénominateur commun qui rassemble les Français de bonne volonté : la défense de notre souveraineté et identité nationales à laquelle Charles De Gaulle, par ses écrits et certains de ses actes, avait manifesté son attachement.
« Le passé est le passé. Il est temps de déposer les vieilles armes qui rouillent au placard », a affirmé hier avec raison Marine Le Pen. Ne rien oublier certes, mais avancer vers l’avenir sur le même chemin pour la France et les Français d’abord. Pour que la voix d’une France libre, porteuse d’une vision du monde alternative au système mondialiste à tuer les peuples, si singulière dans le concert des nations, ne s’éteigne pas et traverse encore les siècles. C’est bien pour la renaissance de cette France là, la France d’après l’UMPS, que nous luttons.