C’est dans ce contexte que Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris et président sortant du Conseil français du culte musulman (CFCM), d’habitude homme assez prudent et mesuré, a fait hier matin au micro d’Europe 1 une suggestion dont la portée symbolique n’échappe à personne. Il a ainsi proposé, « c’est un problème délicat mais pourquoi pas »a-t-il dit, de récupérer « des églises vides pour servir le culte musulman ».
Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, interrogé par Le Figaro, notamment sur la religion mahométane , n’a pas évoqué la frilosité grotesque, l’esprit de dhimmitude d’un soutien de Nicolas Sarkozy, son ex porte-parole, le député-maire de Tourcoing Gérald Darmanin. L’élu républicain a annulé dans sa ville la représentation de la compagnie belge « Thank you for coming » au motif qu’elle proposait un spectacle intitulé « Boudin et chansons ». Une insupportable provocation pour le maire sarkozyste qui a jugé « dangereux » de « jouer un spectacle contenant le mot boudin dans son titre ». Et La Voix du Nord de donner la parole au premier adjoint de M. Darmanin, Didier Droart, qui explique n’avoir pas voulu « qu’on choque une partie de la population de confession musulmane ». N’ajoutons rien par charité chrétienne…
Mgr Dubost n’a pas été non plus questionné dans Le Figaro sur la transformation des églises de Mossoul en mosquées à l’usage des miliciens de l’Etat islamique, ville irakienne qui abritait jusqu’à l’agression-invasion américaine de 2003 une très forte communauté chrétienne. Non, l’évêque d’Evry a été interrogé sur ce souhait de M. Boubakeur d’utiliser nos églises au profit du culte musulman en France. Il a à dit comprendre les réticences de certains fidèles catholiques à l’idée que des églises puissent être transformées en mosquées mais soutient qu’il faut être cohérent avec la foi catholique: « Je préfère que les églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants» a-t-il affirmé. Il est pourtant certain que cette conversion des églises en mosquées matérialiserait dans les faits le passage de relais, sur un même territoire, entre deux civilisations et deux populations différentes.
Tant qu’à faire, nous préférerions nous que les Eglises soient pleines et puisque la nature à horreur du vide, , que les Français et les Européens fassent suffisamment d’enfants, alors que l’invasion migratoire des pays du sud ne cesse de monter en puissance aux frontières de l’Europe.
Guillaume Faye le rappelle sur son blogue « j’ai tout compris », « le risque majeur qui pèse sur l’Europe » provient de la conjonction «deux facteurs»: «une pression migratoire gigantesque en provenance majoritaire d’Afrique corrélée à une dénatalité et à un vieillissement démographique considérables de l’Europe (…). S’il se poursuit, ce déclin démographique de l’Europe sera synonyme de déclassement économique, de paupérisation, de perte d’influence et de puissance. En 2005, la population active européenne représentait 11,9% de la population active mondiale. Si rien ne change démographiquement, elle ne sera plus que de 6,4% en en 2050. C’est le recul et le déficit de dynamisme économiques assurés. Le rapport actifs/ retraités, qui approche les 1/1 aujourd’hui ne sera plus, selon le FMI, que de 0,54/1 en 2050, soit deux retraités pour un actif. Équation insoluble ».
« (…) D’après le démographe et économiste William H. Frey, la production économique de l’Europe devrait radicalement diminuer dans les 40 ans à venir. En 2010, la tranche d’âge des 55–64 ans dépassait déjà celle des 15–24 ans. Selon un rapport du Comité de politique économique de l’Union européenne, la population active de l’UE diminuera de 48 millions de personnes (–16%) et la population âgée inactive et à charge augmentera de 58 millions (+77%) d’ici 2050. Explosif ».
« En 2030, la population active de l’UE sera de 14% inférieure au niveau de 2002. (…) cela va augmenter le nombre de pauvres, du fait de la diminution de l’activité productrice (PIB). En effet, en 2030, la capacité de consommation des Européens (revenu disponible) sera de 7% inférieure à celle d’aujourd’hui, à cause du vieillissement. Pour répondre à ce défi économique, les institutions européennes et internationales, comme les milieux politiques européens, en appellent à l’immigration (…) cette solution est un remède pire que le mal. »
Alors que faire ? Le premier ministre italien Matteo Renzi vient de hausser le ton. Il faut dire que son parti, le Parti démocrate (PD) vient de subir coup sur coups deux raclées électorales -lors des régionales du 31 mai et des toutes récentes élections communales partielles- sur fond de ras-le-bol des Italiens devant l’immigration-invasion.
Le Point l’a rapporté « à la suite du déploiement de CRS à Menton pour empêcher les immigrés demandeurs d’asile d’entrer dans l’Hexagone »,« l’Italie accuse la France d’avoir, de fait, suspendu l’espace Schengen ». Quant à l’Autriche, elle « pousse en Italie les demandeurs d’asile arrivés par la route des Balkans au lieu de les retenir sur son territoire jusqu’à l’examen de leur situation comme le voudraient les accords de Dublin. Avec la fermeture de la France, la nasse se referme complètement. Les centres d’accueil transalpins débordent.»
« Face à cette situation de crise (…), Matteo Renzi accuse l’Europe de se défausser du problème de l’immigration africaine sur l’Italie et menace l’instauration unilatérale d’un plan B. Ce plan prévoit l’octroi immédiat de permis de séjour provisoires aux demandeurs d’asile alors que les procédures conventionnelles prévues par le traité de Dublin durent de dix-huit à vingt-quatre mois. Munis de ces permis, les migrants seraient libres de gagner les autres pays d’Europe où leur demande d’asile pourrait être examinée dans un second temps. Cette procédure pourrait notamment s’appliquer aux Syriens et aux Érythréens, à qui le statut de réfugié politique est systématiquement accordé ».
« L’autre mesure consiste à obliger les navires qui, dans le cadre de l’opération Triton, secourent des immigrés en mer à ramener ces migrants dans le pays dont ils battent pavillon et non dans les ports italiens comme c’est aujourd’hui le cas. Ainsi, les migrants secourus par des navires français seraient accueillis en France, ceux secourus par des navires britanniques en Grande-Bretagne, etc ».
Cet article du Point, comme 99,99% de ceux parus dans les grands médias, n’échappe pas au terrorisme sémantique du lobby immigrationniste et de l’extrême gauche. Il vise à désarmer l’opposant à l’immigration en empêchant de nommer correctement les choses, donc en faussant la réalité de la situation.
Le dernier numéro du Bulletin d’André Noël le souligne pour le coup parfaitement: « les membres du gouvernement, la presse et même les politiciens d’opposition parlent désormais de migrants . On l’a vu à l’occasion de l’expulsion des centaines de clandestins qui s’étaient installés à Paris, à la station La Chapelle sous le métro aérien. Quand nous écrivons expulsion , que l’on ne se méprennepas : il ne s’agit pas de les renvoyer dans leur pays d’origine –ne rêvons pas ! – mais seulement de leur trouver un autre gîte ! Comme si violer notre droit leur ouvrait un droit ! »
Bref, « il n’y a plus de clandestins en France (…), il n’y a plus que des migrants ! Ils n’ont donc pas violé nos frontières ou ne sont pas restés illégalement chez nous après l’expiration de leur titre de séjour. Ils ont simplement migré . Ils sont passés de leur pays au nôtre, voilà tout… La différence entre le délinquant et celui qui est légalement en France se trouve ainsi effacée ».
« A Bruxelles, c’est la même chose:on veut répartir les migrants dans les différents pays de l’Union, comme s’ils étaient en situation régulière, ou de simples demandeurs d’asile, et non pas des personnes qui ont pénétré sur le territoire de l’Union européenne sans autorisation et qui devraient de ce fait être immédiatement reconduites dans leur pays d’origine, sans ce recours juridique interminable qui leur laisse le temps de prendre racines ».
Non sans danger à très court terme. Guillaume Faye le notait encore, « les plus lucides sont, comme bien souvent, les Arabes eux-mêmes. Mashala S. Agoub Saïd, ministre du Pétrole du gouvernement non reconnu de Tripoli (Libye) déclarait au Figaro (02/06/2015), à propos des foules de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée : le trafic est entretenu par les islamistes qui font venir les migrants de toute l’Afrique et du Moyen Orient. (…) Daech enrôle les jeunes, leur enseigne le maniement des armes, en échange de quoi l’État islamique promet à leur famille de faciliter leur passage de la Méditerranée pour entrer en Europe. Il y a donc bel et bien une volonté d’invasion de l’Europe, parfaitement corrélée au djihad mené en Syrie et en Irak, et au recrutement de musulmans d’Europe. Le but est de porter la guerre ici même. En s’appuyant sur des masses de manœuvre toujours plus nombreuses installées en UE ».
Cette impuissance des partis et des instances bruxelloise, cette incapacité à prendre des mesures à la hauteur des enjeux économiques, démographiques, des défis culturels, civilisationnels qui pèsent sur nos nations sont proprement effarantes, constate Bruno Gollnisch. Elles sont de nature à alimenter chez certains un tropisme conspirationniste, tant il est vrai qu’une certaine idéologie mondialiste s’est aussi bâtie sur la haine de la civilisation européenne, helléno-chétienne aujourd’hui menacée de submersion.
Plus prosaïquement, Aymeric Chauprade dans son ouvrage « Géopolitiques, changements et constantes dans l’Histoire » convoquait le philosophe David Fleming, que nous avons déjà cité ici, pour répondre à cette question : «Nous savons que nous marchons vers la catastrophe, pourquoi ne réagissons nous pas ? ». Parce que, affirme Fleming, «une société n’a tendance à reconnaître un risque que si elle voit des solutions pour y remédier. C’est la raison pour laquelle les risques auxquels nous nous attaquons ne sont pas vraiment les risques majeurs –ceux qui touchent à la menace d’anéantissement de peuples entiers –par submersion démographique-, ou même de l’homme- mais les risques individuels ».
Il faudra bien pourtant prendre à bras le corps ce colossal problème migratoire et démographique, s’attaquer aux risques majeurs, si nous ne voulons pas disparaître. Et personne ne peut croire sérieusement que le salut viendra de la Commission européenne…ou de Nicolas Sarkozy en 2017.