Né en 1972 dans le département de la Loire près de Saint-Etienne, issu d’une famille française ordinaire, honnête, simple et laborieuse, Richard Robert s’était converti à l’islam à l’âge de 18 ans en fréquentant des ressortissants Turcs. Après un séjour à Istanbul, au cours duquel il se radicalise, puis un « voyage initiatique » en Afghanistan, où les islamistes sont à l’époque soutenus par les pays occidentaux contre les soviétiques, et où il apprendra le maniement des armes et des explosifs, il s’installe à Tanger (Maroc) au milieu des années 90, s’y marie et y vit de petits boulots. Il y fréquentera assidument prédicateurs et mosquées salafistes qui continueront à l’endoctriner jusqu’au dénouement fatal de cette dérive.
Au bout de trois années de détention, au terme d’un cheminement intérieur et avec un courage qui n’échappera à personne, Richard Robert abjure publiquement l’islam, et annonce sa reconversion à la foi catholique. Considéré dès lors comme renégat par les islamistes détenus dans les prisons marocaines, cela lui vaudra de nombreuses menaces de mort et contraindra l’administration pénitentiaire marocaine à le changer de prison.
J’ignorais tout de cette histoire jusqu’à ce que je sois contacté, en tant qu’élu de la région Rhône-Alpes, par le père et la mère de Richard Robert. Je pense que, dans leur détresse, ils ne voyaient pas le caractère paradoxal de leur démarche : s’adresser à une personnalité politique qui combat sans équivoque la montée de l’islamisme en France ! S’adresser à un élu du Front National, de surcroît combattu par le Système, et sans aucune influence, bien sûr, sur la machine judiciaire ! J’ai cependant été ému par la détresse de cette famille modeste et simple pour qui le monde s’est écroulé à la suite de la condamnation de leur fils, et qui à l’époque craignait sérieusement pour sa vie.
Grâce aux efforts de son opiniâtre défenseur Maître Courcelle-Labrousse, et sans doute du Ministère des Affaires Etrangères, nous pûmes obtenir la possibilité pour Richard Robert de purger sa peine en France, comme le prévoit la convention franco-marocaine du 10 août 1981 sur le transfèrement des personnes condamnées des deux pays. Nous obtiendrons finalement gain de cause en 2012 avec le retour du Français dans une geôle de son pays natal, d’abord à Fleury-Mérogis, puis à la Maison Centrale d’Yzeure, près de Moulins. Il restait à homologuer sa peine en France. En l’absence de crime de sang l’impliquant personnellement, les faits pour lesquels il avait été condamné n’étaient passibles, en droit français et à l’époque où ils ont été commis, « que » de dix années d’emprisonnement.
Cela laissait à l’intéressé la possibilité de refaire sa vie. Les tribunaux français, et tout récemment la Cour de Cassation, ne l’ont pas entendu ainsi, lui appliquant l’état du droit français actuel, beaucoup plus sévère, soit une peine de 30 années de prison, rarement prononcées par nos propres juridictions pour des faits commis en France, même à l’encontre des assassins les plus endurcis. Il ne m’appartient pas de commenter ces décisions. Mais il m’est permis de faire connaître le témoignage de ce condamné.
Car le cas de Richard Robert est exemplaire à plus d’un titre : celui du dévoiement de certains jeunes idéalistes dans la société française, une société qui a largement perdu ses racines, sa culture, ses valeurs spirituelles. Une société qui ne propose plus à sa jeunesse d’idéal commun. Une société dont les principaux moteurs sont le fric, le sexe, la réussite matérielle individuelle…et encore ! Car les jeunes Français savent bien qu’ils sont pour la plupart contraints de réévaluer au plus juste la réussite matérielle qu’ils escomptaient, compte tenu de l’absence de perspectives économiques, et des entraves que rencontre dans la France d’aujourd’hui toute initiative entrepreneuriale.
Voilà l’un des terreaux sur lesquels prospère l’engagement le plus radical, et pas seulement chez les jeunes déracinés issus de la folle politique d’immigration massive, mais bien chez des Français « de souche » !
Richard Robert accepte son destin avec patience, et même avec une résignation exemplaire. Il ne demande rien. Ou plutôt, une seule chose : il voudrait du moins que sa jeunesse perdue et sa vie brisée ne soient pas totalement inutiles. Il voudrait témoigner, pour éviter que d’autres suivent le même chemin de perdition. Il connaît les doctrines, les méthodes, les pratiques, les filières, des recruteurs du Djihad. Il veut mettre en garde ceux qui seraient tentés de les suivre. Il le souhaite ardemment, serait-ce au péril de sa vie, car il n’est pas certain aujourd’hui que les prisons françaises soient beaucoup plus sûres que les prisons marocaines.
Je suis de ceux qui pensent que chacun a droit à une deuxième chance. Et je souhaiterais que Richard Robert, qui a déjà accompli une durée de peine qui correspond chez nous à celle que subissent les pires criminels, puisse un jour, pas trop lointain, se voir donner la possibilité de travailler librement pour le bien de la société, et non pour sa destruction. Mais même ceux qui ne partagent pas cette opinion, trouveront intérêt aux mises en garde de Richard Robert.
Ce système terroriste, ce fanatisme à prétention religieuse étonnent à chaque fois les commentateurs. Ils ne veulent y voir que des cas individuels, des fous, des criminels sans doctrine. Richard Robert a vécu cela de l’intérieur. Il nous l’explique. Il commente, il dissuade, il avertit, il réfute les appels des fanatiques. C’est pourquoi nous publierons prochainement sur ce site les avertissements que cet homme emmuré nous fait parvenir du fond de sa cellule. C’est nous qui serions fous de ne pas les entendre.