«Notre pays peut s’en sortir en réinventant un modèle républicain métissé », « ce que Madame Le Pen appelle l’UMPS, c’est la République, et j’assume cette proximité » a également déclaré Malek Boutih.
Dans le JDD samedi, le grand sachem («grand maître») de la secte antinationale du Grand Orient, Daniel Keller, initié comme M. Valls dans une loge violemment anticatholique, «Vérité Ni dieu Ni maître», a appelé à la mobilisation de toutes les obédiences contre l’opposition nationale. Il a multiplié à cette occasion les signaux de détresse. «Il y a une course à l’abîme face à laquelle un sursaut collectif est nécessaire» a-t-il dit. « On est en train de dérouler le tapis rouge au Front National. Ce qui paraissait impossible devient chaque jour un peu plus vraisemblable s’agissant de la présidentielle de 2017.»
Étalant à la (grosse) truelle les poncifs habituels des grands orientaux, il a affirmé ne pas faire de différence entre le FN de Jean-Marie et de Marine Le Pen. «Le Front National est l’expression d’un bloc qui, finalement, n’a jamais admis la Révolution française, n’a jamais admis la République et dont les racines philosophiques, intellectuelles et politiques sont authentiquement réactionnaires. C’est un courant politique qui a toujours existé dans notre pays depuis 1789. Il a connu des périodes de basses eaux et des périodes de hautes eaux. On est aujourd’hui plutôt dans les hautes eaux. La République s’est justement construite contre cette vision réactionnaire de la société. La République reste un combat. Ce n’est pas un régime acquis définitivement. Si tout le monde baisse les bras, je le dis : la République est en danger.»
« Le rôle des maçons c’est d’être les pédagogues de la République, et de rappeler que la République, ce n’est pas le populisme» (sic) assène encore M. Keller. Mais de quelle république parle-t-il ? Le rôle des maçons à la sauce Keller consiste surtout à liquider la France française, et dans une même logique de Terreur épuratrice, l’héritage de notre civilisation européenne helléno-chrétienne, sur les ruines desquelles doit se construire la république universelle et internationaliste, autre nom du projet mondialiste.
Attaques contre le FN qui ont été d’une tonalité similaire, lors de la réunion de présentation, jeudi dernier, du comité de soutien à Christian Estrosi, présidé par le calamiteux Jean-Claude Gaudin et une Bernadette Chirac qui a fustigé «le populisme, le repli communautaire», les «dérives de l’extrême-droite.» On y retrouve sans surprise des compagnons de route du sarkozysme et de l’antifrontisme obsessionnel comme Alexandre Adler, Jean-Jacques Aillagon, Claude Allègre, Alexandre Arcady, Georges-Marc Benamou, Gérard Depardieu (mais que vient-il faire dans cette galère ?!), Ivan Levaï…
Les propos qui y ont été tenus ont légitimement choqué les Français qui en ont eu connaissance, et particulièrement les électeurs de PACA. L’avocat Serge Klarsfeld a appelé les électeurs de gauche «à voter pour Christian Estrosi dès le premier tour », « en tant que candidat républicain le mieux placé pour battre le Front National, un parti raciste, xénophobe et antisémite ».
Une saillie pas vraiment originale dans la bouche de ce militant antinational qui fait écho à celle toute aussi délirante, mais non dénuée d’un certain comique involontaire, du chanteur de variétés Enrico Macias. Invité vendredi de TV5 Monde, cet ami de Nicolas Sarkozy a osé déclarer : « Je le dis aux musulmans et à la communauté juive, si Marine Le Pen vient au pouvoir, je vous en supplie, ne restez pas en France.» M. Macias invitant à « l’épuration ethnique» ? Pas certain qu’il soit entendu, et pas seulement dans les banlieues plurielles ou sa cote d’amour doit être à peu près équivalente à celle de M Klarsfeld.
Au nombre des intervenants, le très bling-bling Mourad Boudjellal, président du club de Rugby de Toulon, s’est lui aussi signalé jeudi par l’outrecuidance ridicule de ses propos: «N’oublie pas, Christian (Estrosi, NDLR), que tu as en face de toi une équipe qui joue avec un maillot noir. Mais n’oublie jamais aussi que quand elle s’approchera, tu verras qu’en fait, ce maillot noir, c’est une chemise noire». En être réduit à donner la parole à un penseur du niveau de M. Boudjellal, voilà qui n’est pas non plus très rassurant sur la qualité de l’équipe entourant M. Estrosi .
Ces allusions au fascisme, à la seconde guerre mondiale, peu finaudes, ne trompent plus grand monde. Un étalage de propos pathétiques, constate Bruno Gollnisch, qui sont surtout un bon indicateur du désarroi d’un Système à la dérive et qui ayant échoué dans tous les domaines, se complaît dans les procès en sorcellerie et recycle des fantasmes nauséabonds usés jusqu’à la corde…
La teneur des exhortations anti FN entendues à ce meeting de soutien à la tête de gondole LR-UDI-Modem en lice face à Marion Maréchal-Le Pen, auraient pu être entendues pareillement dans une réunion de SOS racisme ou du NPA.
Maurice Szafran dans son éditorial sur le site de Challenges le 25 octobre, livre peut être un semblant d’explication à cette inflexion dans le discours d’une droite sarkozyste qui souvent « s’en tient à un registre ultra-droitier.»
«Les sympathisants FN, écrit M. Szafran, indiquent qu’ils entendent confirmer leur choix en faveur de Marine Le Pen et Marion Maréchal Le Pen ; Sarkozy aura donc impérativement besoin de récupérer au second tour de nombreux suffrages socialistes pour que les listes LR puissent l’emporter dans ces deux régions phares. Explication d’un hiérarque LR : Sarkozy nous explique que la gauche va s’effondrer et que notre concurrent, c’est le FN. Il est donc conscient que nous avons besoin de toutes les voix. Hors de question Que l’abstention profite à l’extrême droite. Et il nous précise qu’une partie de la gauche se souviendra qu’il a écarté Nadine Morano. Voilà pourquoi, en quelques jours, Sarkozy le dur, celui qui méprise tant cette France socialiste contre laquelle il ne trouve jamais de mots assez cruels et méprisants, ce Sarkozy toujours dressé sur ses ergots s’est fait conciliant…».
Gageons que les Français le seront nettement moins.