Un laxisme que subissent aussi de plein fouet les forces de l’ordre confrontées, depuis plusieurs semaines, aux violences des milices d’extrême gauche lors des manifestations contre la loi El Khomry. Policiers qui clamaient hier lors d’un rassemblement à Paris -en présence de Gilbert Collard, Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Lin Lacapelle, des conseillers régionaux franciliens…-, leur ras le bol de cette haine anti-flics. Une haine confinée à certains milieux gaucho-anarchistes, aux sectes trotskystes, dans les faits extrêmement marginale, 91% des Français affirmant dans un tout récent sondage paru dans Le Parisien avoir « une haute estime de la police« .
Mais une haine que ce gouvernement dirigé par les matamores Valls et Cazeneuve, pourtant chargés de faire respecter l‘Etat de droit, laissent prospérer, tétanisés affirment certaines analyses par leur peur de la « bavure » –le syndrome Malik Oussekine et plus récemment Rémi Fraisse– en contradiction avec leurs mâles déclarations…et la proclamation-prolongation de l’Etat d’urgence.
Tout un symbole, en marge du rassemblement policier d’hier, une contre-manifestation sauvage, aux alentours de la place de la République, a permis à des casseurs de détruire une voiture de police le long de Canal Saint-Martin; celle-ci, avec deux agents à l’intérieur, qui ont réussi à s’extraire, a été incendiée par un cocktail Molotov. Plusieurs jeunes ont été interpellés après l’attaque, une enquête a été ouverte pour tentative d’homicide involontaire. Le ministre de l’Intérieur a indiqué que trois des individus placés en garde à vue, des « militants antifascistes » a-t-il cru bon de préciser, avaient « fait l’objet de la part de la préfecture de police de Paris d’une interdiction de paraître dans les manifestations« . L’un de ces arrêtés (il y a en eu 53) avait été cassé par le tribunal administratif, comme un certain nombre d’autres…
Ancien président de l‘UEJF à Assas, syndicat étudiant dans l’orbite du PS, Me Arié Alimi, qui se veut le défenseur des jeunes, notamment ceux issus de l’immigration, qui se disent victimes de violences policières, a estimé que les policiers « essaient de se couvrir » en demandant le soutien des Français. Il s’escrime à racialiser le débat en affirmant qu’il y a « un véritable ciblage ethnique dans les contrôles aux faciès et dans les violences policières ». Peu ou prou le langage habituel de l’extrême gauche, y compris dans sa version mélenchoniste, pour tenter de discréditer les forces de l’ordre et légitimer, plus ou moins implicitement, les exactions des casseurs dans les manifestations.
Me Alimi, et il est peut être ici plus audible, affirme encore -des policiers syndiqués l’ont dit pareillement-, que Bernard Cazeneuve « a donné des instructions pour laisser passer les casseurs dans les manifestations pour discréditer le mouvement, » comme cela aurait été le cas, il y a deux ans, lors des rassemblements cornaqués par les écolo-gauchistes contre l’aéroport Notre-Dame des landes à Sivens (Tarn). Il est certes assez évident que l’intérêt de ce gouvernement est de marginaliser cette opposition de gauche et d’extrême gauche à sa politique, en lui collant une image émeutière, anxiogène, la coupant de tout soutien populaire. La technique n’est pas neuve et a a été utilisée, y compris sous d’autres gouvernements, contre d’autres forces politiques.
Sur RTL hier soir, le journaliste Joseph Macé-Scaron (Marianne) abondait dans le sens d’Arié Alimi , évoquant des manifs où les casseurs étaient en fait des policiers déguisés pour faire dégénérer les rassemblements. Un trompe l’œil, une erreur d’interprétation selon les autorités, qui affirment que l’ infiltration des groupes de casseurs par de policiers reste une technique efficace, utilisée afin de procéder à des interpellations… M. Macé-Scaron indiquait encore que cette manipulation des casseurs « n’est pas (une) volonté de Manuel Valls », mais une pratique courante dans le monde politique… à laquelle n’appartiendrait donc pas M. Valls?
Sur cette même antenne Élisabeth Lévy (Causeur) énonçait une évidence, souligne Bruno Gollnisch, en affirmant que si « tout le monde déteste les casseurs », les Français aiment leur police. Ce qui est une bonne nouvelle, y compris certainement pour le journaliste Claude Askolovitch qui, le 9 janvier dernier, dans sa chronique diffusée sur I télé, constatait que « les défenseurs de la république votent FN. » Il commentait une étude du Cevipof (Centre d’Etudes de la Vie Politique Française), expliquant que plus de la moitié des policiers et militaires voterait pour le Front National. De là à y voir la cause première de la rage des milices d’extrême gauche…