J’ai voté contre la proposition de résolution de la commission de l’emploi.
Principalement pour trois raisons.
La première est qu’elle s’inscrit dans la volonté de bâtir un marché du travail intégré à l’échelle de l’Union et de faciliter les migrations intra-européennes, afin que les chômeurs, nolens volens, postulent aux emplois là où ils existent. Comme si la reconnaissance des diplômes et qualifications était un atout majeur, alors que les obstacles à la mobilité des travailleurs telle que rêvée par les institutions européennes sont d’abord culturels et linguistiques. Déjà, la reconnaissance des diplômes eux-mêmes peut poser des difficultés et même conduire soit à une sorte de dumping social, soit à un « studies shopping », si je puis dire, vers les pays où des formations similaires sont moins contraignantes. Etendre ces reconnaissances aux apprentissages dits « informels » ne fera qu’amplifier le problème.
La seconde parce qu’il préconise une meilleure reconnaissance des certifications extra-européennes. Je ne crois pas qu’il s’agisse là du cas d’ingénieurs canadiens ou nord-américains, mais surtout des migrants que Bruxelles souhaite accueillir nombreux et imposer aux Etats membres.
Enfin, l’Union européenne n’a que des compétences d’appui en matière d’éducation et de formation. Imposer aux Etats la validation de formations et qualifications va bien au-delà.