Preuve peut-être qu’elle ne se sent finalement pas aussi à l’aise et sereine qu’elle le dit vis-à-vis de l’électorat mélenchoniste en acceptant de se vendre à C8, Raquel Garrido a sur-réagi assez maladroitement sur twitter en écrivant après coup: « Les Insoumis me le répètent depuis la fin de la présidentielle et ils ont raison. Les Grandes Gueules de RMC font un violent insoumis-bashing #AuRevoir. » (sic). La meilleure défense c’est l’attaque: déjà pour tenter de justifier le malaise engendré par la piètre prestation, la froideur du sentiment national exprimé par l’élue mélenchoniste controversée Daniele Obono qui avait été sévèrement étrillée sur le plateau des Grandes Gueules en juin dernier, Jean-Luc Mélenchon et ses amis avaient crié au racisme…comme c’est original!
Pourtant, sur le plateau des Grandes Gueules, Raquel Garrido avait énoncé un certain nombre de vérités. Elle qui officia également un temps auprès de Christophe Hondelatte sur BFMTV, a eu beau jeu de répliquer à ses détracteurs que les militants politiques cachés sous la défroque du journaliste sont nombreux (ce qui est vrai); que la quasi totalité des médias français appartiennent à neuf milliardaires (ça l’est aussi). Bref qu’elle aurait bien tort de ne pas se saisir de la tribune (tarifée) qu’on lui tend pour y faire passer ses idées. Tout juste peut-on constater avec Bruno Gollnisch que ce n’est pas demain qu’une chaîne osera confier une chronique à un cadre, adhérent/militant identifié comme tel du Front National. L’anticonformisme d’Ardisson a ses limites, qui sont peut-être également celles de ses patrons. Car en terme de transgression vis-à-vis de la doxa libérale, de regard tranchant, incisif, décapant sur l’actualité, il y avait beaucoup mieux à trouver que cette représentante des révolutionnaires en peau de lapin de la France Insoumise.
Nous le savons, les idées défendues par les mélenchonistes ne sont pas toujours d’une grande fraîcheur, pertinence et intelligence mais en désignant le FN comme leur adversaire principal, ils sont assurés de bénéficier d’une certaine bienveillance et surface médiatique. Mme Garrido elle même, n’avait pas hésité à qualifier Marine Le Pen de « délinquante » en 2012, à la suite d’un tract distribué dans le cadre de la campagne législative à Hénin-Beaumont, citant une déclaration de Jean-Luc Mélenchon en faveur de l’immigration de peuplement. Dans un entretien accordé à Street press, elle expliquait qu’elle « rêve de ce qu’elle appelle une lutte à mort entre Parti de gauche et le FN, jusqu’au dernier survivant »; lutte à mort qui était aussi l’expression utilisée en son temps par un grand maître du Grand Orient pour qualifier la nature de l’opposition de sa secte au Mouvement national.
Épouse à la ville du Monsieur anti FN du Parti de Gauche, le tout nouveau député Alexis Corbière, Mme Garrido coche elle aussi toutes les cases du politiquement correct: ancienne vice-présidente de SOS racisme, ex de l‘Unef, ex adhérente du PS ralliée au mélenchonisme, cette dernière est en toute logique beaucoup plus virulente contre l’opposition nationale, populaire et sociale que contre un Grand capital dont, in fine, les socialo-trotskistes ont toujours été les alliés de revers ou les idiots utiles. En défendant notamment, comme le Medef, les partis du Système, les cénacles mondialistes et le monde de la finance hors sol, la poursuite d’une immigration, armée de réserve du capital, qui paupérise, tiers-mondise notre pays et dont les Français les plus modestes sont les premières victimes.