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L’offensive antinationale du fédéraliste-Sisyphe Macron: Bruno Gollnisch sur LCI

Un combat vital entre eux et nous, une course de vitesse entre les européistes supranationaux, le côté lumineux de la force,  et le réveil des peuples européens, comprendre le camp des «obscurantistes » , de la « guerre » , de la « haine », du  « nationalisme », de «l’idenditarisme», du «souverainisme de repli»… Nihil novi sub sole… Voilà ce qui ressortait crûment du discours prononcé hier par Emmanuel Macron dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. « Je ne laisserai rien, rien à celles et ceux qui proposent la division et le repli national » a clamé M. Macron dés le début de son allocution en faisant les gros yeux… Une claire allusion aux résultats des élections législatives allemandes, avec l’entrée de l’AfD au Bundestag et bien évidemment au Front National. Une opposition nationale vue comme le grain de sable dans cette machine à broyer les peuples et les identités particulières, seul parti politique dont il a cité le nom au cours de son discours d’une heure et demie en lieu et place des 45 minutes annoncées par les communicants de l’Elysée.

Cette opposition frontale entre tenants d’un côté de l’euromondialisme, baptisé ici  « souveraineté européenne »  – M. Macron a pris soin de ne pas prononcer le terme Union européenne,  remplacé par celui plus vague, ambigu et consensuel d’ Europe-  et de l’autre les défenseurs de la liberté et et de la souveraineté des nations a été soulignée à l’envi par le successeur de François Hollande.

La feuille de route annoncée se veut volontariste, enthousiaste et énergique sur l’air du qui m’aime me suive. Reconnaissons lui de prime abord une aisance dialectique, un talent dans la forme et le fond que n’avaient pas un Sarkozy ou un Hollande. Une vista que nous jugeons ô combien erronée, utopique et dangereuse mais une vista tout de même. Une certaine fougue aussi, celle de la jeunesse, une plus grande franchise dans l’annonce du projet, du but antinational poursuivi par les idéologues bruxellois; un discours plus direct, mais non dépourvu de duplicité.

Emmanuel Macron a  assumé une Europe accélérant les étapes vers le fédéralisme, sa mutation rapide en un véritable Etat forgé sur les débris de nos nations. A l’antithèse de ce que veulent les  nationaux rappelait ces dernières années Bruno Gollnisch qui sont conscients de « la réalité géographique, humaine et culturelle de l’Europe » et favorables à l’Europe des nations libres,  à « des formes de coopération européenne. »  Mais qui sont résolument  opposés « à  l’escroquerie qui consiste, sous le couvert de cette coopération, à édifier un Super-Etat destructeur de nos identités particulières, de nos souverainetés, de nos libertés. »

Le président de la république, qui veut endosser le rôle de  deus ex machina d’une Union européenne rénovée,  a plaidé pour une Europe qui devra être à plusieurs vitesses , les gouvernements les plus eurofédérastes étant sommés de se battre eux aussi pour la mise en place d’un ministre des finances européen dans la zone euro (monnaie unique vantée comme indépassable et providentielle);  l’émergence d’une Europe des taxes et des impôts, de l’harmonisation fiscale;  pour une mutualisation de l’éducation, de la sécurité, de la Défense. M. Macron a aussi souhaité la mise en place rapide d’universités européennes, d’une armée européenne, nos troupes (ou ce  qu’il en reste après les coupes sombres successives…) devant accueillir des contingents d’autres pays européens. Quant aux  électeurs Français, il serait paraît-il souhaitable  qu’ils votent désormais  aux élections européennes pour des listes transnationales.

Une Europe qu’Emmanuel Macron décrit comme étant le lieu où a été conceptualisé « l’unité du genre humain »;  formule cosmopolite et/ou vœu pieu humaniste, planétarien  bien loin de la célèbre assertion du grand historien, philosophe (et grand européen) Joseph de Maistre dans ses Considérations sur la France : « Or, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu. »

Une Europe qu’il  souhaite plus proche  des Européens (« unité sans uniformité voilà notre défi »)…  tout en refusant le principe de référendums pour consulter les peuples (remplacés par la vague annonce de débats)  au motif que  les consultations populaires se sont soldées  par des  Non à Bruxelles – les Non français et néerlandais de 2005, le Brexit…

Emmanuel Macron, alias Jupiter (ou Zeus dans la Grèce antique)  a dit  qu’  « il  faut imaginer un Sisyphe heureux »; une manière d’ illustrer  la libre acceptation de son destin, la  tâche sans cesse recommencée des hommes et des bâtisseurs. Une référence aussi  à Albert Camus  – « Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers » ( Le Mythe de Sysiphe, 1942) –  voire au titre éponyme du livre que Françoise Degois a consacré au cent derniers jours de François Hollande à l’Elysée

Ce célèbre mythe grec narre la punition de  cet homme condamné par le  frère de Zeus, Hadès, le dieu des morts régnant sur le monde souterrain,   à  pousser  un énorme rocher jusqu’au sommet d’une montagne dans le royaume des morts, lequel  redescendait alors  sur son autre versant  et qu’ il devait sans cesse remonter pour le faire rouler à nouveau…

Sysiphe,   criminel dépouillant les voyageurs  qui fut puni par les Dieux pour s’être rebellé contre eux en dévoilant leurs secrets aux simples mortels. Sysiphe, symbole par sa folie meurtrière du basculement dans l‘hubris, cette démesure si condamnable aux yeux des Grecs. Sysiphe,  dont le châtiment mettait aussi en garde les hommes des conséquences d’une rébellion contre la hiérarchie divine qui ordonne le monde, lui donne sa forme, tient le chaos à distance. Mais en même temps, M. Macron est libre de choisir ses références  et elles sont éclairantes…

Nous mettons en ligne ci dessous le débat sur LCI  qui a eu lieu hier soir  sur les annonces du président de la République. Bruno Gollnisch, dont le temps de parole fut congru,  a rompu quelques lances avec Jean-Luc Benhamias  (Modem, président du Front Démocrate), Alain Lamassoure ( Député européen LR, vice-président du groupe Parti Populaire Européen), Clémentine Autain (Député de La France Insoumise),  les journalistes  Christine Ockrent et Vincent Hervouet.

 

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