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Politique d’abord…pour une nation enracinée

Le journaliste Arthur Berdah du Figaro,  qui s’est attaché comme beaucoup de ses confrères aux pas d’Emmanuel Macron pendant les treize heures de sa visite au salon de l’agriculture samedi,  a relevé dans son compte-rendu sur twitter que celle-ci ne fut pas un long fleuve tranquille. Le chef de l’Etat a su s’aménager des phases apaisées de dialogue (avec des agriculteurs-acteurs sélectionnées en amont?) mais il a été aussi «abondamment sifflé par des agriculteurs mécontents». «L’échange, a été très tendu entre Emmanuel Macron et les céréaliers, à tel point que ce sont eux qui lui ont demandé de se calmer. La remarque agace encore plus le président : Vous me sifflez dans le dos; vous me donnez des leçons, assène-t-il. Macron réagit aux sifflets : Ceux que je crains le plus, c’est pas les zigues qui sont à 500 mètres planqués  ( en fait maintenus délibérément  à distance par les services de sécurité, NDLR) qui utilisent des sifflets – ceux-là dès que vous allez les voir ils se dégonflent (mais il n ‘a pas été les voir, NDLR). Ceux qui ont même plus l’énergie de protester, c’est ceux-là qui m’intéressent» (sic). Le frontiste Jean Messiha s’est ému pou sa part du «mépris» et de la «condescendance» manifestés par ce dernier alors que  «le monde agricole souffre d’une globalisation encouragée par Macron ; les agriculteurs peinent se meurent à petit feu et l’autre Maharadjah vient l’engueuler du haut de sa rutilante suffisance. On se retient…»

On se retient également après l’annonce du tribunal administratif de Nice qui, à la demande des habituels  groupuscules et officines immigrationnistes rapporte notamment L’Express,  «a contesté vendredi le refus d’entrée en France de 19 mineurs africains non accompagnés (…). Attaqué depuis des mois et déjà pris en défaut par la justice administrative à plusieurs reprises, le préfet Georges-François Leclerc était venu en personne mercredi à la barre défendre la décision de la police aux frontières de renvoyer aussitôt à Vintimille ces migrants mineurs, arrivés à la gare de Menton le week-end dernier (…) Interpellés au faciès, selon leurs avocats, ces jeunes Soudanais, Erythréens ou Egyptiens s’étaient vu remettre un formulaire disant qu’ils voulaient repartir, sans accès à un interprète, ni saisine du procureur de la République, ni possibilité de demander l’asile. Certains avaient été refoulés après une nuit passée enfermés dans un Algeco, selon leurs avocats, qui avaient dénoncé une situation ubuesque au regard du droit français et international. »
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« Faux mineurs, faux réfugiés, et la justice de notre pays qui se plie aux injonctions mondialistes contre ses propres intérêts,  relevait le site d’E&R, le tribunal administratif de Nice joue l’immigration illégale contre la loi française.» Immigration sauvage qui est décrite aussi dans le  long entretien accordé par un travailleur social parisien, Antonin,   au magazine L’incorrect et ses propos sont décapants: « 95% des migrants arrivant en France sont considérés comme des SDF alors qu’ils ont un logement (souvent une maison) au pays. D’ailleurs, ils y retournent en vacances  au bled , dès que l’Etat les régularise (…) le terme SDF est un fourre-tout. De mon point de vue, il ne doit pas exister plus de 300/400 clochards sur Paris et peut être un millier pour le reste de la France. Le chiffre de 143.000 SDF (en 2012 selon l’INSEE), régulièrement avancé par les politiques et certains médias, n’a strictement aucun sens (…). Cette estimation a été faite en comptant les personnes hébergées dans des centres d’hébergement. Quand on sait que certains centres comptent de plus de 90% d’immigrés, et que la majorité d’entre eux sont propriétaires au pays, cela est ridicule (…) Cela nous ramène à la question des liens familiaux. En général, les SDF français sont marginalisés, n’entretiennent plus de liens familiaux. A contrario, les SDF immigrés ont d’énormes réseaux, étant souvent invités en dehors du centre. Ils ont généralement de la famille en Île-de-France. C’est pour cette raison que les associations ont contesté la fin des 75% de la réduction du pass navigo  pour les  sans papiers , ou plus précisément les immigrés illégaux ! Effectivement, migrants et clandestins en ont besoin pour se promener et aller voir leurs amis et leurs familles. »

Ce travailleurs social descend également en flèche le projet de loi asile et immigration de Gérard Collomb: « ce projet est la plus grande machine à régulariser de toute l’histoire de France. L’Etat sait très bien qui est hébergé dans chaque centre puisqu’il finance 18.000 euros la place à l’année via la DRIHL (service de la préfecture). Les associations mentent donc en refusant de communiquer les noms des personnes s’y trouvant. Cette opération va permettre de faciliter les régularisations grâce à la circulaire Valls. Au surplus, les fonctionnaires devront être bienveillants et moins pointilleux que par le passé. Il y a 30% de sans papiers en moyenne dans certains centres, un chiffre qui peut monter jusqu’à 90% ! En général, ils sont sans papiers, en raison de difficultés mineures liées à l’exigence de fournir des pièces administratives (pays d’origine refusant la délivrance de documents etc). Mais comme l’Etat va devenir bienveillant (terme officiellement prononcé par l’Elysée), les fonctionnaires seront moins exigeants.»

«Tout cela poursuit-il  n’est qu’un sketch car les principes délirants d’accueil inconditionnel de la loi DALO/Sarkozy ne seront pas touchés par la loi . Il n’est pas question de virer des gens des centres, mais bien de leur permettre d’accéder aux 20.000 logements offerts par Macron.» Les Français eux sont priés de la fermer, de ne pas siffler…comme d’habitude, constate Bruno Gollnisch,  la Corrèze passera après le Zambèze…

A ce processus de délitement par le bas avec une immigration massive imposée particulièrement aux  catégories populaires,  correspond quasi mécaniquement un processus de secession des classes favorisées...celles-là même qui ont massivement voté depuis plus de vingt ans  Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron. Le site fdesouche a très judicieusement relayé  une  note de la  Fondation Jean Jaurès  écrite par le politologue et géographe de l’Ifop Jérôme Fourquet, intitulée « 1985-2017: quand les classes favorisées ont fait sécession. »

Isolement géographique, contournement de la carte scolaire, fin du service militaire, voire exil fiscal … « Les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population sont de moins en moins nombreuses.» «Ces dernières années, de nombreux observateurs ont souligné le développement du communautarisme ethnoreligieux dans certains quartiers, dans le monde du travail, et même à l’école. Si ce phénomène est bien réel, la cohésion de la société française est également mise à mal par un autre processus, moins visible à l’œil nu, mais néanmoins lourd de conséquences. Il s’agit d’un processus de séparatisme social qui concerne toute une partie de la frange supérieure de la société (…).  Un processus protéiforme s’est mis en place depuis une trentaine d’années, creusant un fossé de plus en plus béant entre la partie supérieure de la société et le reste de la population. Cette distance croissante explique le fait que les élites ont de plus en plus de mal à comprendre  la France d’en bas. Mais elle aboutit également à une autonomisation d’une partie des catégories les plus favorisées, qui se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale, au point que certains de leurs membres ont fait sécession. »

«Les réactions et les comportements, notamment au plan électoral, des milieux populaires et des classes moyennes, échappent souvent à( l’) entendement (des catégories supérieures protégées). Elles sont de plus en plus régulièrement surprises et inquiètes face au fossé idéologique qui s’est ainsi creusé. Ce n’est pas un hasard si la formule  France d’en haut et France d’en bas  a été lancée par Jean-Pierre Raffarin au lendemain de l’élection présidentielle de 2002. Il s’agissait de rendre compte du choc provoqué par l’élimination de Lionel Jospin et la qualification de Jean-Marie Le Pen, symbolisant le ressentiment anti-élites d’une France d’en bas. Si cette expression est apparue au début des années 2000 et a fait florès, c’est qu’elle entrait en résonance avec ce phénomène sociologique, qui a débuté dans le courant des années 1980 et connu une accélération au tournant des années 2000.»

Et  M. Fourquet de citer l’exemple de « la large victoire du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen (en 2005) : 62 % des cadres et des professions intellectuelles votent oui contre seulement 45 % de l’ensemble de la population, au sein de laquelle 38 % des employés et 26 % des ouvriers. La fracture est béante et les catégories favorisées sont interloquées par l’ampleur de la victoire du non. Cet état de sidération est un signe parmi d’autres de cette déconnexion d’une large partie des élites au sens large. Pour reprendre la formule de Thomas Frank, elles vivent de plus en plus  comme des touristes dans leur propre pays.»

Touristes, c’est-à-dire à  proprement parler   des nomades, des gens de passage, hors-sol, sans liens avec l‘autochtone.  Catégories gentrifiés, boboïsées pour lesquelles  l’appartenance à la nation n’est plus une réalité charnelle, la communauté nationale n’étant  au mieux  qu’une vague abstraction fondée sur le droit, et qui adhérent finalement a minima, dans la plupart des cas  à ce  patriotisme  constitutionnel défendu par le philosophe et sociologue allemand néo-marxiste de l’école de Francfort,   Jürgen Habermas (1929-), encensé comme il se doit par l’intelligentsia progressiste.

C’est Habermas  qui affirmme  que  «dans l’idée de démocratie, c’est la pratique citoyenne et les principes justifiant cette pratique qui créent le lien entre les membres de la communauté politique plutôt que le fait de faire partie d’une même entité culturelle. » «Il s’agit de réunir l’ensemble des citoyens autour de principes universels. Le patriotisme constitutionnel doit permettre de réaliser cet objectif en incitant les individus et les groupes composant la société à se retrouver autour de principes politiques communs malgré leurs différences culturelles. » « Cette approche universaliste de l’intégration par la citoyenneté peut être très utile dans le contexte actuel de montée des discours xénophobes.» «La perspective post-nationale implique qu’il est à la fois possible et souhaitable de développer des institutions démocratiques et sociales européennes sans que celles-ci ne reposent sur une identité nationale ou du même type. »

Cette vision désincarnée de ce qu’est une nation,  préparant la voie à une gouvernance mondiale édifiée sur les ruines des patries et des peuples différenciés,  est celle d’une large partie de nos élites euromondialistes.  Comment ne pas voir l’urgence absolue d’une arrivée au pouvoir de  patriotes, de nationaux  qui redonneraient force et cohérence à l’exercice du pouvoir au nom du peuple souverain?

Face aux périls mortels qui menacent notre pays,  aux démissions, aux lâchetés de la classe politicienne, à la dictature des juges,  nous entendons bien  revenir à ce que le philosophe et sociologue Julien Freund définissait dont son ouvrage éponyme comme  L’essence du politique: « Il est impossible d’exprimer une volonté réellement politique si , d’avance, on renonce à utiliser les moyens normaux de la politique, à savoir la puissance, la contrainte et, dans les cas exceptionnels, la violence. Agir politiquement, c’est exercer l’autorité, manifester la puissance (…). Toute politique implique  la puissance (la logique même de la puissance veut qu’elle soit puissance et non impuissance)  et, puisque par essence,la politique exige la puissance, toute politique qui y renonce par faiblesse ou par juridisme cesse d’être réellement de la politique (…).  Elle cesse de remplir sa fonction normale du fait qu’elle devient incapable de protéger les membres de la collectivité dont elle a la charge. Le problème n’est donc pas pour un pays de posséder une constitution juridiquement parfaite, ni non plus d’être en quête d’une démocratie idéale, mais de se donner un régime capable de répondre aux difficultés concrètes, de maintenir l’ordre en suscitant un consensus favorable aux innovations susceptibles de résoudre les conflits qui surgissent inévitablement dans toute société. »

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