Marine l’a dit, le débat du 3 mai face à Emmanuel Macron a été raté. La vie politique est cruelle, il aurait eu pour effet d’impacter les efforts, le long, patient et minutieux travail entrepris par la présidente du FN pour asseoir dans l’opinion l’idée de notre capacité à diriger demain le pays d’un main ferme et sûre. C’est en tout cas l’analyse qui est faite par les journalistes-spécialistes et autres politologues qui se sont succédés sur les plateaux pour commenter les deux sondages parus mercredi: celui annuel de Kantar Sofres-OnePoint publié par France info et celui d’Elabe L’Opinion en direct pour BFMTV
Ce dernier indique entre autres que 34% des sondés estimeraient que les mesures prônées par Marine seraient susceptibles de réformer le pays, 34% également qu’elle comprend les Français, tandis que 37% des personnes interrogées affirmeraient que ses idées sont bonnes. Cette enquête s’emploie aussi à interroger parallèlement les Français sur Marine et sur Marion Maréchal . Elles sont notamment jugées courageuses (respectivement par 56% et 59% des personnes interrogées) et dynamiques (53% et 65%)
La cote de popularité de de Marine reste encore très forte chez les sympathisants du FN indique encore cette enquête: «75% croient en sa capacité à gagner lors de la prochaine élection présidentielle, contre 65% pour sa nièce. Marine Le Pen est aussi tenue pour plus présidentiable: 81% contre 72%. Aussi, pour ce qui est de réformer le pays, 90% des sympathisants frontistes pourraient s’en remettre à la fille de Jean-Marie Le Pen et 79% à sa petite-fille.»
Enfin, 59% des électeurs du Front National seraient favorables au changement de nom ((20% opposés, 21% sans avis); 41% de l’ensemble des Français penseraient qu’il s’agit d’une bonne chose, 13% seraient d’un avis contraire, tandis que 46% ne se prononcent pas…ce qui est beaucoup mais pas étonnant car il s’agit d’y réfléchir un peu posément ce que n’a pas fait forcément le citoyen lambda.
Le sondage annuel Kantar Sofres-OnePoint indique de son côté que 70% des sondés seraient « en total désaccord » avec les idées du FN ( 24% en total accord), 56% d’entre eux, malgré la dédiabolisaiton, penseraient qu’il représente « un danger pour la démocratie »; 29% des personnes interrogées disent avoir déjà voté pour le FN ou envisageraient de le faire ( 66% disent s’y refuser), 28% (contre 55% d’un avis contraire) souhaiteraient la candidature de Marine en 2022, 16% des Français estimeraient que Marine Le Pen ferait une bonne présidente de la République. Ils étaient 24% lors de la précédente enquête réalisée en février 2017 à le dire…mais moins de deux mois après ce n’est pas un électeur sur quatre mais un électeur sur trois, prés de 11 millions de Français, qui ont finalement glissé un bulletin Marine dans l’urne.
Les attaques dirigées sur ordre du socialiste allemand Martin Schulz dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires ont eu aussi des effets délétères puisque « moins d’un Français sur cinq » ( 28% en 2017), estime que Marine est honnête et inspire confiance. « Un Français sur quatre » ( 36% en 2017) penserait qu’elle a « de nouvelles idées pour résoudre les problèmes de la France » -mais nouvelles en quoi? par rapport à qui? Et pourquoi faudrait-il qu’elles le soient forcément?- et 30% (42% en 2017) qu’elle peut « rassembler au-delà de son camp. »
Ce sondage souligne encore que près d’un Français sur deux (49% des sondés, 69% en 2017) estime que Marine est « capable de prendre des décisions » mais confirme aussi le basculement de l’ensemble de l’opinion vers des avis partagés et défendus par l’opposition nationale. Ainsi, ils se trouvent en toute logique 92% des sympathisants FN pour estimer qu’on « ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France » mais ils sont rejoints ici par 61% des électeurs de gauche (13 points de plus qu’en 2017) qui partagent cet avis. Près de quatre sympathisants de gauche sur dix ((38%, + 11 points) trouveraient aussi qu’il y a « trop d’immigrés en France », et un sympathisant de gauche sur quatre (25%, +11 points), souhaiterait le retour au franc, comme une majorité des sympathisants frontistes ( 52%, en recul de 12 points par rapport à 2017).
Ce même baromètre Kantar enregistre aussi «qu’une majorité de sympathisants LR (51%, + 5) adhère désormais aux constats qu’elle (Marine, NDLR) exprime sans pour autant adhérer aux solutions qu’elle propose.Pour sa part et concernant son image auprès du Grand public, Marine Le Pen continue d’être considérée comme la représentante d’une extrême-droite nationaliste avec 1 Français sur 2 (51%) qui partage cet avis. Un niveau jamais atteint depuis 2010 alors que dans le même temps, les sympathisants LR sont de plus en plus nombreux à la voir comme la représentante d’une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles (45%, +5).»
Alors quid de l’avenir alors que débute demain le congrès de refondation du FN à Lille? Ce qui est évident , quand bien même peuvent-ils être contestables ici ou là, c’est que les résultats de ces enquêtes enregistrent clairement le contre-coup d’une déception. Elle est à la hauteur des espoirs qui se sont portés sur Marine et le FN, quand bien même, il faut le répéter, nos avertissements sont souvent entendus et partagés par une majorité de Français et qu’une nouvelle étape historique, un nouveau palier a été franchi dans notre route vers le pouvoir.
Nous savons aussi qu’un sondage n’est jamais que la photographie de l’opinion à un instant t, que la roue tourne vite, que le retournement de l’opinion peut être extrêmement rapide et brutal sous l’effet d’une crise qui va s’amplifier quoi qu’en disent M Macron et ses amis. Les difficultés, pour ne pas dire les drames sont devant nous, à moins d’un changement rapide et complet du désastreux logiciel euromondialiste qui pilote les destinées de notre pays et de l’Europe.
Mais ce serait se tromper lourdement que de croire nous en pouvons rester assis au bord du chemin dans le seul espoir de récolter les déçus du macronisme et de ses alliés de la droite constructive et antinationale. Il nous faut aller chercher cet électorat de gauche qui, nous l’avons vu, migre vers nos positions. Mais aussi et surtout, et le déplacement du centre de gravité de la politique française l’atteste, l’électorat droitier. Ces Français des classes moyennes, de la France périphérique, qui ont basculé pour beaucoup dans l’abstention sont la clé de nos victoires futures, il va falloir les convaincre. Et nous ne le pourrons qu’en nous livrant à un travail de fond. Bruno Gollnisch ne cesse de le répéter, cela passe non par une normalisation-aseptisation de notre discours pour plaire à des élites hors-sol et méprisés par les Français, mais par la définition-clarification de notre programme et de nos valeurs, indispensable à cette refondation voulue et annoncée par les instances frontistes.