Cette phrase de l’ancien de la banque Rothschild est peut-être aussi une réminiscence de la lecture, si ce n’est de Werner Sombart, du moins de Max Weber qui, dans son célèbre ouvrage « L’Ethique protestante et l’Esprit du capitalisme » (1905), entendait démontrer non sans quelques arguments d’ailleurs, comment ladite culture, morale, vision du monde protestante était particulièrement bien adaptée au système capitaliste moderne, aux bouleversements qu’il entraîne, et expliquait la prédominance dans ce domaine des hommes d’affaires, des pays protestants sur les pays catholiques. Ajoutons cependant que l’historien Fernand Braudel, entre autres, s’est chargé de rappeler que cet esprit capitalistique-là fut à la base dés le Moyen-Age du commerce florissant des cités italiennes catholiques , à Gênes, Venise, Florence, Padoue…
Nous ignorons si la national-libéral Alice Weidel, présidente du groupe parlementaire au Bundestag du parti anti-immigration et eurosceptique Alternativ für Deutschland (AfD) , est de culture protestante ou catholique. Mais ce qui est certain c’est que dans un entretien accordé au Parisien mardi (et relayé notamment par Valeurs actuelles et le Salon beige) elle n’ a pas ménagé elle non plus le président Français : «Emmanuel Macron fait fausse route. Plus d’Europe, c’est la fausse réponse au scepticisme grandissant dans beaucoup de pays membres de l’Union européenne face à la mise sous tutelle des États par Bruxelles. Beaucoup de nations ne participeront pas aux projets de fiscalité et de budget commun ou d’armée européenne. La tentative de centraliser encore plus l’Europe en insistant sur le principe de répartition – vers un État fédéral européen – est vouée à l’échec (…). Je pense au contraire qu’Emmanuel Macron finira par accélérer la division de l’Europe. » Et Mme Weidel d’ajouter encore: «lorsque des responsables politiques pensent au bien-être de leur propre pays et de ses citoyens, comment peut-on parler de nationalisme ?(mot particulièrement tabou Outre-Rhin, NDLR). C’est de la démocratie, au contraire. En parlant d’épidémie contagieuse (« lèpre populiste », NDLR) , Macron ne fait pas preuve d’un grand sens de la démocratie. »
Sens de la démocratie bafoué par la prédominance des lobbies financiers de tout poil et qui expliquerait la démission de Nicolas Hulot, son ras-le-bol d’être court-circuité dans ses vœux et ses prises de décision. Le site d’Europe 1 s’en est fait l’écho , « dix ONG écologistes » ont interpellé Emmanuel Macron « sur la question de la transition écologique et lui demandent de changer de cap. » «Cette démission surprise est le symptôme d’une immense incompréhension», «la transition écologique n’est ni une promenade de santé ni un supplément d’âme pour politiciens sans imagination. »
Sur son blogue Ivan Rioufol a taclé aussi bien le gouvernement que M. Hulot et a fait état de quelques avis que nous partageons…et que le Front National avait déjà formulé dans une publication parue…en 1978 ! : « S’il est un ennemi de l’écologie, c’est le progressisme dont se réclament les idéologues Verts. Une écologie bien comprise est d’abord une démarche conservatrice : celle qui vise à protéger les ressources, les espèces, les paysages. Le progressisme n’aime pas la limite. Il reste dans une fuite en avant qui légitime le bétonnage des sols, l’urbanisation à outrance, l’agression des sites. »
M. Rioufol affirme en outre que « c’est pour amadouer Hulot que Macron a avalisé le programme off-shore des éoliennes. Des sites maritimes superbes risquent demain d’être défigurés par des champs d’éoliennes de 200 mètres de haut qui viendront saccager des horizons maritimes, comme entre Noirmoutier et l’île d’Yeu (62 éoliennes de 202 mètres chacune, sur 112 km2, à 11 km des côtes). L’écologiste Antoine Waechter parle, à propos du développement de l’éolien terrestre, d’une escroquerie intellectuelle et politique et dénonce les spéculateurs du vent. Hulot n’est pas l’écolo que l’on croit.»
La position des nationaux sur cette question écologique est assez invariante depuis des décennies. Bruno Gollnisch l’a souvent dit l’écologie, au sens le plus noble du terme, thématique classée historiquement à droite, voire réactionnaire, mais préemptée, détournée, défigurée, manipulée par la gauche et le gauchisme depuis l’après-guerre est, doit être au cœur de la réflexion d’un mouvement national digne de ce nom.
« Le patrimoine de la France s’incarne dans un peuple et dans une civilisation, mais aussi dans un terroir, avec ses paysages, sa faune et sa flore. Il y a une cohérence complète, un lien évident entre la défense de l’identité nationale et celle de notre environnement. Les valeurs portées par les nationaux, notre refus de la marchandisation du monde, font de nous par essence des écologistes véritables, l’écologie étant la défense de l’harmonie entre la nature et l’activité humaine. » Or, « le matérialisme a détruit cette harmonie avec son cortège de ravages: pollution de l’air, de l’eau, des sols; une agriculture vouée au productivisme ; des conditions d’élevage effrayantes, le mépris de la vie animale; la transformation de certains villages en cités dortoirs; la volonté d’étendre l’immigration à des communes jusqu’à présent préservées; la remise en cause par Bruxelles des libertés traditionnelles; la construction de grands ensemble sans âme et criminogène par les technocrates et les grands groupes du BTP, bailleurs de fonds des partis du Système ; la prolifération de grandes zones commerciales…»
Ce modèle-là est lui aussi rejeté par les Français et est aussi surement voué à l’échec, à la catastrophe que l’Europe hos-sol et liberticide voulue par M. Macron. Encore s’agit-il de pouvoir sauter du train à temps avant le déraillement. Ou de modifier rapidement l’aiguillage.