Monsieur le Président, mes chers collègues, une fois de plus, je ne peux que relever l’importante dérive immigrationniste que constitue le texte qui nous est soumis. La logique est toujours la même: favoriser toujours plus l’immigration en Europe et faire du droit au regroupement familial l’élément moteur de cette politique communautaire. Il y a un mois, le Conseil « Justice et Affaires intérieures » de l’Union européenne était parvenu à un difficile consensus sur la directive concernant le regroupement familial. Aujourd’hui, le rapporteur se propose d’amender ce compromis, qu’elle juge trop restrictif, car il ne prône pas assez le droit au regroupement familial étendu.
En effet, ce qui est proposé ici, c’est d’élargir la notion de membre de la famille aux partenaires non mariés, aux enfants majeurs, aux ascendants s’ils n’ont pas d’autre soutien… Mais qui sera juge de la matérialité du fait qu’ils n’ont pas d’autre soutien? La simple association homosexuelle, par exemple, est ici assimilée au concept de famille. Toutefois, est-il précisé, il faudra se prévaloir d’une relation durable et stable. Quelle plaisanterie! Mais la brèche est ouverte. Elle l’est pour tous les candidats. Ainsi, avec l’entrée d’une seule personne, ce seront près de quinze autres qui pourront s’installer avec elle.
Nous ne sommes pas insensibles à la situation de séparation que vivent certaines familles étrangères. Mais si vous voulez éviter le déracinement qui en résulte, pourquoi n’envisagez-vous jamais la question, en ces temps de chômage, de l’éventuelle organisation du regroupement familial dans les pays d’origine? Et pourquoi n’y consacrerions-nous pas une partie de nos crédits du développement qui, bien trop souvent, ne servent en réalité qu’à prendre l’argent dans la poche des pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres. Est-ce là la véritable mission du regroupement familial? Ne doit-il pas plutôt s’organiser vers le pays d’origine de ces migrants?
Plus que jamais, nous dénonçons cette immigration de peuplement, organisée par les États membres avec la complicité active des institutions européennes: droit d’asile fourre-tout, suppression des contrôles aux frontières, régularisation des clandestins, développement des mariages blancs… Il faut que tout ceci s’arrête. Il est de notre devoir de mettre un terme à cette politique suicidaire de l’Europe.