A l’automne 2005, si toutefois Chirac tient parole, ce qui n’a pas toujours été le cas, les Français seront appelés par referendum à ratifier un projet de « constitution européenne » approuvé le 18 juin dernier à Bruxelles par les dirigeants des pays membres de l’Union, dont Chirac lui-même.
Si ce texte, qui formellement est un traité, a été baptisé du nom de constitution, ce n’est pas un hasard : une constitution, c’est la charte fondamentale d’un Etat. Et de fait, la Constitution européenne, c’est un super-état au profit duquel notre pays, tournant le dos à quinze siècles d’histoire, devrait abdiquer sa souveraineté, c’est-à-dire sa liberté. C’est à Bruxelles que se décideraient toutes les politiques de la France : économie, social, immigration, défense, police, justice, privatisations. Les Français ne seront plus maîtres chez eux. Toutes les décisions prises par le Parlement, le Gouvernement, les élus locaux, devront, dans tous les domaines, être conformes aux réglementations de Bruxelles.
Bien sûr, Bruxelles utilisera ses pouvoirs pour aggraver encore les accords commerciaux qui, dans la perspective mondialiste qui prévaut actuellement, livrent nos emplois à la concurrence mondiale sauvage. Les emplois sortiront du fait des délocalisations, pendant qu’un nouvel impôt européen aggravera encore le poids déjà écrasant de nos charges.
L’immigration aussi augmentera, sans recours puisque c’est à Bruxelles que se décideraient toutes les règles concernant l’entrée, le séjour, et les droits des étrangers sur le territoire de l’Union.
Et ceci au moment où l’on veut faire entrer dans cette Europe-là la Turquie, puissance qui n’est européenne ni par sa géographie (90 % du territoire est en Asie), ni pas sa population (non européenne) ni par son histoire (d’affrontements avec l’Europe) ni par sa culture (musulmanes, avec un fort réveil de l’islamisme autrefois bridé par le modernisateur Mustafa Kemal Ataturk). L’adhésion de la Turquie donnerait automatiquement le droit à tous les Turcs de s’établir où bon leur semblerait sur le territoire de l’Union. Elle donnerait aussi à ce pays de 60 millions d’habitants, qui seront cent millions dans vingt-cinq ans, une place politique dans les décisions très supérieure à celle de la France, qui, dans les organes européens : conseil, commission, Parlement, ne compte déjà plus que 10 % environ des droits de vote.
Constitution européenne, Turquie en Europe, notre double NON est le premier à se faire entendre, comme il l’a été historiquement, depuis les interventions de Jean-Marie Le Pen en 1984 à Strasbourg, et en 1986 à la Commission des Affaires Etrangères.
Ce NON est le nôtre. C’est le cri de la France qui veut rester libre et française. Il doit triompher. Il le peut. Et à partir de là, tout est possible.
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