Tout dernièrement, un de mes interlocuteurs au Parlement européen me demandait si je considérais que l’Europe devait rester, comme le disent certains ironiquement, un “club chrétien” ?
Il convient donc de rappeler que le christianisme ne se réduit pas à la seule Europe. Mais, que l’on soit croyant ou non, l’Europe est profondément marquée par la civilisation et par la culture chrétiennes. C’est une évidence pourtant niée en tout premier lieu par Jacques Chirac, qui s’est personnellement impliqué pour refuser toute référence aux origines chrétiennes de l’Europe dans le texte de la Constitution soumise à référendum.
Europe sans références
Il y a quelque temps, dans un article ahurissant publié dans “Le Point”, Bernard-Henri Lévy, qui balayait d’un revers de main les objections essentielles et fondées que l’on a faites à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, expliquait doctement que tel savant, tel poète, tel philosophe de l’antiquité, ainsi que l’apôtre saint Paul, étaient originaires de la Turquie. La seule chose que le journaliste a oublié de rappeler, c’est que les personnages auxquels il se référai, vivaient à une époque où il n’y avait en Asie Mineure que des Grecs, des Juifs, des Arméniens, des Galates… en tout cas pas un seul Turc ! Ceux-ci ne sont arrivés dans cette région pour la conquérir que treize siècles plus tard. L’argument de Bernard-Henri Lévy était donc dérisoire.
En fait, la préoccupation essentielle du journaliste du “Point” était justement de savoir si l’Europe est un “club chrétien”, si elle se fonde sur des références spirituelles communes. Car, et c’était l’esprit de son message, si l’Europe se définit par l’adhésion à des valeurs communes “laïques” qui sont celles en gros de l’individualisme libéral, et comme l’a dit Jacques Chirac dans le “Figaro” : du “respect des droits de l’homme”, alors, effectivement à ce compte, il n’y a pas de raison de ne pas étendre l’Europe jusqu’au Zaïre en passant par le Maroc, Israël ou l’Australie. Pour ce faire, il suffira que ces pays répondent aux exigences de “démocratie” imposées par M. Chirac et ses amis.
Europe plate-forme
On le voit bien, dans l’esprit de ces gens-là, en dehors de toute déformation ou exagération, l’Europe n’est qu’une espèce de plate-forme commune qui a vocation à s’étendre de plus en plus et dans laquelle, à condition de respecter une règle sacrée qui est celle de l’ouverture et du cosmopolitisme, n’importe quel pays pourra finir par entrer.
C’est une raison supplémentaire et suffisante de nous prononcer de toutes nos forces en faveur du NON :
- Non à la Constitution européenne qui brade la souveraineté et les libertés,
- Non à la Turquie dans l’Europe et à l’abandon de notre identité.
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