Monsieur le Président, mes chers collègues,
Le Conseil européen de mars dernier a été l’occasion d’une nouvelle démonstration de l’hypocrisie des dirigeants de l’Union européenne, paniqués à l’idée d’une victoire du « non » au référendum français.
Malgré les discours lénifiants, la directive Bolkestein n’a été ni remise à plat ni retirée. Elle poursuit son chemin législatif normal, avec ce seul bémol : le Conseil des ministres tentera de trouver un consensus. On nous fait croire à une grande victoire diplomatique alors qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de l’application d’une méthode vieille de 40 ans, le « compromis de Luxembourg ».
La réforme du pacte de stabilité, carcan budgétaire nuisible, est elle aussi en trompe l’oeil. La négociation de la Constitution européenne aurait pu être l’occasion de réformer en profondeur les critères de Maastricht, qui n’ont guère de sens économique, d’imposer à la Banque Centrale européenne de soutenir en priorité l’emploi et la croissance. Rien n’a été fait. A la place, nous avons ce piètre toilettage, et le Pacte continue d’avoir des effets amplificateurs voire déclencheurs des difficultés économiques et sociales de nos pays.
Ces manoeuvres sont dérisoires. Elles ne tromperont pas ceux qui, de plus en plus nombreux, rejettent l’évolution de l’Europe de Bruxelles.