Monsieur le Président, nous nous sommes abstenus sur la résolution commune relative aux transferts occultes de prisonniers soupçonnés de terrorisme islamiste par des agents de la CIA. Sans prendre position sur le fond, nous estimons que, dès lors que des protestations doivent s’élever contre de telles pratiques, à supposer qu’elles aient réellement eu lieu, celles-ci doivent émaner du gouvernement des États membres, dont certains sont les alliés des États-Unis d’Amérique.
Mais nous considérons aussi, et je tiens à le dire de façon très claire, que la situation est anormale. Le droit existe, y compris en faveur de ceux qui le violent de la façon la plus éhontée, à savoir les terroristes. Il est tout à fait contraire à nos traditions que des gens soient confinés sans avoir accès au monde extérieur et sans avoir la possibilité de se défendre.
De deux choses l’une: soit les captifs des États-Unis d’Amérique sont considérés comme des prisonniers de guerre et ils doivent être traités comme tels, c’est-à-dire recevoir régulièrement des visites de la Croix-Rouge et être libérés à la fin des hostilités, – je pense en particulier aux prisonniers de guerre qui ont été capturés en Afghanistan –, soit ils sont considérés comme des criminels de droit commun au vu des faits qui leur sont reprochés et par conséquent, ils doivent pouvoir être défendus par des avocats, avoir la possibilité de se défendre et de connaître les charges qui sont retenues contre eux. Voilà le fondement de notre civilisation. Ne laissons pas le terrorisme détruire ces valeurs fondamentales qui sont les nôtres!
Dernière mise à jour: 18 janvier 2006