On voit souvent la paille dans l’oeil du voisin, mais jamais la poutre dans le sien propre. Les mêmes qui hier fustigeaient l’incroyable déni de démocratie parlementaire qui avait poussé la Commission de Bruxelles a présenter à nouveau sa directive sur les services portuaires alors qu’elle avait été rejetée, sont aujourd’hui prêts à voter un rapport qui lui, plus grave, est un déni de démocratie populaire.
La Constitution européenne a été rejetée par deux des pays fondateurs de l’Union européenne, les Pays-Bas et la France. De l’avis de tous les observateurs objectifs, leurs citoyens ont voté en s’étant documentés de façon très sérieuse. Ils n’ont pas seulement voté selon un contexte, ils ont voté contre un texte. Dix Etats membres ne se sont pas prononcés et plusieurs de leurs dirigeants estiment qu’ils n’ont pas à le faire. Car la Constitution, selon le droit et son texte lui-même, ne peut pas entrer en vigueur, puisque plusieurs Etats signataires ont refusé de la ratifier. Elle est morte.
Mais tout ce que propose ce Parlement est de réfléchir au meilleur moyen de représenter les plats, dans les mêmes termes, aux citoyens, et de leur bourrer le crâne à travers des campagnes de propagande, avec l’aide complaisante des médias. Ce scandale est inacceptable.