Pendant des décennies, les aides d’État ont été autorisées ou interdites par la Commission sous le seul angle de la sacro-sainte concurrence. Et s’il est regrettable qu’il ait fallu attendre 2006 pour que l’on songe à prendre en compte des critères de bon sens tels que l’emploi, l’innovation, la croissance, la cohésion économique et sociale… il ne faut pas rejeter une telle inflexion de cette politique, puisque nous ne pouvons éviter qu’elle existe.
Je m’inquiète cependant du sort réservé aux services d’intérêt général, et notamment du fait qu’ils ne sont pas réellement à l’abri de la capacité de nuisance de Bruxelles. Les conséquences de la libéralisation des activités de réseaux (poste, transports ferroviaires, électricité…), qui privatise les profits et socialise les pertes, devraient servir de leçon à tous ceux qui demandent à la Commission de légiférer en ce domaine.
Je m’inquiète également de la primauté du respect de la concurrence sur tous les autres critères, caractéristique d’une politique qui continue à privilégier ses dogmes plutôt que les intérêts des Européens.
Je souhaite souligner enfin que nombre d’activités, même émergentes, n’auraient pas besoin de subventions ou d’aides si elles bénéficiaient d’un environnement fiscal, règlementaire, international, favorable, environnement que les politiques de Bruxelles contribuent largement à dégrader.