La directive sur les services telle qu’adoptée aujourd’hui reste inacceptable, parce qu’elle n’est qu’un mauvais maquillage de la directive d’origine.
L’immense majorité des activités artisanales reste soumise à la concurrence, alors que dans mon pays, ce secteur est le premier employeur et le premier créateur d’emplois. Même si les références trop explicites au principe du pays d’origine ont disparu, il reste des domaines où ce principe scandaleux s’appliquera, totalement ou partiellement. Les flous, les zones d’ombre, les incohérences qui demeurent donneront à la Cour de justice de Luxembourg le pouvoir d’interpréter la directive. Or, elle a toujours tranché en faveur de ceux qui considéraient que certaines normes, surtout sociales, constituaient une insupportable entrave à la concurrence. La Commission aura un prétexte pour pousser à une harmonisation vers le bas dans des domaines qui ne sont pas de sa compétence, comme la protection sociale et le droit du travail.
Alors amendée ou pas, je dis non à la directive Bolkestein, non aux principes aberrants qui la sous-tendent, non au dumping social et juridique, à la libre concurrence portée aux nues et génératrice de chômage, non aux délocalisations annoncées, non à cette eurocratie qui refuse de prendre en compte l’opinion des peuples, pour continuer à leur imposer des politiques dont ils ne veulent pas.