La loi du genre, dans les résolutions de ce Parlement portant sur les Conseils européens en préparation, consiste à se livrer à une litanie de desiderata à l’attention des gouvernements et de la Commission. Leur point commun est de ne jamais relever les responsabilités de la construction européenne dans les difficultés que nos pays connaissent, et de toujours réclamer plus d’interventions de Bruxelles dans les politiques des États membres. Le salut ne peut pas venir de l’Europe de Bruxelles, parce que la plupart des problèmes évoqués dans ce texte y prennent leur source.
Nous en sommes par exemple aujourd’hui au point où les dysfonctionnements dus à la libéralisation du marché intérieur de l’énergie, voulue par Bruxelles et fondée sur la seule et sacro-sainte concurrence, poussent les députés à demander une politique énergétique commune, voire unique, alors que ce domaine d’intervention n’existe pas dans les traités, et qu’il n’y figure pas pour une bonne raison: l’opposition des gouvernements, conscients de l’importance stratégique de ce secteur et de leurs divergences d’intérêts.
L’impression générale est que la construction européenne, telle qu’elle est aujourd’hui, est un but en soi, qu’elle s’autoalimente des conséquences négatives de ses erreurs. Il faut en finir avec ce cercle vicieux.