Je serai cet après-midi à Syndicat, dans les Vosges. Il s’y passe un évènement emblématique des conséquences des politiques fixées à Bruxelles.
Le groupe SEB va y fermer une unité de production, la concurrence avec les importations chinoises à bas prix étant devenue insupportable. Plus de 400 salariés restent sur le carreau, sans parler des sous-traitants qui perdent un de leurs principaux clients et qui devront également licencier. C’est un bassin d’emploi qui est sinistré. Pourtant, le groupe SEB se porte bien. Ses bénéfices sont croissants. Il s’implante à l’étranger, y rachète des marques… Mais il ferme des usines en France. Parce que coincé entre les contraintes bureaucratiques et financières – directement ou indirectement européennes – et la concurrence mondiale sauvage négociée par l’UE, il ne peut pas faire autrement. Ce n’est pas SEB qui a fixé les règles du jeu : c’est Bruxelles.
Aujourd’hui, pour tenter d’enrayer les conséquences logiques des politiques européennes de concurrence (restructurations, délocalisations…), le rapport Cottigny propose une liste de mesures bureaucratiques qui ne résoudront pas le problème, mais au contraire l’amplifieront et l’accélèreront. C’est toute la logique qu’il faut changer, à commencer par le culte de la concurrence « sans entrave » additionné à la multiplication des contraintes réglementaires et fiscales. L’emploi y gagnerait.